vendredi 19 octobre 2012

La Mystérieuse Mme Je : Arrêt de travail, trou dans mon coeur

Je me demande quoi faire de ma peau. Je me demande ce que je vais faire les jours où je suis privée de travail et que tous autour de moi n'irritent. Je n'ai plus envie de responsabilité, je n'en peux plus de me décevoir. Ils attribuent cela à mon traumatisme... parce que j'ai perdu mon bébé, parce que j'ai vécu une agression rare qui ne devrait pas arriver à personne... mais nous habitons dans un monde cruel. Je sais ce que j'ai vécu et je sais ce que j'en ressens. Je n'en ressens rien. Rien du tout. Mon bébé me manque, il y a un trou béant dans mon coeur qui me laisse envieuse de rien et de tout en même temps. Qui me garde ronchonneuse et irritée et triste et... et... et...

C'était un beau matin. Je me préparais. Je me préparais parce que je retournais finalement au travail après un long congé. Un long congé mérité même si la plupart pensent que je n'ai que profité du bon temps et du beau temps. Pfeuh...
C'était un beau matin et je sortais de la douche. Un matin chaud, mais ma douche l'était encore plus. J'adore les douches brûlantes et rien de mieux pour se réveiller et se mettre en forme pour le boulot ! Je m'étais fait un sandwich Nutella et beurre d'arachides, mon sandwich favori. Surtout pour déjeuner. Un bon gros verre de lait en plus ! Moi qui n'aime pas le lait...

Je l'entendais trembloter, mais je n'en fis rien. C'est normal après tout, un nouveau matou partageait maintenant notre espace. Je l'aimais bien, cette grosse boule d'énergie et de muscles. Elle me suivait partout en hurlant de bonheur, me fouettant les cuisses de sa longue queue telle un fouet. Mademoiselle Terra me comblait bien et ne semblait pas trop s'ennuyer même si elle était séparée de Madame Soeur. Mon bébé, lui, un peu moins. Il était intimidé par ce corps beaucoup plus gros que le sien. Il était terrorisé par toute la puissance et la confiance qu'exhibait Mademoiselle Terra. 

Puis, alors que j'appliquais le crayon noir autour de mes yeux, j'entendis un grognement sourd. Je me suis retournée juste à temps pour voir mon bébé essayer de se frayer un chemin jusqu'à moi ; le voilà dans le cadre de porte, regarder le gros boxer américain qui plongeait déjà sur son petit corps chétif... Un cri s'échappa de ma gorge alors que j'échappai mon crayon dans le lavabo, n'y faisant guère attention... Mon attention n'était portée à nulle autre que Mademoiselle Terra qui prenait mon pauvre bébé entre ses crocs. J'étais déjà plongée sur elle, la prenant par le collet... mais elle est si forte qu'elle me repoussait en secouant de la tête seulement, envoyant mon pauvre petit bébé se cogner violemment sur le mur, sur la tête de lit. Je criais de toutes mes forces, tirais sur son collet alors que l'autre main, elle, tentait d'amortir les coups à mon bébé. D'un coup d'épaules, la chienne me projeta contre une table de chevet. Je revins rapidement à la charge en lui hurlant d'arrêter, ne sentant aucune douleur alors que ses griffes arrières me lacéraient le flanc gauche lorsque je la pris par le collet et tirai. Je glissai mon autre main courageusement dans sa gueule puissante pour la forcer à lâcher mon bébé. Il réussit à s'enfuir en-dessous du lit alors que moi je tirais encore sur le collet de toute mes forces. J'ouvris la porte et la poussai dehors, toujours en criant. Je m'effondrai au sol en pleurant, criant au désespoir. Alors que les images de mon pauvre petit bébé secoué dans les airs dans cette puissante gueule, la porte s'ouvrit et cogna fortement dans mon dos. Je fus assez rapide pour la prendre par la poitrine et la repousser en criant de rage. Je n'avais plus peur, j'étais enragée qu'elle OSE pointer à nouveau le bout du museau chez moi. Je la poussai si brusquement dans le vestibule que j'en eus de la difficulté à ouvrir la porte extérieur pour l'y envoyer l'intruse. 

De retour à l'intérieur. Les deux portes fermées. En sécurité. Je sens un liquide chaude recouvrir mon visage d'une couche épaisse. J'entends toujours mon petit bébé crier de douleur sous le lit. Je vais à l'autre bout du lit et l'appelle doucement, secouée de sanglots. Je l'appelle et je sens ma mâchoire molle, j'en ai de la misère à articuler. Il y a de l'urine et des selles partout ; le pauvre a eu si peur qu'il s'est échappé partout. Je le prends dans mes bras et le berce un peu alors que je ramasse quelques selles à l'aide de papiers hygiéniques. Je sors ensuite avec hâte, ne voulant pas croiser l'agresseur. J'entre rapidement chez Madame Mom en sanglotant bruyamment, en respirant difficilement. Je l'entends m'identifier à Madame Soeur alors que j'arrive à leur hauteur. Madame Soeur s'est déjà levé de son siège, alarmée par mes sons inquiétants. Tout de suite, elles crient de surprise et s'approchent de moi, se demandant ce qu'il s'est passée. Je suis si secouée par les évènements que je n'arrive qu'à leur dire "Il a bobo, est-ce qu'il est correct ? Prenez soin de lui !!"

Madame Mom de le prendre de mes bras et Madame Soeur de me diriger vers la salle de bain alors que Mademoiselle Terra entre par la porte que j'ai mal fermée et grogne... je me mets à crier, reprends mon bébé qui recommence à crier de terreur et m'enferme à clef dans la salle de bain, tremblant tellement que j'en tenais à peine debout. J'entends Madame Soeur me rassurer qu'elle ne peut plus entrer, que tout est fermé et de les laisser entrer. J'ouvre la porte et Madame Mom entre à nouveau. Je peine à respirer, je vois noir, je suis en pleine crise d'anxiété et je serre, je le serre contre moi. Madame Mom me le prend des bras et me répète, les larmes aux yeux, de m'asseoir. Me genoux cèdent et je me retrouve assise en position foetale sur le carrelage froid. 

"Oh, ma pauvre, que t'est-il arrivé au visage, tu saignes !"

Je me déshabille en gémissant, disant que j'ai des excréments partout et Madame Soeur de pointer mon flanc en sang d'un doigt terrifié. Elle s'enfuit rapidement alors que moi, je m'accroche au lavabo, regardant mon visage tuméfié dans le miroir, la bouche en sang, le flanc déchiré et je leur racontai ce qui s'était passé...

Un trou béant dans mon coeur depuis que ceci est arrivé et que nous avons dû nous départir d'un membre de la famille... Nouveau membre de la famille, mais on ne l'aimait pas moins. Et voilà le trou dans mon coeur qui m'empêche d'aller travailler, qui m'empêche de m'amuser et de sortir. Quand je vois des gens, j'ai toujours envie de leur grogner après pour les éloigner, car si le trou dans ma poitrine s'élargit, je ne pourrai plus le supporter et vais crouler de l'intérieur. Madame Terra me manque et Monsieur Coco est traumatisé, mais va mieux. Le vétérinaire a dit qu'il était un battant. 

dimanche 9 septembre 2012

La Mystérieuse Mme Je : J'ai découvert ce que goûte la défaite


J’ai découvert ce que goûtait la défaite. J’y ai toujours goûté, évidemment, mais je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Ma vie n’est qu’une énorme défaite dans laquelle je me perds, dans laquelle j’essaie de me retrouver, de trouver qui je suis réellement. Je ne veux pas être ce qu’on dit de moi. Je ne veux pas être celle que je dois être. J’aimerais simplement être moi. Pour moi. Je n’arrive pas à me trouver jolie pour ce que moi je trouve joli. Je n’arrive qu’à voir l’image d’une société déchue, s’étant écroulée sur elle-même, sous le poids du capitalisme et d’un masque superficiel.
J’ai découvert, en ce soir noir et sombre, en cette nuit sans vie, ce que goûte la défaite. Je l’ai découvert en remarquant que, malgré les innombrables essais de m’en convaincre autrement, je suis qu’une vile démone. Je ne sais pas ce que je veux. Je sais seulement que je peux utiliser mes atouts pour obtenir l’ombre de ce que je désire. Je suis un succube sans merci qui jette tous ceux qui me croisent à mes pieds. Je ne comprends même plus comment je le fais, mais je soumets tous ceux qui osent croiser mon regard. Je me mets à être une sale capitaliste qui n’assouvis jamais sa soif de pouvoir, de contrôle. Je deviens une vile capitaliste du monde des sentiments. Je veux ressentir autre chose que de la tristesse, que du désespoir. Je veux ressentir… alors je me jette dans d’éphémères relations. Je croque les hommes comme je croque les pommes cueillies fraîchement du verger. Ne vous demandez pas pourquoi je ne m’associe pas énormément aux femmes ; je n’ai pas autant de pouvoir sur elles. Je sais exactement quoi dire à qui veut bien l’entendre… J’étudie les gens et je me concentre sur les plus faibles, ceux dont la volonté est facile à manipuler, à briser sous mes ongles d’acier et de larmes.

