Écrire d'un téléphone portable.
Ce n'est pas facile, mais ça doit faire lorsqu'on n'a pas le choix. Cette nuit, je n'ai pas le choix. Je ne suis pas seule, Monsieur Jeleveux est dans l 'autre pièce et je ne veux pas qu'il me voit ainsi. Non, je ne suis pas en larmes. Non, je ne tremble pas. Physiquement, rien ne semble clocher. J'étais même en pleine forme toute la journée. C'est justement ce qui m'inquiète. Je sens que ce n'est pas de la vraie motivation, de la vraie bonne humeure. Je sens que c'est seulement ma maladie qui prend le dessus, que je suis sur le haut de la coline de cette montagne russe qu'est ma vie. Je sens que dans quelques temps, quelques jours, je vais me retrouver en chute libre vers le fond du gouffre, comme tous les ans. J'ai peur d'entreprendre quoi que ce soit, car je sais que je vais l'abandonner ou je ne vais pas réussir. Je ne finis jamais rien, mais c'est pourtant tout ce dont je rêves !
J'aimerais avoir tord. J'aimerais que tout cela change avec les pilules et les thérapies. Je déteste les médicaments, mais je n'ai pas le choix présentement, je n'ai pas la force de meforcer à ingèrer des potions naturelles et proférer des rituels guérisseurs. J'aimerais essayer, mais je ne veux pas abandonner. Je ne suis pas encore prête. Quand j'aurai la certitude que je ne suis pas que dans "une bonne passe", je vais essayer. Je vais faire du hot yoga, je vais faire du bouldering, je vais retourner au gym, je vais acheter que de la nourriture organique, je vais faire du bénévolat, je vais retourner aux études, je vais lire et je vais écrire tous les jours. J'aimerais avoir le temps, la patience, la volonté et l'argent pour tout faire, mais la vie est loin d'être parfaite.
Si ce n'est pas ma maladie qui me joue un mauvais tour, aujourd'hui était un merveilleux exemple de ce dont je suis capable de faire et créer ! J'ai fait une tonne de ménage, je suis aller prendre une marche santé avec Monsieur Jeleveux et regardez-moi ! J'écris ! Bon, je suis couchée dans mon lit et sur mon cellulaire, mais j'écris tout de même et j'ai mille et une idées de projets que je prends en note, car je sais que ce sont de bonnes idées. Si je ne les utilise pas, peit-être qu'un jour quelqu'un le fera à ma place ! Me revoilà de bonne humeur... et je dois me coucher.
Sur ce, bonne nuit et de beaux dodos à vous ! La nuit porte conseil et, de mon côté, les rêves sont géniaux, hi, hi !
Les aventures de la Mystérieuse Madame Je... Moi ! Suivez mon parcours, ma vie, mes aventures !
dimanche 29 septembre 2013
vendredi 27 septembre 2013
La Mystérieuse Madame Je : Les Rêves Sont Géniaux
Me voilà
prisonnière de ce donjon. Je n’ai aucune issue, je n’ai aucune arme pour me
défendre, je suis seule au monde et personne ne me cherche, car ils m’ont tous
abandonnée… Je suis là, attachée au mur par mes poignets en sang et, oh, comme
ça fait mal! Je sanglote en silence, ne voulant pas attirer l’attention de mes
bourreaux alors qu’ils préparaient je ne sais quoi encore pour me torturer.
Après m’avoir fait perdre mes amis en les retournant contre moi, ils ont
ensuite retourné le peuple contre moi, comme si j’étais traître à ma nation.
Moi et mon grand cœur, je savais que ça n’allait pas m’amener que du bien!
J’entends des pas dans l’autre pièce, un rire sinistre. Je frissonne, ne veux
pas savoir la suite. Je veux tout simplement fermer les yeux et disparaître…
mais mes yeux étaient grands ouverts. Ils virent facilement ce grand homme
chauve au dos durci par sa posture croche, ses dents noires laissées à pourrir
ainsi que ses larges mains menaçantes et pleines de cicatrices, prêtes à me
faire subir toutes sortes de torture que pour son propre plaisir. Il vint
s’assoir tout simplement sur un petit tabouret devant moi et me fixait. Mes
poignets devraient disloquer d’un moment à l’autre, ça faisait tellement mal!
