dimanche 8 juillet 2012

La Mystérieuse Madame Je : Larguée pour la deuxième fois et pas du tout habituée.

Stop. Tenter de prendre de grandes respirations pour se calmer et sourire intérieurement. Observer ses sentiments. Pratiquer la bonté et la compassion envers soi-même puisque c'est clairement pas ce qu'on fait habituellement. Je n'ai pas envie. Je n'ai pas envie d'arrêter les effluves de désespoir, d'agonie qui commencent à s'insuffler en moi. Je veux la ressentir puisque je ne veux plus rester cette coquille amorphe. Je suis tellement blasée depuis que l'amour m'a quitté que je ne me ressens même plus. Je sens comme une froideur constante dans ma poitrine. Je ressens comme une lourdeur dans mon ventre comme si je mangeais constamment du plomb, m'empoisonnant, m'asphyxiant. C'est génial...  Aujourd'hui, c'est la fête de mon tout premier bébé Monsieur Mack. Il a onze ans... Donc ça fait 77 ans de chien. J'ai l'impression, moi aussi, d'être une vieille peau incapable de se mouvoir, en ce moment. Mais moi, je ne suis pas sénile... oh non... Je suis que trop au courant de ce qui se passe autour de moi. De cet hypocrisie, de cette haine qui m'est dirigée. Pourquoi ? Parce que je suis belle. Parce que je suis malade. Parce que j'ai tout ce que je veux. Je sais que je suis malade, mais le reste... Je ne suis tout de même pas la plus misérable, loin de là, mais je ne suis pas la plus chanceuse avec la plus belle vie au monde non plus. Loin de là. Je suis dans le milieu, la moyenne. Médiocre. Je suis commune, remplaçable dans cette société surconsommatrice de suicide.  J'ai acheté un petit gâteau pour les enfants. Ils pourront se le partager. Mais moi, je ne veux pas de gâteau. Je ne veux pas de fête ni d'amis. Je veux m'arracher la peau et crier oh souffrance et agonie ! Je veux me tordre sur le sol, ensanglantée, pour que les gens voient finalement comment je suis réellement. Ça ferait tellement moins de faux espoirs... Mais je me suis accoutumée à cette société où l'esthétique prône. Pour survivre. Être comme eux. Une machine. Mais cette machine est défectueuse. On a beau essayer de l'huiler et de recouvrir les trous avec des matériaux usés, la rouille n'y est pas encore et les trous restent là, s'agrandissent même. On ne peut me jeter dans la gueule du loup et souhaiter que j'y survive. Surtout seule.  J'ai pensé à Monsieur Pretty Boy toute la journée, évidemment. Comme d'habitude. Même avant qu'il ne me... J'ai été triste aujourd'hui, mais je ne me suis pas laissée avoir, non. Je ne le pouvais pas... car j'étais bien trop frustrée. Ma colère est grande, terrible. Monsieur Pretty Boy le sait. Très bien même. C'est pour cela qu'il m'a... Il en est encore la cause. Évidemment. Je ne peux me fâcher qu'après ceux que j'aime. Sinon ça n'a pas d'importance et ça passe plutôt dans la moquerie. Mais lui... Il arrive à me frustrer d'avantage, à me rendre paranoïaque et dingue, oui, complètement dingue. Je suis folle de lui et folle tout court. C'est étrange si je vous dit que ça m'excite ?  J'ai la nausée depuis quelque jours. Je me force à croire que ce sont les nouveaux médicaments. Je le fais aussi croire aux autres. Je n'ai pas perdu mon talent pour feindre la normalité avec les individus normaux. Monsieur Pretty Boy n'était pas normal. Il est spécial, car je n'aime que ceux qui sont différents et je les vénère pour les excentricité. Mais là... malade comme je suis à me réveiller à toutes les heures de la nuit, à vomir le peu de nourriture et la montagne de bile que mon corps peut contenir, à pleurer et crier seule dans le noir, à demander... POURQUOI. Pourquoi m'avoir laissée tomber ? Pourquoi m'avoir prise pour acquis, menti sur ses sentiments envers moi ? Pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt que je puisse réparer les méfaits avant qu'il ne soit trop tard ? Pourquoi ? POURQUOI ? Parce qu'il est évidemment trop tard. Quand on aime, on ne quitte pas. On ne prend pas de distance. On travaille. On communique. On s'aime et on se supporte. On n'abandonne pas autrui à son triste sort, sauf si on aime moins, qu'on ne veut plus de l'anomalie de la personne qui était si chère avant... Quelle mauvaise blague. Comme un "Joyeux anniversaire." mal placé, mal habillé.  Comme ne pas m'amener à l'endroit où j'avais envie d'être spécialement avec lui, car avec quelqu'un d'autre, ça perdrait tout son sens. Comme me dire "Je t'aime, mais je ne te veux plus... pour l'instant.". On dit que c'est lorsqu'on perd quelque chose qu'on remarque à quel point ça nous est précieux. Moi je l'ai remarqué, car mes sentiments se sont affermis le jour fatidique où il m'a larguée comme une vulgaire fourmis qu'on envoie valser du bout des doigts avec dédain et désinvolture et ce, devant ma famille entière. Et moi de devoir leur expliquer que je suis folle. Littéralement folle et qu'on a besoin de temps. Moi, j'ai besoin d'amour, pas de temps. Ma famille l'a compris et me donne plus d'amour qu'ils peuvent ressentir. J'en ai besoin. Comme une bouée de sauvetage en pleine noyade... Je me noie dans mon chagrin pour toi, Monsieur Pretty Boy. Je me noie dans mon anxiété, dans ma solitude, dans mon diagnostique et mes prescriptions. Je me noie et je me noie seule. Je me sens seule... sans toi à mes côtés et même si je m'étais juré de ne pas me faire de faux espoirs, je me lève quand même tous les matins en souhaitant que tu me surprenne de ton amour renouveau pour moi et que tu me ramène au pays de mes rêves inconcevables, là, sur mon petit nid d'amour. Je souhaite cela en vomissant mes tripes à forts jets de biles, car oui, j'ai encore maigris. Bientôt, je serai aussi maigre que toi, mais ne t'inquiète pas, je ne perdrai pas de taille de bonnet. Je vais simplement perdre la tête si tu ne m'aimes pas bientôt. And then they will let me have cake.  À bientôt... Mme Je. 

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