Je ne me fais plus d’illusions. Je ne crois plus en l’amour ou au destin. Je ne me fais plus d’illusions. Je ne crois plus au destin ni en l’amour. Je dois me le répéter dans toutes les langues, de tous les sens possibles, car c’est une réalité bien difficile à accepter. Toute ma vie, ces deux préceptes de l’humanité étaient mes anges gardiens, les protecteurs de ma sérénité… mais depuis que j’ai perdu foi en l’humanité, j’ai perdu le Nord, j’ai perdu la Volonté. J’essaie de combler le vide qu’on m’a imposé, vide qui ne quitte plus mon être déchu… J’essaie de combler ce vide avec des biens matériaux, des sorties sans bon sens, des connaissances enchanteresses, des hommes au cœur d’or.

Je ne m’aime plus. Je ne me suis jamais aimée. Je n’aime surtout pas ce goût de guimauve brûlé sur ma langue, qui chauffe ma langue jusqu’au creux de mon bassin, qui me réchauffe tout entier en un énorme coup de chaleur qui me monte à la tête, qui m’étourdie, qui coupe toute sensation dans les extrémités. Je n’aime pas cette femme que je suis devenue. Je n’aime pas celle que j’aurais voulu être, celle qui a tant d’attention, qui a presque tout ce qu’elle veut, qui réussit à soutirer tout ce qu’elle souhaite des malheureux qui risquent de croire à ses belles paroles. Je ne veux pas être celle que je suis devenue, celle que je voulais être. Je retire mes paroles ; je veux être moi et personne d’autre ! Je veux réussir à sourire sans avoir besoin de forcer les 17 muscles de mon faciès pour faire croire aux gens que je suis heureuse, que tout va bien, que je les apprécie, que je les aime, que je ris de leur blague. Je veux avoir un vrai sourire, un véritable. Pas un sourire que je vais questionner un peu plus tard, lorsque la pénombre va s’être creusé un chemin vers mon cœur et l’aura atteint de plein fouet, cœur si faible et déjà en pièces piétinées par mon propre égo. Je veux sourire. Je veux sourire par moi-même pour pouvoir sourire par le cœur d’autrui.

lundi 27 août 2012

La Mystérieuse Mme Je : Je suis une poupée poétique

J'aimerais que la noirceur me surprenne et me cloue au lit, me suffoquant de ma souffrance et me forçant à y faire face. J'aimerais que mon esprit poétique, que mon esprit critique, que mon esprit analytique y voit la solution ou au moins la base. Peut-être un calmant autre que la drogue et l'oubli, la débauche et la déchéance. J'aimerais trouver mon Monsieur A, mon Monsieur Éternel. Mon soutient, car je suis dépendante de l'amour dans ma pensée morose, dans mon coeur de princesse. J'aimerais prononcer les paroles "oui je le veux" et qu'on demande si on a une objection ou sinon rester dans le silence à jamais, car mon coeur, lui, en est incapable. Je commence à me connaître de mieux en mieux et je sais surtout de ne pas me faire confiance. Je ne suis pas fiable. Je ne suis pas guérie. Je ne veux pas me plonger tête première dans une aventure ou je n'en connais les péripéties, mais que la fin. Je sais que les petits détails aux grandes lignes comme les tremblements des feuilles d'automne ou le frissons de la neige d'hiver. Je veux plutôt une aventure du renouveau des bourgeons et de rayons du soleil reflétants sur la plage. Sur cette plage, j'aime m'y imaginer seule, face au soleil couchant d'un rouge de Mars. J'aimerais m'y imaginer la douce caresse d'une main de vent si connue du nord-ouest qui me vient de sud-est. J'aimerais ne pas être une métaphore, mais bien être une assertion. 

Les mots ne seront jamais assez pour me décrire, car nous sommes complexes et en même temps linéaires, comme un best seller. Je ne suis pas linéaire et loin d'être un best seller. Je suis plutôt le dictionnaire des rêves ou des anges sur lequel on pose un oeil curieux, qu'on caresse son exotisme, mais qu'on finit par comprendre après quelques pages feuilletés que tout est bidon. Bel et bien différent, mais pas de la bonne façon. On remarque bien vite que l'exotisme tourne à la dérision dans un souffle de panique. Je ne suis pas un best seller et surtout pas un vampire scintillant ; je suis une poupée brisée par le passé au masque d'argile fissuré, rapiécé par les larmes et la bonne volonté. Je suis une petite poupée habillée de vieux chiffons usés qu'on n'a pas voulu garder. Je suis une poupée au grands yeux bleus et verts et gris dans lesquels la mélancolie se lisent jaune et en pie. Je suis une belle poupée à la laideur hypocrite d'une ventriloque au doigts habiles, bien cachés sous de jolies robes et faux sourires. 

Ne vous y méprenez pas ; mon souhait a été exhaussé. Je suis redevenue la moi d'antan avec mes problèmes présents. Je suis une moi qui comprends que se perdre dans le passé brise notre futur et ne permet aucun avancement sur le plan de l'esprit. Je dois travailler sur moi et commencer par me sourire à moi-même dans le miroir de mon âme sinon rien ne reviendra. Rien ne reviendra... Rien ne redeviendra ou ne reprendra. Rien ne sera et tout était, donc que suis-je dans le présent ? Je me sens dans un néant continue, pataugeant dans ma propre capacité à m'analyser, mais à être incapable de me solutionner. Je me sens moi sans me sentir moi en même temps. Je me sens Était et non devenir. Devenir n'est pas ce que rien n'était. 

Je me perds dans les méandres de mes pensées. Mon brouillard de manque d'amour me voile mes solutions et ne me présente que les anxiétés que je peux bien ressentir pour n'importe quoi. Je peux bien me ronger l'esprit ; je suis incapable de me trouver et je n'arrive pas à m'aimer même si je m'y convaincs. Je n'arrive pas à m'aimer, car je ne suis pas parfaite même si je sais que la perfection n'existe pas comme l'utopie est la rime du poète. Je semble être allergique à la réussite, car la projection que je me fais me guide vers l'avarice et la vanité. Mes échecs me soumettent à la colère et l'orgueil. Mes conséquences sont l'envie, la gourmandise et les préjugés alors que mon égo ne quémande que luxure. Je suis capital et péchée de ligne claire. Je me fais maux de tête et insomnie pour un rien et surtout pour une depress kid qui ne s'en remet pas de l'ensemble de son moi présent inexistant et compliqué. 

jeudi 16 août 2012

La Mystérieuse Mme Je : Me mentir te montre la vérité


Comment une seule personne peut faire ressentir autant d’émotions mixtes en même temps à une autre personne qui lui était chère ? Comment l’être humain fait-il pour ressentir des émotions aussi fortes ? C’en est anormal. Vraiment. Je suis anormale avec tous ces sentiments exagérés, cet impression d’être constamment harcelée par mes sentiments beaucoup trop puissants pour que je puisse les contrôler. Je suis toutefois assez intelligente pour ne pas m’ouvrir la gueule, ces derniers temps.  Je suis assez intelligente pour ne pas parler de ce qui se passe avec moi qu’aux professionnels de la santé mentale qui me suivent et Monsieur Inquiet, le meilleur des amis. Qui me soutient énormément. Je suis si soulagée lors de nos brève conversations à sens unique où je déballe mes sentiments et mes craintes devant lui, me laissant dénudée de mes protections, vulnérable. Je ne veux paraître vulnérable que devant lui, car il est bon et ne profitera pas de ma douleur pour me manipuler. Il ne me violerait jamais dans ma solitude et mon mal être. Oh, oui ! Je suis si mal à l’intérieur… J’aimerais croire que je ne suis pas aussi brisée que je le suis réellement, je me fais des illusions, mais se mentir à soi-même est montrer la vérité aux autres, car on a bien de la difficulté à mentir aux autres alors qu’on se ment à soi-même, c’est évident. Comment peut-on cacher l’incertitude derrières nos paroles lorsque nous ne les croyons même pas nous-mêmes ? Peut-être est-ce parce que je suis trop faible, présentement, que je suis incapable de cacher aux autres ce que je ne veux pas voir moi-même…

Mais non. Je suis forte. J’ai traversé cette période noire de mon existence et je suis allée chercher l’aide dont j’avais besoin. J’ai mis au clair ce que j’avais à dire avec les gens que j’aime et ceux que j’aime moins. J’ai repris de la confiance dans ce qui s’est passé, j’ai remarqué que je n’étais peut-être pas qu’un enfant après tout ce que j’ai vécu, mais bien une jeune femme blessée par la vie, beaucoup trop sensible pour son propre bien. J’ai besoin de mûrir, de me contrôler avant de pouvoir entreprendre une relation, quelle qu’elle soit. Je sais que je ne me suis pas détachée de Monsieur Pretty Boy, que j’ai encore des sentiments pour ce jeune homme si attirant, si doux à ses moments et si intéressant… Je le sais. Je ne le veux pas puisque je me suis fait blesser, parce que je n’ai plus de chance de toute manière, mais le cœur ne décide pas qui il aime ni quand il sera remis de ce douloureux abandon. Aujourd’hui est un très bon exemple de la douleur pure que je ressens lorsque je suis près de cette personne qui était au faîte de la perfection. Pour moi, il était parfait. La preuve que la perfection n’existe pas est qu’il m’ait blessée. Peu importe…