Ma grimace faisait comprendre à mon bourreau que de pendre par mes poignets
était un supplice dont je n’allais bientôt plus pouvoir supporter. Je crois que
c’est exactement pourquoi il s’asseyait devant moi. Il voulait voir ma douleur
et s’en nourrir.
Je ne le
regardais pas, je n’en étais pas capable. Je fermais les yeux et laissais ma
tête pendre contre ma poitrine, mes larmes mouillant ainsi mon chandail déjà
sale de plusieurs jours. Mon état m’écœurait. Pas seulement ma douleur, mais ma
puanteur et mon manque d’espoir aussi. Je m’abandonnais à eux, n’étais plus
qu’une petite boule maigre de famine et de désespoir. Je ne bougerai plus. Je
n’ai même plus envie de me sauver. Je veux que tout cesse, donc je ferme les
yeux…
Un
craquement de fouet me fit sursauter. Les yeux grands ouverts, je regardais
sans comprendre la scène qui se déroulait devant moi. J’étais haute, au niveau
du plafond, dans un coin de la pièce. J’étais incapable de bouger ou de sentir
mon corps… mon corps! Je me regardais d’un coin sombre de la pièce! C’était
bien moi qui avais sursauté et qui regardais avec effroi l’homme armé d’un
fouet s’approcher de moi… mais je me regardais. Je me regardais supplier la
personne qui tournait autour de moi de ne pas me faire de mal, de faire preuve
de pitié, car je n’en pouvais plus. C’est aussi le genre de réaction que je
pourrais avoir, mais je ME REGARDE! Je ne dis pas ces paroles, je ne ressens
pas ces sanglots secouer ma poitrine, mais je le vois, je sais que c’est moi,
mais je suis ici dans un coin de la pièce, haute pour pouvoir tout voir sans en
manquer une miette. Je ne sens rien, physiquement. J’ai envie de me débattre et
d’essayer d’aller m’aider, mais je ne semble pas avoir de corps… je ne le sens
pas du moins, si j’en ai un. Alors que l’homme armé est derrière moi, il lève
son fouet en riant de plaisir et abat le fouet…
— Aoutch!
Je ne pus
m’empêcher de crier à tue-tête et plaquer ma main contre ma bouche par la
suite, car il faisait noir. C’était la nuit! Je me retourne et c’est Monsieur
Jeleveux qui me regarde d’un air fatigué, mais surpris et quelque peu irrité.
— Tu me
plantais tes ongles dans la peau, tu m’as fait mal…
— Ah, je
suis désolée, je faisais un gros cauchemar!
— J’ai bien
remarqué… Ce n’est pas la première fois cette nuit en plus…
— Je ne me
souviens même plus de mon cauchemar…
Il s’était
déjà retourné et rendormi. J’étais couverte d’une mince couche de sueur froide,
mais je brûlais. Je me retournai donc de mon côté aussi, me recroquevillant en
petite boule encore terrifiée sous mon épais édredon. Je me mis à penser à cent
mille à l’heure, m’étourdissant et m’effrayant encore plus. Je gémis et enfouis
aussi ma tête sous la couverture. Je reniflai… eh bien. Je pleurais vraiment.
Comme dans mon rêve, mon chandail au joli petit minou était trempé de larmes et
de sueur froide. Justement, j’ai froid maintenant! Je grelottais sous les
couvertures. Je n’avais pas la force – ni le courage — de me retourner et me
coller contre Monsieur Jeleveux. De toute manière, je me trouvais assez
dégoûtante que je n’avais pas envie de me coller sur lui et lui faire sentir
mon corps puant et moite. Bon, puant, je ne sens pas vraiment quand je suis
dans tous mes états, mais on ne sent pas une odeur qui est nôtre non plus…
Voilà
l’alarme qui sonne pour me réveiller, me dire d’aller me préparer pour cette
première journée de retour au travail. Je grogne toutefois et le mets sur
« snooze ». Je ne me réveille pas tout de suite, oh non! Le cadrant
se mit à sonner une deuxième fois. Puis une troisième. Puis une quatrième… Bon.
