dimanche 7 juin 2015

Le Journal de la Mystérieuse Mme Je : Cette Personne...

Quelque chose d’horrible peut devenir quelque chose de merveilleux ; tout dépend de la façon dont nous y faisons face. Cette fois-ci, j’ai décidé de ne pas y faire face seule et de ne pas le prendre personnel. C’est difficile de ne pas prendre une situation personnelle quand on dit que c’est de notre faute. Ce n’est pas de ma faute. Ce n’est pas moi qui ai décidée de prendre une semaine entière de médication parce que j’ai eu une prise de tête avec mon mari. J’ai fait ce qu’une personne qui s’inquiète ferait : j’ai transporté la personne à l’hôpital même si celle-ci criait que j’étais une horrible personne et me frappait en se débattant. L’ambulance, ça coûte trop cher. De plus, cette personne a la phobie de se retrouver coincée dans l’hôpital, donc l’amener de notre propre chef était la meilleure façon d’essayer de la calmer et lui faire comprendre que si elle ne crie pas et qu’elle reste calme, qu’on la laisserait sortir.

Bien sûr, cette personne a obtempéré à contrecœur, une fois un peu plus saine d’esprit et moins endormie par tous ces médicaments qu’elle avait ingérés. J’ai encore quelques traces des coups, quelques jours plus tard. Je n’en veux pas à cette personne de m’avoir blessée physiquement ; je lui en veux d’avoir recours aux mêmes conneries aussitôt qu’une dispute se pointe le bout du nez. Les gens se disputent dans la vie, c’est ainsi. On essaie du mieux qu’on peut de s’entendre, mais une personne aussi fermée d’esprit, têtue et éprise de son propre mal que c’est tout ce qu’elle veut dans sa vie n’est pas une personne facile à vivre avec. On l’aime quand même cette personne. On aimerait qu’elle ouvre ses yeux et voit qu’il n’y a pas qu’elle qui souffre dans la vie, qu’on souffre tous à un certain degré ; que ce n’est pas une compétition. Mais toute sa vie, tout a toujours été une compétition. Même le degré de souffrance. Ce qui est ridicule.

Oui, je suis frustrée, mais j’en tiens à mes valeurs : si on a besoin de moi, je vais être là. Je n’aurai pas envie de parler, je vais rester polie et c’est tout. Je ne prends pas en pitié une personne qui tente de se « suicider » (on s’entend que quand on veut mettre fin à ses jours, on ne va pas prendre la peine de se mettre une veste anti-moustique et trouver une chandelle anti-moustiques), car ce n’est pas ce que ces personnes ont besoin. Ces personnes ont besoin d’aide psychologique, de médicaments pour aider à balancer les hormones et les connexions nerveuses dans leur cerveau. Elles ont besoin de support et d’amour (quoique j’ai pas trop d’amour à donner en ce moment…).

Donc j’ai restée fidèle à mes valeurs et j’ai dit la vérité, j’étais honnête lorsque la psychiatre de l’hôpital m’a demandé si j’acceptais les excuses de la personne internée à l’hôpital depuis la soirée précédente. J’ai dit que j’acceptais ses excuses, mais que je restais néanmoins irritable par rapport à la situation. La personne de répondre que ce qu’elle fait n’est jamais assez bon pour nous. Moi de renchérir que seule chose que nous demandons est que cette personne cesse de tenter de mettre fin à ses jours. Ce n’est pas compliqué. Certes, c’est difficile, mais c’est encore plus difficile quand cette même personne refuse de se faire aider, car elle a la tête prise dans son c…oeur en douleur et ne veut pas recevoir de traitement parce que son égo ne le prendrait pas. La personne ayant tenté de se suicider a dit qu’elle essaierait la thérapie et moi de dire que je ne croyais pas qu’elle allait essayer la thérapie, car elle est une semaine en groupe et une semaine en tête à tête avec une travailleuse sociale, que c’est très demandant et que cette personne ne voudrait rien savoir de se présenter avec d’autres gens, même si cela pourrait lui donner un contrôle sur sa vie. Je me suis dit que lui donner encore plus de contrôle sur sa vie lui ferait plaisir puisque cette personne était si contrôlante et manipulatrice. Mais non, il y a des inconnus, donc c’était hors de question. Même si cela allait lui sauver la vie. Cette personne refuse de s’aider, donc c’est pourquoi la psychiatre lui a révoqué son droit de sortir de l’hôpital et c’est pour cela que son marie et cette personne m’en veulent à mort présentement.

Ce n’est pas ma faute si cette personne a décidé de prendre trop de médicaments pour faire semblant de mettre fin à ses jours. C’était sa décision. Si elle n’était pas contente que j’aie décidé de l’amener à l’hôpital, elle aurait dû penser à ses actions. Je n’irai pas en prison pour négligence d’aider une personne en besoin d’aide médicale parce que son égo est plus gros que sa volonté de survivre. Et je ne pardonnerai pas de sitôt le fait qu’elle a si manipulé son mari au courant des 31 dernières années qu’il croit que nous sommes dans le tort et qu’elle est parfaite. Je ne pardonnerai surtout pas qu’elle ait fait tant de peine à Mme… qui souffre d’une maladie immunitaire lui rendant sa vie impossible. Pas de travail, à peine capable de survivre aux cours universitaires et douleurs physiques tous. Les. Jours.

Cette personne n’est pas spéciale et cela me frustre. Ma psychiatre, qui était celle qui a évaluée la personne, a dit que j’ai fait beaucoup de progrès et qu’elle était fière de moi. Je ne me suis pas laissée avoir par ses tentatives de chantage émotif, que je suis restée fidèle à moi-même malgré mon attachement à cette personne. Elle m’a surtout remercié de lui avoir démontré à quel point elle était capable de mentir pour se sortir du pétrin, d’essayer de la manipuler elle, une des meilleures psychiatres que je connaisse, et d’avoir révélé les vraies couleurs égocentriques de cette personne en douleur.

Je lui en veux quelque peu, à cette personne, de toujours vouloir contrôler tout, de toujours vouloir avoir raison et de toujours être en compétition. La vie n’est pas une compétition, PERSONNE, la vie des autres n’est tienne à contrôler. Je suis fatiguée de devoir me mettre en garde de tes manigances, de tes manipulations pour que tu aies ce que tu veux au détriment des autres. Et après TU dis que je suis une princesse manipulatrice. J’ai cessé de manipuler les autres le plus possible, de façon consciente, car je ne veux pas être cette vile personne tentant d’avoir tout ce que je veux au détriment des autres. Je ne veux pas être comme toi.