Je suis nerveuse et ce depuis quelques jours ; je mange mal, j’ai d’atroces migraines, je ne dors pas ou trop. Je ne me sens pas bien dans ma peau, comme si j’avais envie de m’en débarrasser, comme si je voulais tout simplement plus la voir ni la sentir. Je serais si bien sans cette peau… J’ai souvent l’impression qu’elle m’enlaidit avec sa pâleur, son manque de vie. Qu’elle est opaque et matte, sans rebondissement ou splendeur. J’ai toujours voulu être quelqu’un d’autre. Une grande jeune femme aux longs cheveux blonds, aux yeux en amandes d’un azur parfait, mince et aux formes voluptueuses. Je ne suis qu’une petite femme aux cheveux châtains courts, aux yeux ronds verts, de taille moyenne. Si j’étais mon modèle parfait de beauté, je serais aussi le modèle parfait de beauté de plusieurs autres hommes. Comme Monsieur Pretty Boy. Je ne devrais pas le mentionner trop souvent, je vais paraître encore énamourée de lui. Je suis tout simplement en quête de mon cœur, retrouver tous les morceaux et le rapiécer. S’il ne veut pas m’aider alors tant pis pour nous. Je sais que j’ai beaucoup à donner, mais je sais aussi que je suis beaucoup de responsabilités à prendre. Je ne suis pas une petite poupée parfaite avec laquelle on peut jouer tous les jeux qui nous tentent. Non, je suis une petite poupée brisée et sombre qu’on doit aimer et chérir. Qu’on doit aider à recoudre tous les morceaux de son corps désarticulé, tous ces morceaux limpides qui pendouillent comme les dernières feuilles d’automnes prises dans le vent glacial de l’hiver sans pouvoir se décrocher de leur propre cercueil.

Aujourd’hui, j’ai vomis. Ce matin, ce soir. Hier soir. J’ai trop dormi, même si cela a complètement restauré mon corps. Sans ces treize heures de sommeil, je n’aurais pas été capable de me rendre au travail aussi bien habillée, peignée et maquillée. Je me serais traînée en pantalons avec un semblant de confort et en t-shirt qui me réconforte. Je me suis mise en belle robe que personne n’avait encore vue au travail. Sauf Madame Sœur et Monsieur Pretty Boy. C’est une très jolie robe grise et noire que je devais porter sous un châle noir pour respecter le code vestimentaire du boulot où on ne doit pas voir les épaules. J’ai rougis sous le torrent de compliments. Je me suis aussi sauvée le plus possible de lui, ne voulant pas qu’il voit mon désarroi… mais qui puis-je duper avec ce petit minois de femme  abusée ? De petite poupée terrorisée et atrocement seule ? Personne, pas même moi-même. J’aimerais ne rien ressentir ou ressentir moins, être vilaine et me moquer de lui, répandre toute la douleur qu’il m’a causée sur tous les toits, en dire plus qu’il en faut et… j’arrête-là. Je ne suis pas une vilaine petite fille. Je ne suis qu’une petite poupée blessée, malade à la vue d’un simple jeune homme. Même penser à lui me rend malade.

J’ai pourtant réussi à passer la plupart de ma journée à l’entendre, rager d’écouter sa voix charmante qui m’accroche, là, à l’apex et me supplie de lui parler, de faire n’importe quoi pour le ravoir. Mais ça ne se passera pas comme ça. Pas si j’ai un mot à y dire et j’ai même tout un monologue à présenter sur ce sujet ! C’est ma vie, personne ne va la diriger. Que moi et je ne veux pas que mes sentiments ruinent cette image que je me suis fait de moi-même. Je ne veux pas qu’il me voit comme je me vois parfois. J’aimerais être plus forte que ce que je suis, mais je n’y arrive pas. Surtout pas du jour au lendemain. C’est vrai, quoi, je peinais à soutenir son regard. Je devais déplacer le mien, m’enfuir. M’enfuir loin. Je suis inconfortable lorsqu’il est tout près. Je sais ce que ses mains sont capables de faire, je sais exactement ce qui se cache sous ses vêtements et j’ai envie de m’y coller et de me laisser bercer par mes envies qui me brûlent le bas-ventre depuis plus longtemps que je ne me le permets. Il m’a souri, j’ai plongé tout mon attention sur ce que mes mains faisaient et j’ai foncé devant moi, mettant le plus de distance possible entre nous deux. Je suis certaine qu’il tentait d’être gentil, je ne sais pas s’il connait l’étendue des dégâts, s’il me hait, s’il a envie de mon corps, s’il me respecte… J’aimerais qu’il connaisse la réponse à tout cela, mais je ne suis pas certaine de vouloir apprendre ses réactions face à moi, face aux mensonges que je lui ai promis. Non, je ne peux pas promettre que je ne me fâcherai pas, que je ne serai pas triste, que je ne ferai plus de crise d’anxiété. J’ai voulu faire ces belles promesses avec le seul but qu’il me rassure, qu’il y croit plus que moi j’y croyais… mais il est plus intelligent que cela et je dois le remercier, un jour, pour cela.

Je nous aurais ruinés plus qu’autre chose. Je suis incapable de contrôler mes émotions pour le moment, c’est pourquoi je me suis résignée, pour mon propre bien, de m’inscrire à des thérapies, à me faire déclarer plusieurs maladies mentales, à me faire dire que je serai sous médication toute ma vie alors que je ne veux qu’être normale… Les souhaits des adolescents ne devraient jamais être exhaussés. Ils ne savent pas dans quoi ils s’embarquent, ne savent pas ce qui est logique, rationnel. Tout est trop extrême… Alors lorsque j’ai souhaité d’être différente, d’être malade, d’avoir des problèmes pour de l’attention, je n’étais qu’une petite fille, seule, brisée par la lourde charge de la vie et de la mort, de la maladie et de la survie après les autres.

Mais je veux m’améliorer… Je veux pouvoir gagner les cœur d’autrui et qu’il veuille bien garder le mien. For better or for worst.

Mme Je

lundi 30 juillet 2012

La Mystérieuse Mme Je : Ma condition en ce soir noir et sombre.


Vous savez ce sentiment de perdre toute trace de la réalité ? Cette vague qui nous frappe et qui amène notre conscient loin, très loin. Comme un instinct de survie. Comme une poussé de notre subconscient qui nous dit : « Vas, vas vers un monde meilleur… ou noie-toi dans ce courant de tristesse qui va réduire ton cœur à néant, ton cœur si fragile et innocent à des cendres de ce que tu as réussi à recomposer. » Douce mélodie que je me suis donné à cœur joie, que je me suis créé pour me sauver de cette noyade certaine, de cette mort certaine et lente, terriblement lente, douloureuse. Agonisante. Cette mort, elle n’est pas physique. Elle est morale. Psychologique. Mort de l’âme et de l’esprit. Ça me prend au ventre, comme si je venais d’ingérer plusieurs charbons encore brûlants. Ma tête me tourne comme si je venais de prendre une grande bouffée d’hélium, comme si je venais de garder ma respiration pendant un trop long moment. Comme si je venais de me lever trop vite. Puis je me mets à paniquer, mais mon cœur ne bat pas plus vite, mon corps ne réagit plus à mes commandes ; mon esprit s’éloigne vers cet autre monde. Mon corps ne réagit plus pour ne pas subir les dommages de mon esprit tourmenté par le retour de mon cœur, mon cœur si fragile, pas encore remis de sa blessure, de son éclat de verre. Il bat toujours, mais pas sans aide. Pas sans aide de Monsieur Prince, pas sans aide de Madame Sœur, pas sans aide de Monsieur Gamer. Pas sans aide de tous ceux qui m’entourent et me supportent. Je ne suis pas bien. Je veux m’en aller, m’envoler dans un pays lointain où je serai heureuse, ou je n’aurai plus besoin de me convaincre de rester seule parce que sinon ce serait trop vite, parce que sinon je pourrais me blesser ou, pire encore, blesser quelqu’un… mais surtout, surtout… parce que j’ai encore espoir. Je ne veux pas me l’avouer, mais j’ai encore espoir.

Évidemment que j’ai fait exprès de tout ruiner. C’est mon système d’auto défense. Je fais exprès pour ruiner l’espoir qui me reste, comme ça je peux décrocher, je peux laisser place à un autre sentiment que l’amour dans mon cœur, un sentiment tout aussi puissant : la haine, la colère, le ressentiment. Justement ce que j’ai fait. Je fais ressortir mon trait de caractère qui rend ma douce moitié la plus en colère et je l’accentue fois mille. Résultat : affrontement sidéral, haine des deux côtés, colère effroyable et puis c’est fini. Je m’assurer de ruiner toute chance possible comme ça je souffre moins. Efficace… sauf que là, ce l’est moins. Pourquoi ? Parce que j’ai remarqué la faille dans mon système : je suis au courant que je ne suis pas vraiment en colère, mais que je me force à l’être. Donc ma colère diminue et les autres sentiments reprennent lentement le dessus. Le mauvais côté de cette histoire est que non seulement les sentiments reviennent, mais j’ai aussi mis une personne à mon dos, une personne que j’affectionne intérieurement et avec laquelle j’aimerais finir heureuse. Heureuse… voilà un mot que je n’arrive pas tout à fait à saisir. On dirait que lorsque je suis en compagnie de mes proches, je suis… sereine. Pas heureuse. Heureuse, c’est lorsque je suis dans les bras de quelqu’un que j’aime. Que J’AIME. Que je veux avoir un futur avec, que je veux passer tous les instants de ma journée avec. Que ça me fait de la peine si je suis éloignée, que ça me brise le cœur de savoir que j’ai peut-être fait un faux pas. Que ça me tue de savoir que c’est fini… juste à y penser, les larmes remontent même si j’ai pris mes calmants, mon ventre se noue en une douloureuse contraction alors que je le comprends : c’est fini. Ma relation est finie. Les faux espoirs, on les noie sous une couche de fausse haine. Oh, ça me rend malade. Physiquement…