Je me lève. Je saute dans la douche, car j’ai très froid! Encore froid! Et
cette sueur froide me colle encore alors que j’ai pourtant dormi au moins
quelques autres heures! Je me rue dans la salle de bain et allume la petite
chaufferette pour nous garder au chaud lorsqu’on sort mouillés de la douche.
J’allumai l’eau, plaçai mon rideau de douche pour ne pas asperger la salle de
bain au complet et, en me réchauffant la main pour mesurer la température de
l’eau, je me rappelle que je ne dois pas prendre des douches chaudes sinon mes
cheveux vont décolorer… Rapidement, je passai sous l’eau et le savon et le
shampoing et le revitalisant pour sortir en trombe et m’enrouler dans mon
énorme serviette duveteuse. Je retournai rapidement me changer dans la chambre
tout en séchant mes cheveux avec une autre serviette. Monsieur Jeleveux, lui,
dormait encore comme un gros bébé. J’essayais de me rappeler mes rêves, mais je
ne réussis point… moi qui, pourtant, me souviens toujours de mes rêves avec une
clarté inimaginable!!
Les gens ne
me reconnaissent pas avec mes beaux cheveux longs mauves, ma belle frange
fraîchement coupée, mes nouvelles fringues et mon 10lbs en moins. Je disais un
petit coucou gêné à mes amis et le reste devra venir voir de plus près qui est
« la petite nouvelle » pour voir que je suis en fait l’employée
revenue d’arrêt qui est chez la compagnie depuis au moins deux ans! Toutes les
conversations que j’avais avaient un certain je ne sais quoi… Je n’arrivais pas
à mettre le doigt dessus, mais tout ce qu’on disait sonnait une cloche!
— Es-tu
prête pour notre rencontre?
J’ai
sursauté si brusquement alors qu’on me tapait sur l’épaule que j’en suis tombée
de ma chaise. Malheureusement pour moi, je suis mal tombée et me suis fait mal
aux poignets. Je me retournai pour voir que tous les employés tout près me
regardaient et que Monsieur Jeleveux, pas si loin, s’était levé pour venir
s’assurer que tout allait bien. (Oui, oui, nous travaillons ensemble!!) Je me
redressai en grimaçant de douleur, tenant mes poignets meurtris. C’était elle.
Celle qui rendait mon travail si difficile. Si stressant. Qui me faisait
redouter ce fastidieux retour. Je forçai un sourire sur mes petites lèvres
roses et hoches de la tête. Elle ouvrit ses minces lèvres tirées pour parler,
mais je secouai la tête avec empressement, me dirigeant déjà vers son bureau.
— Non, ça
va, tout va bien! Allons-y!
Les gens
commençaient à me reconnaître. Ils me pointaient du doigt, curieux, moqueurs et
je vis même des regards remplis de pitié ou de colère en me voyant passer entre
leurs bureaux pour me diriger vers LE SIEN. Elle m’emboitait le pas et ferma la
porte derrière nous. Elle me souhaita la bienvenue au travail, me demanda
comment ça allait, si j’étais prête à recommencer à travailler, qu’elle allait
être là pour moi tout au long de ce retour progressif fastidieux… Moi je ne
faisais que lui montrer un sourire faux, gêné, hochant de la tête une fois de
temps en temps. Je n’aimais pas parler avec elle.
— Tu vas
être dans la salle Porquépix pour tes formations. Tu n’as besoin de personne,
car on va débuter avec de la lecture de ce que tu as manqué ainsi que des
petites capsules de formation en ligne. Parfait?
— Ou-Oui
Madame Black Witch!
Son ton
avait soudainement changé pour un ton vraiment hostile et insistant. Je ne
pouvais dire non à ça. C’était bien trop intimidant! Je pris mon sac à main,
les papiers qu’elle me tendit et me diriger avec empressement vers la salle de
formation dans laquelle j’allais être enfermée pour les sept prochaines heures.
