Quelque
chose d’horrible peut devenir quelque chose de merveilleux ; tout dépend de la
façon dont nous y faisons face. Cette fois-ci, j’ai décidé de ne pas y faire
face seule et de ne pas le prendre personnel. C’est difficile de ne pas prendre
une situation personnelle quand on dit que c’est de notre faute. Ce n’est pas
de ma faute. Ce n’est pas moi qui ai décidée de prendre une semaine entière de
médication parce que j’ai eu une prise de tête avec mon mari. J’ai fait ce qu’une
personne qui s’inquiète ferait : j’ai transporté la personne à l’hôpital
même si celle-ci criait que j’étais une horrible personne et me frappait en se
débattant. L’ambulance, ça coûte trop cher. De plus, cette personne a la phobie
de se retrouver coincée dans l’hôpital, donc l’amener de notre propre chef
était la meilleure façon d’essayer de la calmer et lui faire comprendre que si
elle ne crie pas et qu’elle reste calme, qu’on la laisserait sortir.
Bien sûr,
cette personne a obtempéré à contrecœur, une fois un peu plus saine d’esprit et
moins endormie par tous ces médicaments qu’elle avait ingérés. J’ai encore
quelques traces des coups, quelques jours plus tard. Je n’en veux pas à cette
personne de m’avoir blessée physiquement ; je lui en veux d’avoir recours aux
mêmes conneries aussitôt qu’une dispute se pointe le bout du nez. Les gens se
disputent dans la vie, c’est ainsi. On essaie du mieux qu’on peut de s’entendre,
mais une personne aussi fermée d’esprit, têtue et éprise de son propre mal que
c’est tout ce qu’elle veut dans sa vie n’est pas une personne facile à vivre
avec. On l’aime quand même cette personne. On aimerait qu’elle ouvre ses yeux
et voit qu’il n’y a pas qu’elle qui souffre dans la vie, qu’on souffre tous à
un certain degré ; que ce n’est pas une compétition. Mais toute sa vie, tout a
toujours été une compétition. Même le degré de souffrance. Ce qui est ridicule.
Oui, je
suis frustrée, mais j’en tiens à mes valeurs : si on a besoin de moi, je
vais être là. Je n’aurai pas envie de parler, je vais rester polie et c’est tout.
Je ne prends pas en pitié une personne qui tente de se « suicider »
(on s’entend que quand on veut mettre fin à ses jours, on ne va pas prendre la
peine de se mettre une veste anti-moustique et trouver une chandelle
anti-moustiques), car ce n’est pas ce que ces personnes ont besoin. Ces
personnes ont besoin d’aide psychologique, de médicaments pour aider à balancer
les hormones et les connexions nerveuses dans leur cerveau. Elles ont besoin de
support et d’amour (quoique j’ai pas trop d’amour à donner en ce moment…).
Donc j’ai
restée fidèle à mes valeurs et j’ai dit la vérité, j’étais honnête lorsque la
psychiatre de l’hôpital m’a demandé si j’acceptais les excuses de la personne
internée à l’hôpital depuis la soirée précédente. J’ai dit que j’acceptais ses
excuses, mais que je restais néanmoins irritable par rapport à la situation. La
personne de répondre que ce qu’elle fait n’est jamais assez bon pour nous. Moi
de renchérir que seule chose que nous demandons est que cette personne cesse de
tenter de mettre fin à ses jours. Ce n’est pas compliqué. Certes, c’est
difficile, mais c’est encore plus difficile quand cette même personne refuse de
se faire aider, car elle a la tête prise dans son c…oeur en douleur et ne veut
pas recevoir de traitement parce que son égo ne le prendrait pas. La personne
ayant tenté de se suicider a dit qu’elle essaierait la thérapie et moi de dire
que je ne croyais pas qu’elle allait essayer la thérapie, car elle est une
semaine en groupe et une semaine en tête à tête avec une travailleuse sociale,
que c’est très demandant et que cette personne ne voudrait rien savoir de se
présenter avec d’autres gens, même si cela pourrait lui donner un contrôle sur
sa vie. Je me suis dit que lui donner encore plus de contrôle sur sa vie lui
ferait plaisir puisque cette personne était si contrôlante et manipulatrice.
Mais non, il y a des inconnus, donc c’était hors de question. Même si cela
allait lui sauver la vie. Cette personne refuse de s’aider, donc c’est pourquoi
la psychiatre lui a révoqué son droit de sortir de l’hôpital et c’est pour cela
que son marie et cette personne m’en veulent à mort présentement.
Ce n’est
pas ma faute si cette personne a décidé de prendre trop de médicaments pour
faire semblant de mettre fin à ses jours. C’était sa décision. Si elle n’était
pas contente que j’aie décidé de l’amener à l’hôpital, elle aurait dû penser à
ses actions. Je n’irai pas en prison pour négligence d’aider une personne en
besoin d’aide médicale parce que son égo est plus gros que sa volonté de
survivre. Et je ne pardonnerai pas de sitôt le fait qu’elle a si manipulé son
mari au courant des 31 dernières années qu’il croit que nous sommes dans le tort
et qu’elle est parfaite. Je ne pardonnerai surtout pas qu’elle ait fait tant de
peine à Mme… qui souffre d’une maladie immunitaire lui rendant sa vie
impossible. Pas de travail, à peine capable de survivre aux cours
universitaires et douleurs physiques tous. Les. Jours.
Cette
personne n’est pas spéciale et cela me frustre. Ma psychiatre, qui était celle
qui a évaluée la personne, a dit que j’ai fait beaucoup de progrès et qu’elle
était fière de moi. Je ne me suis pas laissée avoir par ses tentatives de
chantage émotif, que je suis restée fidèle à moi-même malgré mon attachement à
cette personne. Elle m’a surtout remercié de lui avoir démontré à quel point
elle était capable de mentir pour se sortir du pétrin, d’essayer de la
manipuler elle, une des meilleures psychiatres que je connaisse, et d’avoir
révélé les vraies couleurs égocentriques de cette personne en douleur.
Je lui en
veux quelque peu, à cette personne, de toujours vouloir contrôler tout, de toujours
vouloir avoir raison et de toujours être en compétition. La vie n’est pas une
compétition, PERSONNE, la vie des autres n’est tienne à contrôler. Je suis
fatiguée de devoir me mettre en garde de tes manigances, de tes manipulations
pour que tu aies ce que tu veux au détriment des autres. Et après TU dis que je
suis une princesse manipulatrice. J’ai cessé de manipuler les autres le plus
possible, de façon consciente, car je ne veux pas être cette vile personne
tentant d’avoir tout ce que je veux au détriment des autres. Je ne veux pas
être comme toi.