On dit que, dans ma condition, je ressens tous les sentiments au moins dix fois plus fort que la normale. Donc lorsque je suis triste, j’ai dix fois plus mal. Lorsque je suis heureuse, je suis dix fois plus euphorique. Je ne veux pas être un martyr, c’est tout simplement ma santé mentale qui n’est pas aussi saine que je le laisse paraître. Je suis malade. Je le sais. Je travaille fort pour avoir un semblant de normalité ; personne ne veut d’une personne malade dans son entourage, personne ne veut avoir à supporter un autre à tous les jours, à devoir endurer mes sautes d’humeur, à devoir me réconforter, me soutenir, m’empêcher de me blesser. C’est trop… n’est-ce pas Monsieur Pretty Boy ? C’est pour cette raison que je laisse paraître mes vraies émotions qu’aux gens qui sont extrêmement près de moi. Comme mon amant, ma famille, mon amie d’enfance, mon meilleur ami. Parce que je compte sur eux. Parce que ce ne sont qu’eux qui ont droit à ma vraie personne, à ma personne imparfaite et moins belle. Je ne suis pas une belle personne à l’intérieur lorsque je ne vais pas bien. C’est pour cela que je me cloître dans ma chambre, que mon chien se sauve de moi, que je frappe mon oreiller parce que je suis impuissante, parce que je n’arrive pas à matérialiser mes émotions tellement elles sont fortes, elles me figent sur place.

J’ai non seulement une réception des sentiments beaucoup plus aiguë que la normale, mais j’ai, en plus, des variations extrêmes dans mes émotions. En gros, si on me fait chier, je vais répondre dix fois plus violemment et je risque de passer, en cinq minutes, dans toutes les étapes d’une hausse d’adrénaline : le sentiment de toute-puissance, la colère, le calme, les larmes et puis le regret. Et comme le regret est amer… et dure éternellement. Habituellement, les sentiments que je ressens beaucoup plus vivement sont aussi plus longs à estomper, mais avec ma deuxième condition, ils peuvent subitement changer, ou s’empiler, et s’augmenter entre eux. Ce qui donne une pauvre de moi qui a augmenté fois mille le sentiment de maniaque possessive sur Monsieur Pretty Boy pour qu’il me déteste. C’était assez facile à faire, en fait. Je peux être maîtresse de ruses et duperies du genre. Je suis si habituée à porter un masque d’hypocrisie que je réussi tout cela sans même y penser ; c’est si insidieux que cela.
Je suis donc prise avec un restant d’amour sur cet homme qui me semblait parfait avec son sublime physique allant chercher trait par trait tout ce que j’admire chez un homme ainsi que son caractère plutôt manipulateur qui m’excite sans oublier le fait qu’il adore les jeux vidéo.

Et me voilà en train de déblatérer cela. Pourquoi ? Parce que j’ai eu ce sentiment rapide et vainqueur, tantôt, qui m’a mise dans tous mes états, qui m’a donné une tête légère et des problèmes d’indigestions. Parce que j’ai vu un onze heures onze and I wished upon a shooting star. Pathetic, right ?

Mme je
qui t’aime
pour toujours
et encore…

samedi 14 juillet 2012

La Mystérieuse Madame Je : Ass Hole

I am tired of falling for huge dick heads. I am tired of always waiting on them, giving them my all to finally be abandoned. I want to be loved like I love. I want to be happy... But I always fall for the wrong guy. I want someone to take care of me when I'm feeling down, I want them to lend me a hand and help me go up high. I want to be someone's everything like they are to me. I have a love problem ; I have to much to give. It is overburdening, too much. I am too much. I have a disease that makes me go crazy and I'm working so hard to be normal like everyone else. It's so easy for them to live, they don't understand all the work I put into myself to be perfect. They don't understand how stressful it is to fulfill their every expectations. And that is what I want. I want to be perfect because if I am, everyone will love me, of course. I need love. Lots of love. I am so sick that I hate myself to the core of my being so I need someone to show me why I should be loved. Because I am not perfect.  People are often perfect to my eyes. I don't need much to love because everyone needs a chance and when you get to know them, you can see how beautiful they are inside. Oh how I love them all... My friends, my family and those special people so important to me... But why is everyone so mean to me ? Why are the guys I love always huge ass holes with me ? Why do they always take me for granted, take what they want from me and throw it away after they used up all my energy. Not my love, my patience and my energy. Because I love so much, I cannot tear someone away from my heart once they've gotten in. That's why it's so hard for me to say no. I just want to be happy with those people but they take advantage of me.... Why ?! Because I'm not normal and I have to much to give ? But why would they be so cruel ? They KNOW they're everything to me. They just know it. They cannot think otherwise because I'm always texting, always passing by, almost stalking for their attention. Yes, I am an attention whore but who cares ? I'm sick and I don't always see the love they give, I sometimes question, but... Is that really a reason to treat me this way ? Am I so horrible that I deserve this pain and this hate ? Because I've been down this road so many times that I believe them. I now believe I am a horrible person and I should always give more of myself and ask for nothing in return. I only want lovem and attention. I only need someone there for me. I want to spend the rest of my life with you by my side for ever and ever. Thank you Lonestar for those words. Thank you for tour song Amazed that has marked my soul with pure words I would love to hear and live. I only ask for love... Then why do I receive hate ? I give and give and sooner or later will not have anything left in me to give because nothing is filling this deep hole in my heart. It's only growing bigger and deeper and hurting me to the point salvation is unclear to me, disappearing. Soon, I will not be saved. 

vendredi 13 juillet 2012

La Mystérieuse Madame Je : Au cinéma, seule

Je suis allée voir un film aujourd'hui. Seule. C'était mon cadeau de fête. Deux billets et un popcorn. J'avais déjà les bonbons d'achetés en vrac ; une vraie aubaine. Ce qui est drôle est que j'ai déjà vu ce film. Et que j'avais un autre billet... mais plus personne pour me suivre dans mon aventure devant le grand écran. Monsieur Pretty Boy m'est lointain, maintenant. J'ai l'impression qu'à chaque jour, le creux s'agrandit et ne cessera jamais de s'agrandir. Que, de mon côté, je commence à perdre espoir. Je me dis qu'il ne m'aimera plus jamais. Qu'il m'oublie. Que je ne suis pas importante pour lui. Je suis beaucoup trop difficile à vivre avec, voyons... Je suis beaucoup trop folle, trop stressante... Pourquoi m'aimerait-on après tout ? Oui, ma confiance en moi mange une claque. Je croyais m'en sortir, mais je m'empire. Je deviens de plus en plus nauséeuse parce que je ne suis pas aimée en retour par la personne que j'aime. Je tremble de plus en plus la nuit avant de me coucher, donc je m'assure d'être bien épuisée pour aller dormir pour ne pas trembler comme une épileptique. Pour ne pas penser...  Penser tue, justement comme déblatérer tous mes sentiments de cette façon alors que je suis allée au cinéma. Pourquoi est-ce que je parle encore de Monsieur Pretty Boy ? Parce que l'autre billet était pour lui. Parce qu'il n'a pas pu venir. Il était occupé, j'étais mal à l'aise. Peut-être trop insistante aussi. Peu importe, je suis toujours trop... Trop. Ce film est basé sur mon super héro préféré de mon enfance. Il est très divertissant, je l'aime bien. C'est pourquoi je suis allée le voir quand même, seule, pour la deuxième fois. C'est pourtant un film sur lequel je pleure. Oh comme je pleure ! Même si je sais ce qui va se passer, vers la fin, je ne peux m'empêcher de me crisper en voyant leur visage triste, en voyant l'émotion circuler sur leur faciès. Je murmure les paroles en même temps qu'eux, les joues humides.  On me regarde comme si j'étais une folle, évidemment, parce que la bande d'hommes à côté de moi rient. Je ne suis qu'un spectacle pitoyable. Non seulement un spectacle pitoyable, mais aussi séduisant puisqu'ils semblent intéressés par ce que mon décolleté bien rempli contient. Moi, je regarde les traits tirés de l'acteur et je me dis qu'ils ressemblent aux siens, comme ces mots qu'il m'a prononcés, ces exacts mêmes mots. "I can't do this." m'a-t-il dit. Moi, je ne peux faire ça. J'ai l'impression que je ne serai pas capable de survivre cet épisode traumatique. Que je ne suis pas bien dans ma peau seule. Je ne suis jamais bien dans ma peau de toute manière...  J'espère, j'espère qu'il ne m'a pas remplacée. Je suis si facile à remplacer dans la vie des gens. Tellement facile qu'on le fait tout le temps. On me quitte comme si je n'avais jamais existé, comme si je n'avais jamais été spéciale à leurs yeux alors qu'ils étaient le monde pour moi. La vie est injuste comme ça. Les gens sont égoïstes et n'aiment que ce qui leur rapporte du bien. Me voilà en train de réfuter ma thèse même de mon cours de philosophie de l'être humain... Me voilà en train de contredire mes espoirs en la race humaine. Me voilà si brisée par de simples mots, par des sensations fantômes de caresses, par des envies de chair laissées à elles-mêmes. Je ne veux pas qu'on me garde dans le silence, je ne veux pas qu'on me donne des câlins par pitié, je ne veux pas m'acheter de vibrateur. Je veux un homme pour compléter ma vie et me faire sentir femme. J'ai besoin d'un homme pour me montrer qui je suis, un homme qui m'aime et m'accepte pour qui et ce que je suis puisque je ne le crois pas moi-même. J'ai besoin qu'on me le démontre avec preuves scientifiques solides irréfutables.  Mais je suis laissée à moi-même avec de faux espoirs d'un lendemain heureux avec une personne magnifique ; évidemment que le gazon est plus beau chez le voisin puisque tu y es... Tu n'es pas au cinéma.

dimanche 8 juillet 2012

La Mystérieuse Madame Je : Larguée pour la deuxième fois et pas du tout habituée.

