lundi 2 février 2015

La Mystérieuse Mme Je : Handicap Invisible

Aujourd’hui encore, je fais face à de l’intimidation. Encore une fois, on ne comprend pas que nous ne sommes pas tous pareils et que certains d’entre nous l’ont plus facile que d’autres. Et que ceux qui ne l’ont pas facile sont tout simplement plaignards et recherchent de l’attention. Tout ceci en s’appuyant sur de supposés médecins qu’ont a lu sur Internet probablement qu’une seule fois.
Certaines personnes ont certaines tendances à rechercher l’attention pour dire qu’ils ont certains problèmes pour avoir certains avantages sur les autres. C’est certainement dans la tête de millions de personnes, ces conditions qu’ils ont en commun. Certainement.
Je ne comprends pas qu’encore aujourd’hui, en 2015, on fait encore de la discrimination envers les personnes qui ne sont pas resplendissantes de santé et de volonté de vivre. Je n’en reviens toujours pas que la société blâme ceux qui sont moins fortunés parce qu’ils ne sont pas aussi « rentables » que les gens qui sont plus fortunés.
« Tu veux juste de l’attention, c’est dans ta tête tout ça. Denis Levesque l’a dit que ça existait et que si tu te dis dans ta tête que ça va mieux, tu vas guérir de ton cancer. »
C’est fort dire que le cancer n’existe pas? Pourtant, plusieurs personnes atteintes de handicaps invisibles sont traitées ainsi tous les jours et ce n’est pas parce que ce n’est pas visible en tout temps qu’on n’est pas malade. Les gens qui pensent comme ça me rendent malade. Malade jusqu’à me sentir étourdie et de devoir m’appuyer pour ne pas basculer même si je suis assise, ne voyant plus rien, car mes larmes embrouillent ma vision. Je n’en vois plus clair. C’est trop fort pour moi…
C’est assez. J’en ai assez qu’on blâme tout sur les autres. J’en ai assez qu’on dit que les gens qui se battent tous les jours contre peu importe quel démon – que ce soit de maladie ou autre — sont faibles. Les gens qui se battent sont forts et le resteront jusqu’à ce qu’ils n’existent plus, même dans la mémoire des gens. Et si une personne se souvient, eh bien on se souviendra encore de la force. Lorsque quelqu’un part, tôt ou non, on a de la misère à se souvenir du mauvais. On glorifie cette personne… mais pourquoi faut-il attendre que cette personne périsse et ne puisse pas vivre cette glorification? Pourquoi est-ce qu’on ne peut pas s’arrêter un instant, une fois de temps en temps, pour dire à une personne comment elle est forte et magnifique? Ça prend deux secondes. Je sais, le temps, c’est l’argent. Mais nous faire remonter la journée vaut tout l’or du monde, non? Quand on rend quelqu’un heureux, cette personne a plus tendance à rendre quelqu’un d’autre heureux, car le bonheur, c’est contagieux! L’animosité tue les gens à petit feu alors les faire vivre avec un sourire ou un bon matin ou un « Tu es une personne merveilleuse » pourrait les faire vivre à nouveau. Ou encore mieux, renaître.
Aujourd’hui, on m’a encore dit que les malaises que je vis tous les jours et qui me handicapent et me dépriment n’étaient que dans ma tête et on m’a confirmé qu’une étude avait prouvé que ce n’était que mon imagination qui s’amusait à me torturer pour son propre plaisir. Est-ce qu’on m’a montré cette étude? Non. De mon côté, j’ai consulté plusieurs médecins et pharmaciens. Certes, ils n’ont pas trouvé ce que j’avais, car ils n’ont pas le temps, mais ils m’ont clairement dit que ce que j’avais était une partie du problème. J’avais un entourage compréhensif jusqu’à maintenant et je croyais que les gens qui m’étaient proche ne me jugeaient plus. Mais j’avais tort. La vie n’est pas parfaite.

Non, je ne me dis pas — pour tenter de me remonter le moral d’une façon faussement empathique — que quelqu’un quelque part l’a pire que moi. Pourquoi est-ce que je me remonterais le moral sur le malheur de quelqu’un d’autre? Non, à la place, j’essaie de garder la tête haute et de m’aider à me sentir mieux pour que je puisse sourire à quelqu’un d’autre et essayer de faire sa journée. Je vais essayer de dire une blague quand quelqu’un en aura besoin et d’écouter lorsqu’on a une boule sur le cœur et qu’on a envie de chialer ou de pleurer. Je ne suis pas parfaite, je suis souvent négative, mais moi aussi j’ai besoin qu’on m’aide, des fois. Probablement plus souvent que les autres, mais je suis comme ça. J’ai certaines choses que d’autres n’ont pas, que ce soit des handicaps invisibles ou trop de lapins.