Stop. Tenter de prendre de grandes respirations pour se calmer et sourire intérieurement. Observer ses sentiments. Pratiquer la bonté et la compassion envers soi-même puisque c'est clairement pas ce qu'on fait habituellement. Je n'ai pas envie. Je n'ai pas envie d'arrêter les effluves de désespoir, d'agonie qui commencent à s'insuffler en moi. Je veux la ressentir puisque je ne veux plus rester cette coquille amorphe. Je suis tellement blasée depuis que l'amour m'a quitté que je ne me ressens même plus. Je sens comme une froideur constante dans ma poitrine. Je ressens comme une lourdeur dans mon ventre comme si je mangeais constamment du plomb, m'empoisonnant, m'asphyxiant. C'est génial...  Aujourd'hui, c'est la fête de mon tout premier bébé Monsieur Mack. Il a onze ans... Donc ça fait 77 ans de chien. J'ai l'impression, moi aussi, d'être une vieille peau incapable de se mouvoir, en ce moment. Mais moi, je ne suis pas sénile... oh non... Je suis que trop au courant de ce qui se passe autour de moi. De cet hypocrisie, de cette haine qui m'est dirigée. Pourquoi ? Parce que je suis belle. Parce que je suis malade. Parce que j'ai tout ce que je veux. Je sais que je suis malade, mais le reste... Je ne suis tout de même pas la plus misérable, loin de là, mais je ne suis pas la plus chanceuse avec la plus belle vie au monde non plus. Loin de là. Je suis dans le milieu, la moyenne. Médiocre. Je suis commune, remplaçable dans cette société surconsommatrice de suicide.  J'ai acheté un petit gâteau pour les enfants. Ils pourront se le partager. Mais moi, je ne veux pas de gâteau. Je ne veux pas de fête ni d'amis. Je veux m'arracher la peau et crier oh souffrance et agonie ! Je veux me tordre sur le sol, ensanglantée, pour que les gens voient finalement comment je suis réellement. Ça ferait tellement moins de faux espoirs... Mais je me suis accoutumée à cette société où l'esthétique prône. Pour survivre. Être comme eux. Une machine. Mais cette machine est défectueuse. On a beau essayer de l'huiler et de recouvrir les trous avec des matériaux usés, la rouille n'y est pas encore et les trous restent là, s'agrandissent même. On ne peut me jeter dans la gueule du loup et souhaiter que j'y survive. Surtout seule.  J'ai pensé à Monsieur Pretty Boy toute la journée, évidemment. Comme d'habitude. Même avant qu'il ne me... J'ai été triste aujourd'hui, mais je ne me suis pas laissée avoir, non. Je ne le pouvais pas... car j'étais bien trop frustrée. Ma colère est grande, terrible. Monsieur Pretty Boy le sait. Très bien même. C'est pour cela qu'il m'a... Il en est encore la cause. Évidemment. Je ne peux me fâcher qu'après ceux que j'aime. Sinon ça n'a pas d'importance et ça passe plutôt dans la moquerie. Mais lui... Il arrive à me frustrer d'avantage, à me rendre paranoïaque et dingue, oui, complètement dingue. Je suis folle de lui et folle tout court. C'est étrange si je vous dit que ça m'excite ?  J'ai la nausée depuis quelque jours. Je me force à croire que ce sont les nouveaux médicaments. Je le fais aussi croire aux autres. Je n'ai pas perdu mon talent pour feindre la normalité avec les individus normaux. Monsieur Pretty Boy n'était pas normal. Il est spécial, car je n'aime que ceux qui sont différents et je les vénère pour les excentricité. Mais là... malade comme je suis à me réveiller à toutes les heures de la nuit, à vomir le peu de nourriture et la montagne de bile que mon corps peut contenir, à pleurer et crier seule dans le noir, à demander... POURQUOI. Pourquoi m'avoir laissée tomber ? Pourquoi m'avoir prise pour acquis, menti sur ses sentiments envers moi ? Pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt que je puisse réparer les méfaits avant qu'il ne soit trop tard ? Pourquoi ? POURQUOI ? Parce qu'il est évidemment trop tard. Quand on aime, on ne quitte pas. On ne prend pas de distance. On travaille. On communique. On s'aime et on se supporte. On n'abandonne pas autrui à son triste sort, sauf si on aime moins, qu'on ne veut plus de l'anomalie de la personne qui était si chère avant... Quelle mauvaise blague. Comme un "Joyeux anniversaire." mal placé, mal habillé.  Comme ne pas m'amener à l'endroit où j'avais envie d'être spécialement avec lui, car avec quelqu'un d'autre, ça perdrait tout son sens. Comme me dire "Je t'aime, mais je ne te veux plus... pour l'instant.". On dit que c'est lorsqu'on perd quelque chose qu'on remarque à quel point ça nous est précieux. Moi je l'ai remarqué, car mes sentiments se sont affermis le jour fatidique où il m'a larguée comme une vulgaire fourmis qu'on envoie valser du bout des doigts avec dédain et désinvolture et ce, devant ma famille entière. Et moi de devoir leur expliquer que je suis folle. Littéralement folle et qu'on a besoin de temps. Moi, j'ai besoin d'amour, pas de temps. Ma famille l'a compris et me donne plus d'amour qu'ils peuvent ressentir. J'en ai besoin. Comme une bouée de sauvetage en pleine noyade... Je me noie dans mon chagrin pour toi, Monsieur Pretty Boy. Je me noie dans mon anxiété, dans ma solitude, dans mon diagnostique et mes prescriptions. Je me noie et je me noie seule. Je me sens seule... sans toi à mes côtés et même si je m'étais juré de ne pas me faire de faux espoirs, je me lève quand même tous les matins en souhaitant que tu me surprenne de ton amour renouveau pour moi et que tu me ramène au pays de mes rêves inconcevables, là, sur mon petit nid d'amour. Je souhaite cela en vomissant mes tripes à forts jets de biles, car oui, j'ai encore maigris. Bientôt, je serai aussi maigre que toi, mais ne t'inquiète pas, je ne perdrai pas de taille de bonnet. Je vais simplement perdre la tête si tu ne m'aimes pas bientôt. And then they will let me have cake.  À bientôt... Mme Je. 

mardi 3 juillet 2012

La Mystérieuse Madame Je : L'histoire du Petit Chiot


Le temps. Je suis obsédée par la notion du temps. Du temps qui s’écoule plus que du temps restant. Je suis une éternelle morose, pessimiste dans l’âme et optimiste dans ma façade. Je ne suis ni toi ni moi. Je ne suis personne puisque personne ne veut m’être. Je suis trop belle, trop lacérée sous mes soyeux habits, si peu soient-ils. Je suis trop morte, trop forte de l’intérieur. Je suis déchiré, partout, et partout me déchirent. C’est un cercle vicieux duquel je ne peux me sauver, où je suis prise et prisonnière de moi non seulement… Je ne peux m’empêcher de briser tout ce que j’ai, car j’arrive toujours à sa perte de toute manière. Je suis une vilaine mante religieuse, une Big Bad black widow cachée sous les coutures d’une douce poupée aux cheveux d’or, aux yeux d’azur. Je suis pure et sainte, la Martyre Jeanne d’Arc en oubliant ses accomplissements. Je ne suis que vulgaire, que brisée et démente, mais tout de même jolie et douce. Donc je m’excuse à vous, je ne suis que fausse, mais je ne veux pas manipuler… Je m’excuse, c’est en moi, je ne peux m’empêcher de vous jouer sur vos sentiments…

Par ailleurs, je suis la chanceuse des chanceuse d’Avoir tombé sur un petit chiot, un petit chiot qui s’est fait briser, qui s’est fait traîner dans la boue. Mais ce pauvre petit chiot, mon beau petit chiot, il a su comment s’en sortir, lui. Il est grand, il est fort et oh Dieu je l’Adore, car il est des plus intelligent. Il était tout comme moi, faussement souriant, mais il a vu plus loin que le noir. C’est mon sauveur, c’est mon héro, car sans lui je ne serais moi… sans lui… qui serais-je ? Racontons son histoire, l’histoire du chiot devenu fort, l’histoire d’un petit repoussé par la vie. Parlons des mauvais moments, parlons-en en tout les temps, répétons-nous comme un barde le ferait.

Il était tout petit, très petit ; grand me direz-vous, mais petit, tout petit… Il était maigrelet comme un tout petit poulet et se faisait piétiner par les coqs. Il n’arrivait pas à être sécuritaire avec lui-même, donc il se gardait et faisait le clown. Tout le monde rit du clown, personne ne le prend au sérieux, donc il est tombé dans sa propre litanie. Ce petit garçon, oh pauvre garçon ! il était le petit du démon noir, le grand, l’imbattable, l’intelligent et prodigieux grand frère qui met les barrières bien trop hautes. Petit chiot veut s’amuser, mais se fait toujours rappeler que son démon est toujours plus bon.
Comme si… Comme si… petit chiot n’est pas assez bon
Petit chiot n’est pas assez impliqué.
Petit chiot est tout simplement… comment dire…
« Allez mon petit chiot, mon doux petit chiot, force-toi donc un peu pour rivaliser Dieu, notre Dieu, démon noir, le grand démon noir ! Tu ne lui arrives même pas à la cheville ! Il est beau, il est fort et tellement intelligent et toi, petit chiot, qu’as-tu donc entre les dents ? Rien évidemment… SShh ! Pas assez, force-toi ! »

Petit chiot, petit chiot, tu as grandit, tu es maintenant un grand garçon, toujours un peu perdu, mais un grand et merveilleux garçon. Je t’aime Pretty Boy et devrais prendre exemple sur toi, car tu as réussi à te tirer de là où je suis prise depuis des années, prise avec mes démons… Montre-moi l’art de la guerre à la Petit Chiot puisque tu le connais si bien, qu’on la remasterise à la Petite Poupée et peut-être… un gros peut-être que nous aurons notre…

Happy                           
Ever                    
After…   

dimanche 1 juillet 2012

La Mystérieuse Madame Je : Tout est Noir, M. Pretty Boy...


J’avais envie d’écrire. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai eu cette sensation que je devais le faire, que c’était primordial. Je me suis donc assise en indien sur mon lit, portable en main, et j’ai écrit. Je ne sais pas combien de temps avec mes écouteurs bien enfoncés dans mes oreilles pour ne pas entendre un seul mot à l’extérieur, ne voir que mon écran dans le noir, dans la mi obscurité, dans la lumière. Je ne voyais rien que mon écran, que mes mots… mais quels mots ? Je ne me souviens même plus ce que j’ai bien pu écrire, pendant tout ce temps, comme si je m’étais perdue, que j’avais écrit pendant je ne sais combien de temps et que, dans un moment lunatique, j’ai tout supprimé. Tout mis blanc sur blanc sans pouvoir changer la police. J’ai mis la taille des lettres si petite que je n’en vois que des poussières. Et maintenant mes doigts tremblotants, faibles, effrayés, tristes tapotent l’écran, incapable de tout simplement la frôler, la flatter avec amour désespéré puisque trop sous le choc. Des larmes coulent le long de mes joues rosies par l’émotion, coulent de mes yeux vides et froids, laissent de chaudes marques humides sur ma peau moite. Je sanglote en silence pendant un moment, ma peau si blanche sous un soleil si rayonnant éclate presque sous le contraste de ma robe cerise. Petit chaperon rouge qui se promène dans la forêt si noire, si sombre. Si noire et sombre. Avec ses ronces qui tentent de me déchirer, de détruire ma pauvre robe, lacérer mes yeux puisque j’ai vu, puisque j’ai su me tenir droite dans ma jolie robe de petit chaperon rouge. Maintenant, je suis nue, couverte d’écorchures, les mains devant mes yeux intacts et je sanglote.

« Shhh… Ne pleurs pas… »
Je sursaute alors que je sens quelqu’un derrière moi coller son corps au mien, m’enlacer de ses bras réconfortants et forts, mettre son visage dans le creux de mon cou alors que je sanglote toujours en silence, les mains devant mes yeux, les doigts quelques peu écartelés, de chaudes larmes coulant le long de mes joues, de ma mâchoire, de mon cou, contre ma poitrine, entre mes seins. Semble-t-il que je pleurais ainsi depuis un bon moment déjà.
« Quelle heure est-il ? »
La personne redresse la tête et fixe quelque chose juste devant nous. Mes mains retombent le long de mon corps qui devient soudainement très mou, très faible. Je me laisse bercer dans ses bras alors qu’il me bisoute la nuque, nous place confortablement. Je reste dans ses bras et fixe l’heure.
« Depuis quelle heure écris-tu ? »
Je savais ce que cette question voulait dire. Je n’écrivais pas vraiment, j’étais partie dans mon monde, dans un monde lointain, un monde de douleur, de vérité, de noirceur. Mon monde à moi duquel je suis incapable de me sauver, prise par cette folie passagère. C’est pour cette raison que je suis aussi faible, que je suis molle dans ses bras forts me supportant. Parce que je suis restée dans cette position toute la nuit. Je n'ai pas flanché, mon écran non plus. C’est à croire que je l’empêchais d’aller en mode veille comme je m’empêchais de voir le monde avec d’autres yeux que les miens. Peut-être plus humains.

Le matin. Que faisait-il ici le matin ? Je tournai un regard triste, perdu vers lui, l’implorant d’être ma bouée de sauvetage, m’excusant d’être un tel fardeau, de lui avoir imposé cela en si peu de temps. Vis, vis pour moi. C’est ce que je lui demandais. Et il le faisait sans rechigner. Il reste à mes côtés, est ma bouée de sauvetage, mon gilet de sauvetage aussi par moments, mon exutoire, mon antidépresseur, mes prescriptions.  Il est tout et tient son rôle avec brio. Je remarque finalement un sac au pied du lit et pose un regard fatigué –mais intrigué- sur ce qu’il semble contenir. Je souris doucement et il répond à mon sourire, se penche par-dessus mon corps inerte et m’embrasse délicatement de ses lèvres minces. M’embrasse d’une manière que seul lui en est capable, dans toutes les positions possibles, peu importe ce que mes lèvres font. Il se redresse et m’étend doucement sur le lit, me répétant sans cesse que je devais me lever et me préparer. Il prit mon portable et le mit sur mon bureau, le fermant, venant s’étendre le long de mon petit corps, me disant des mots si doux sans émettre un seul son. Seules ses lèvres eurent l’audace de me murmurer ces mots durant un de mes états tel que là. « Je t’aime ». Une de ses mains défit tranquillement, doucement, avec amour, les boutons de ma robe, venant ensuite glisser ses mains sur mon ventre, mes côtes, mes épaules, glissant le tissus de ma beau de lait. J’entrouvris mes lèvres pour protester et il déposa un rapide baisé sur mes lèvres puis se redressa. Mon corps suivit le sien instinctivement, ne voulant pas se retrouver seul avec lui-même.
« Habille-toi, on sort ! »

Me levant, la robe tomba en caressant ma peau. Je me débarrassai rapidement de mes sous-vêtements et le rejoint dans la salle de bain où il me lança rapidement des vêtements. La texture me semblait différente et je vis entre mes doigts mon maillot de bain. Heureuse, je m’accrochai à son cou pour l’embrasser avec amour et il me repoussa doucement par les hanches, me laissant un peu d’intimité pour m’habiller. J’enfilai mon maillot et mit une petite robe d’été tube noire en dentelle avec un jupon jaune en-dessous. Il aime bien cette robe. Elle est courte, mais je m’en vais à la plage, je m’en vais me pavaner en moins de vêtements que j’en porte habituellement quand je vais me coucher. Moi, j’ai hâte de le voir se pavaner, je suis surexcitée d’aller m’amuser dans le sable et l’eau ; aller à la plage est tellement magique lorsqu’on est bien accompagnés… Il me prit par la main et m’entraîna hors de ma tanière, m’entraîna au soleil, m’entraîna vers un pays de bonheur que je ne connais qu’avec ceux que j’aime. Surtout lui, mon Monsieur Pretty Boy…

Le soleil était fantastique. Juste assez chaud pour se jeter dans l’eau trop glacée pour moi et rigoler parce qu’on se pousse pour que l’autre ait plus froid, qu’on s’envoie de l’eau dessus pour taquiner et qu’on rit, qu’on rit aux éclats sans plus jamais vouloir cesser de rire. On rit tellement qu’on en a mal aux joues, mal aux côtes, qu’on en tombe dans l’eau, qu’on crie de plus belle, qu’on rit de plus belle. Ce n’est pas la plus belle plage au monde, loin de là. Elle est quand même polluée avec tous les feux d’artifices qui se font projeter de son lit, avec le casino juste sur le bord rocailleux, en pleine ville, mais il est charmant avec sa verdure, ses pistes cyclables et son accessibilité. Ses terrains de volleyball sablonneux, ses tables de piquenique pour se reposer. Nous avions fait de tout : nager, se chamailler, jouer dans le sable, se courir après, jouer à Marco Polo, jouer au volley, se reposer au soleil pour se griller les foufounes, se reposer à l’ombre avec un breuvage froid pour se rafraichir. La journée était merveilleuse, j’en avais oublié tout le reste, je n’avais d’yeux que pour lui, que du plaisir au cœur. C’est avec joie et épuisement que je l’ai suivi à sa voiture, qu’il s’est dirigée, main dans la main, vers sa voiture, me lançant des petits coups d’œil tendres une fois de temps en temps derrière ses lunettes de soleil en plastique noir et vert. Durant tout le trajet, il me flattait le revers de la main du pouce et moi je lui jetais quelques regards gênés sous ses attentions, des regards incroyablement amoureux puis je détournais la tête pour regarder le paysage, écouter sa musique qui me plaît de plus en plus.

Une fois à domicile, il n’y a personne. Nous sommes seuls. Il stationne la voiture, déverrouille la porte d’entrée sur le côté de la maison et me tire à l’intérieur. Moi et mon superbe talent d’acrobate m’écrase contre son torse alors qu’il me prend le visage entre ses grandes et fines mains pour m’embrasser passionnément. Je me redresse pour répondre au baisé, submergée par sa fougue. Nous avancions à tâtons, déposant nos sacs en chemin vers sa chambre, bras dessus, bras dessous. Ma respiration se fait plus rapide ; j’aime sa spontanéité, j’aime la force et l’entrain avec lequel il me dirige. Fermement, il m’agrippe par les cuisses malgré mon gémissement de protestation et me prend contre lui, fermant sa porte de chambre en m’y appuyant alors que j’approfondis le baisé avec un soupire de plaisir, mes mains s’emmêlant dans sa chevelure châtaine. Il recule un peu maladroitement –avec mon poids sans savoir où il mettait le pied, c’était très normal. Même qu’il a dépassé mes attentes. Quoique ça reste sa chambre et une distance d’à peine deux mètres- et s’assoit sur son lit, se baisse en position couchée alors que mon corps suit habilement le sien, écartant encore plus les cuisses pour le laisser se placer convenablement et confortablement sur son lit. Il glissa rapidement ma robe par-dessus mes épaules, interrompant notre baisé passionné pendant que moi je laissais glisser mon corps, ma peau, contre lui, comme un chat qui recherche la chaleur sans cesser notre intense baisé. Ses mains glissèrent avec envie, avec tendresse, contre ma peau soyeuse, contre le peu de tissus qui recouvrait mon corps chaud. Ses doigts vinrent finalement rejoindre un des nœuds qui tenait ce maillot contre ma peau, enserrant mon corps dans une caresse infinie de lien tissé. Il tira avec délicatesse sur le fil retenant mon haut alors que je terminais notre baisé pour plonger mon regard dans le sien, ce regard bleu, si vaste, plus bleu que chartre. J’ouvris mes lèvres pour lui dire ce que je ressentais, voulant lui démontrer la montagne d’affection que je voulais lui offrir, mes lèvres formant parfaitement les mots, mais aucun son ne sortant de ma gorge. Je savais que quelque chose n’allait pas alors qu’on se laissa un regard surpris, presque effrayé. Il me repoussa doucement et moi je me redressai vivement, surprise, effrayée…

« C’est le temps de prendre votre médication. »
La voix douce et patiente de Mme Infirmière Rouge me ramena à la réalité alors que je soufflais difficilement, effrayée, surprise, ne comprenant rien. Elle sourit, désolée, et s’excusa, m’expliqua qu’elle a essayé d’y aller doucement et de ne pas me brusquer. Je sais qu’elle est douce. Je me recouche, m’étant redressée sous le choc. Je ferme les yeux et lui explique que ce n’est pas grave, que cet endroit me cause un certain stress et que je me réveille toujours en sursaut, c’est immanquable dans cet endroit. Je ne peux faire autrement. Je lui tends mon bras, chassant les larmes de mes yeux alors que Mme Infirmière Rouge ne me regarde pas par respect, voyant mon désarroi. Elle prend ma pression, ma température et mon pouls. Elle me laisse ensuite un petit pot avec ma médication et attend que je la prenne avant de partir. Je bois le verre d’eau au complet, sentant le liquide glacé envoyer d’autres frissons sur ma peau brûlante. Je faisais un peu de fièvre, pas beaucoup. De la fièvre que je me suis créée moi-même avec cette utopie. Impossible… je ne pourrais être aussi heureuse. Pas ici. Pas maintenant. Pas avec ce qui trotte dans ma tête, cette noirceur qui me gobe le cœur, qui meurtrit mon âme. Qui me lacère et me lapide depuis trop d’années de ma courte vie. On a beau me dire que je suis encore jeune, mais je ne me vois pas continuer une vie ainsi, sans voir mon avenir, sans savoir si je vais réussir à faire quelque chose de bien un jour. Je ne peux me permettre de si beaux rêves quand tous les autres ont été impitoyablement écrasés par la réalité et la vérité.

Oh, Monsieur Pretty Boy, comme j’aimerais te serre dans mes bras… mais je suis dans le noir, le noir total et le seul son m’accompagnant en cette nuit orageuse est le son lointain de la pluie tapant sur les fenêtres inexistantes dans ma chambre, le son des appareils de santé, l’agonie de mes compatriotes. J’aimerais recevoir la douceur, le bonheur que tu m’as fait ressentir dans un si beau rêve. Mon rêve. Mon rêve de passer des beaux moments avec toi, Monsieur Pretty Boy, de passer une vie pleine de joies et de jeux. Une vie spontanée, une vie avec toi. Montre-moi à être heureuse, je t’en prie ! Car sinon, prochainement, il ne restera plus rien à récupérer de moi. Je ne serai plus qu’un petit tas de cendre et de morceaux de verre brûlé, car mon cœur n’est fait de pierre, mais bien de verre. Il est fragile et a été brisé tant de fois qu’il en manque quelques morceaux tels que mon innocence, mon sourire, mon bonheur… J’espère, Monsieur Pretty Boy, que tu seras capable de rapiécer ces morceaux égarés, car j’aimerais ne pas sombrer et vivre ton bonheur, mais je n’en suis point capable. Plus maintenant. Tout est noir, maintenant, Monsieur Pretty Boy, tout…

lundi 4 juin 2012

La Mystérieuse Madame Je : Pain.

I'm hot. Really hot. Never felt this... This pain as if something was clawing it's way through my bowels, just ripping everything away, trying to gasp for air as am I now. How weak I feel... How sick I feel... How horrible. It hurts, it hurts so much... I can't believe I made it home to my cold apartment alone and cold even though I'm burning hot. Feverish. I'm afraid to pass out, my body is trembling so much I can hear my joints cracking under the sheer pressure of the rapid movements. And I am weak, so weak... Confused. I wondered all the way home how I was going to make it and was also wondering how I was managing to drive, just drive. My hands were barely able to hold on to the steering wheel, my foot barely able to press the clutch right. And the pain is just growing like a roar increasing in sound. I'm sure my stomach acid is just leaking from a horrible tear onto my internal organs, killing me slowly and oh so painfully.. It hurts, oh God it hurts ! I feel like I'm dying so I won't let myself pass out. But I'm so drowsy and weak. Only staying awake because of the sheer iron will I'm forcing onto myself because I'm afraid... It hurts so much I'm afraid if I pass out I'm going to die. The pain is excruciating like anything I've ever felt before, just gashing at my insides and making me hurl along the way to this cold, dark place I usually call home. Right now, home would be the welcoming arms of Monsieur Pretty Boy, holding me near his heart while I sweat my fever away, try to make the pain go away through every pores of my body.  It hurts so much I can't even cry because the muscles would have to contract and it's just making it worse. I just can't take it anymore... I want to be selfish and drive myself to my own kick death to make it stop, please make it stop ! The trembling, the vomiting and the dreadful flesh eating pain. In the cold air of this enclosed space I can almost see the heat coming out of my body, this twisted body to match the mind covered in cold sick sweat even though it has reached critical level. I am confused, can't think right and what is worse than suffering and not being able to think our way through ? Nothing is worse than this pain. It's making my dying mind crumble to nothing, cursing the All Mighty One for giving me my wishes to take away the pain somewhere and give it to me. Make me blind, make me sick. Give the whole fucking world for me to carry on my little shoulders. Make this little broken doll carry the burden of the pain of others like she wished for in her suicidal days. Make her wish she could die even though she can't even kill herself out of pure love for others. Make her sick to her stomach and not even able to liberate a tiny bit of the pain with tears. Not even tears of blood. Give her pain without taking her consciousness. Three times now I have found bile gushing out of my body and to kill those three painful spasms, lets take three pills. More than prescribe but who gives a fuck anyway. I'm here, alone in the dark, cursing God for the pain. Might as well dull the pain and fuck everything up. Fuck the world. Fuck you.  I'm sorry, I'm so sorry... It just... hurts so much ! I can't take it anymore, I can't take it anymore... Why can't I just find Monsieur Coco somewhere and cuddle vWhy can't I have some warmth to dwell away in a better place ? Because I'm cursed ? Because the world doesn't like me like those people who call me friends when I'm there and backstab me when I'm not even invited to their fucking birthday parties ? Oh, please. I know you're all hypocrites. I used to be your friend. And now I am no ones friend. Everyone is sound asleep or in the comfort of their homes just chilling at two AM while I'm crying dry tears of pain I will not be able to stand much longer. Can anybody find me... somebody to love...

dimanche 27 mai 2012

La Mystérieuse Madame Je : Utilisation du mot "défécation" dans le monde moderne.

Faussement heureuse. Au faux sourire. Pourtant, on dit que même s'il est faux, il est beau. On aime l'hypocrésie, dans cette société d'aujourd'hui. Mais pourquoi aime-t-il que je lui mente ainsi ? Après l'abandon, le mensonge et la trahison sont sur le même piedestal. Le piedestal de ce qui est le plus vil, d'après moi. Je ne peux tolérer ces trois méfaits. Je suis dévastée après que l'on ait exercé ces vilénies contre ma personne.  Un faux optimisme. J'ai la force d'esprit de garder cette parade et qu'on y croit dur comme fer. J'y suis tellement maître que j'arrive parfois à me convaincre. Voilà ce que fait la maladie, l'hérésie de ma personne mène indéniablement à l'auto-destruction. Je m'auto-mutile de mes pensées positives et gaies. Je fais aux autres ce que je ne veux pas qu'on me fasse. Voilà mon hypocrésie digne de ce temps.  Non, je n'aime pas la race humaine. Je n'aime pas son fachisme négatif inlassable qui brise les plus intelligents, réhausse les imbéciles et envenime  les plus sadiques. Je n'aime pas cette race qui ne sait que détruire alors que la loi indique clairement que rien ne se perd et que rien ne se crée. Les humains ne savent que déféquer du néant et tout réduire à leur Céleste défécation. J'en vomis de tout ça. Je veux créer du beau et du pur alors que je ne suis guère mieux que mes confrères. Je ne veux qu'améliorer cette race, y mettant larmes et sang, mais je ne fais que tomber dans son sordide jeu, dans cette spirale incessante de mensonges et de manipulation.  Voyez-vous ce faux positivisme que je vous présente tous les jours, derrière ce faux sourire jovial et réconfortant ? Maintenan que vous m'avez à nue devant vous, moi qui découvre peu à peu qui je suis vraiment et qui aime de moins en moins cette vie pestilientielle, qui devient de moins en moins apte à survivre parmis tous ces démons et diables. Ne voyez-vous pas ma gêne augmenter ? Ne me voyez-vous pas régresser à un état méconnaissable, devenir de plus en plus malade, de plus en plus faible, mais oh que plus délicieuse ? Vous, Hommes de ce bas monde, aimez les jeunes poupées telles que moi pour en profiter et utiliser. Et je me donne à vous telle une héroïnomane s'injecte la mort à petites doses de bonheur enflammé. Je veux qu'on me prenne, qu'on me contredise, qu'on me montre à quel point on est supérieur et moi inférieure. Je veux que Démon me pénètre tel le plus insidieux des péché. Je veux qu'on viole mon innocence jusqu'à ce qu'il ne reste plus que le néant et ce sentiment engourdi, cette vie vide que la majorité semble vide. Oh, comme l'Ignorance est clef dans ce monde cruel et froid, car la connaissance est mon fer chauffé à blanc appuyé en mon sein, laissant la trace de mon existence à jamais dans mon coeur et mon Esprit Saint.  Amen. Comme j'attends mon Amen bien à moi. Mon Amen qui me rappelle le club des petits déjeuners à l'église Saint Rosaire, qui me rappelle bébé moi sans le sous, l'estomac plein de rien. Si plein qu'on n'en pleurait point, on en grognait de mécontentement. On ne se plaignait pas le ventre plein, on se plaignait le coeur plein, incapables de ce débarrasser de ce fardeau et cette étiquette de pauvreté qui nous a rendus si intelligents. Qui nous a donné cette lucidité plus cruelle que la famine. Qui m'a rendue si consciente de cette défécation commune qui me donne la nausée tous les jours, car je suis enceinte. Enceinte d'un suicide lointain. Et je le porte en mon sein sachant que je vais un jour l'abandonné dans une douloureuse fausse couche au nom inconnu aujourd'hui : Amour. 

jeudi 24 mai 2012

La Mystérieuse Madame Je : Because I got high

Aujourd'hui, je ne suis pas déprimée. Je suis sur un "high". Mon système voit que je suis en carence, donc me donne une petite poussée pour la journée. Je ne suis pas sur un gros high par contre. Je suis simplement neutre et non déprimée. C'est toujours comme ça après que j'aie eu ma phase de colère. Je ne peux bien dormir, ici, donc ça me frustre. Tous ces bruits, toute cette agitation et ce vieux con qui ouvre MA lumière et non la sienne. Oui, moi, jeune de 21 ans, doit partager sa chambre avec une vieil homme sénile qui tousse et qui crache. Monsieur Pretty Boy, oui, il crache. J'aimerais que tu sois là pour me bloquer les oreilles lorsqu'il crache. Je sais, je sais... Tu as tes occupations, ta vie. Mais merde que ça me fait du bien de te voir, moi, la petite dépendante affective. Quoi, tu n'avais pas encore remarqué ? Mais comme tout autre problème, j'y travaille. Je ne peux en vouloir aux gens d'avoir une vie. Je suis malade, je ne suis pas aussi sociable que vous tous. Je n'ai pas beaucoup d'amis et je n'en veux pas énormément non plus. Je veux toujours voir les mêmes personnes, comme ça je m'assure d'avoir un petit cocon douillet d'amitié. Pas cette fausse amitié superficielle, non. Je veux la vraie amitié avec un grand A ! C'est si rare dans ces temps modernes...  J'ai mangé aujourd'hui. Une tartinade aux framboises pour déjeuner avec un grand verre d'eau ainsi qu'un petit jus de pomme. Une demie tartinade aux framboises pour dîner ainsi qu'un gâteau beaucoup trop artificiel pour dessert. J'ai grignoté des chips entre temps. Oui, des chips le matin. J'avais envie d'une frite alors c'est le mieux que j'avais... J'ai fait la demande pour une travailleuse sociale et un médecin de famille ce matin. Une gentille dame m'a appelée et m'a parlée de tout cela. J'ai accepté d'attendre. Je suis sur une liste prioritaire. Devrais-je être soulagée ? Je ne sais pas... Être prioritaire ne fait pas de moi une personne saine, en santé. Je vais rester la pauvre jeune femme prise sur des pillules pour le restant de sa petite vie. Je reste la jeune femme déprimée que je suis. La petite poupée déguisée dans un monde platique. Et j'espère de tout coeur qu'on ne me verra pas comme la petite poupée seulement. Je veux qu'on me voit pour qui je suis. Peu importe ce que je suis. Je ne le sais pas moi-même. Je sais une chose : je veux retourner aux études. Faire un baccalauréat en allemand. Aller étudier la philisophie et la psychologie là-bas, dans ce pays européen si envoutant. Je ne veux pas être cette petite fille qui se cherche, cette petite poupée qui attend un maître pour la prendre en charge.  Mon problème est que je veux tout, tout de suite. Comme un enfant roi. Je vais essayer de m'inscrire à l'université... Mais je me dis cela tout simplement parce que je suis sur un high. Je suis complètement gelée sur un excès d'endorphine. Je me crois toute puissante, je crois que je peux tout faire et tout avoir. Mais une poupée ne peut rien faire. Elle ne peut que plaire.  Est-ce que je vous plaît ? Monsieur Inquiet, est-ce que je te plais encore ? Es-tu aussi INQUIET que tu l'étais auparavant lorsque Monsieur LUI était encore dans les parages ? Suis-je toujours ta petite pichouichoui adorée ? Je l'espère bien... car tu es et sera toujours mon petit chiri, mon meilleur ami, mon confident. L'homme que je désire, mais que je me refuse. Pour notre bien. Pour mon bien. Je t'aime d'une façon qui ne s'explique. Je t'aime d'une façon inoubliable et pure, mais si fortement que mon coeur ne peut le contenir. Et la distance fait en sorte que mon coeur n'éclate pas de cet amour. Dans le fond, ça fait du bien de rester dans ce trou, dans cet endroit superficiel où il est difficile de trouver des gens aussi géniaux que Madame Soeur, que Monsieur Pretty Boy, oui, même Monsieur P. Je ne peux lui en vouloir. Je lui ai quand même brisé le coeur... Eh bien, ce qui est fait est fait. Je lui ai brisé le coeur, car je ne peux que vivre à cent milles à l'heure. Je dois vivre pleinement, et vite, car je n'en ai plus pour longtemps. Je le sens dans mon corps vieillissant. Je le sens que je vieillis plus vite que j'en ai l'air. Je me sens périr, couler à petit feu vers le Styx dans lequel, un jour, je vais me noyer. Même à mon jeune âge, je sais que la Mort s'approche. Mortem Obiré avec une plume de sang écrit avec joie le jour de ma mort de rapprochant à grands pas...  alors que moi j'ai l'impression d'avancer à pas de souris avec ma vie qui n'a aucun sens. Qui est inutile autant pour moi que pour mon entourage. Je dois y remédier. Je dois devenir quelqu'un avant de me perdre à tout jamais dans ma léthargie. Je dois apprendre à Vivre !  Mais voilà encore mon high qui parle. J'espère que les pillules qu'on va me donner pour le restant de mes jours vont me garder sur ce high constant. Que je n'aurai plus ce kick de noirceur qui me fera plonger dans le suicide et l'excès de larmes. Je veux grandir. Je veux m'améliorer... mais seule, j'en suis incapable. Je ne veux pas d'aide de Madame Soeur, je veux son support. Je ne veux pas d'aide de Monsieur Pretty Boy, je veux son amour... mais toi, Monsieur Inquiet, je veux de toi. De tout ce que tu as à m'offrir. Je veux de toi en plus grandes doses, comme une héroïnomane... une Inquiènomane. Me permets-tu ? Me permets-tu seulement d'avoir un peu de ton temps, de ta sagesse, de ton amour ? Je sais... j'en demande beaucoup... Surtout depuis que tu es si loin. Surtout depuis que tu n'es plus sur mon chemin...