Tout juste
avant de débuter ma pause, Monsieur Formateur-en-Continue entra et me salua
avec chaleur, me disant qu’il était content de me revoir et si bonne forme! Je
rougis, bien sûr, et le remerciai.
— Tu
regardes le beau Note 3!
Je me
retournai vers mon écran où étaient affichées des nouvelles récentes que je
n’avais pas encore eu le temps de lire. Un communiqué annonçant l’arrivée du
nouveau téléphone formidable Samsung Galaxy Note 3 éclairait mon écran. Je
souris et me tournai vers lui avec enthousiasme.
— Oui, exactement!
Je vais me le procurer!
— Ouais,
mais j’ai encore le mien à payer… c’est cher… Mes amis, eux, vont se le
procurer. Je ne pourrai pas rester derrière avec mon « vieux »
téléphone, donc je vais devoir me l’acheter.
Je me mis à
rire de bon cœur avec lui, ça me faisait un bien fou! J’arrêtai soudainement de
rire en réalisant quelque chose… Monsieur Formateur-en-Continue ne remarqua
pas, car sa copine l’appelait de l’autre bord de la porte. Il la laissa
entrebâillée. Je réalisais que j’avais rêvé à ce téléphone. Que je le maniais
dans mes rêves, que je l’avais acheté.
— Oh,
Monsieur Pretty Boy! Tu sais ce que tu devrais faire? Tu devrais l’ignorer
pendant une semaine! Parce que là tu lui cours après et elle dit que c’est
trop. Fais-lui remarquer comment tu es précieux et arrêtes de lui parler, de la
contacter tout court!
La copine
de Monsieur Formateur-en-Continue me vit au travers la porte et me sourit.
— Tu es
d’accord avec moi, n’est-ce pas?
Oui, elle
parlait à moi. La porte s’ouvrit et Monsieur Pretty Boy me vit. Il fut bien
surpris de voir à quel point j’avais changé. Moi qui avais les cheveux courts,
qui avais les cheveux châtains, qui ne portait que des vêtements simples, me
voilà dans un habit chic bleu, ajusté à ma petite taille fine, le chemisier
juste assez respectable pour qu’on remarque ma poitrine sans qu’on n’y voie de
peau. Je ne pus le regarder, mais je savais qu’il n’en croyait pas de ses yeux.
Je souris à celle qui m’avait posé la question et planta mon regard dans le
sien pour ne pas qu’on remarque toutes les émotions qui éclataient dans mon
cœur.
— Tout à
fait d’accord!
Monsieur
Pretty Boy avait une fréquentation amoureuse et… ça ne m’affectait pas! En
fait, je trouvais cela ironique qu’il soit la pauvre victime recherchant l’attention
de l’autre sexe alors que, dans notre cas, c’était moi qui était la petite
catin qui tendait la main et qu’on se moquait en ne présentant que le bout des
doigts…
Les rêves
sont géniaux!!
mercredi 18 septembre 2013
La Mystérieuse Madame Je : Nous devrions tous avoir honte de nous-mêmes.
Nous
devrions tous avoir honte de nous-mêmes.
Oui, nous
devrions tous avoir honte de nous-mêmes. Honte à toi! Honte à ta mère, honte à
ton père, à ta sœur et ton frère! Honte à moi, car oui j’ai honte. J’ai
terriblement honte de me savoir un être humain et voir à quel point notre
espèce est terrorisante, qu’elle est égoïste et cruelle. Non, nous ne sommes
pas tous des racistes, des agresseurs, des violeurs, des menteurs, des lâches
et des frustrés. Nous pouvons aussi être des personnes généreuses, de bon cœur,
honnêtes, loyales, fières et saines d’esprit. Nous pouvons tous l’être! S’il
vous plaît, soyez d’entre eux, je vous en supplie…
Je suis
fâchée, je suis épuisée mentalement de ce monde qui tourne autour de la
pression sociale, de mensonges politiques et tous ces vices que les Hauts
Gradés cachent, contrôlent. Je suis si fâchée ces derniers temps de tous ces
gens inertes, de toute cette colère mal guidée, de ces meurtres et ces viols et
ces mensonges! Je n’arrive plus à dormir la nuit, car je fuis comme une enfant
tous ces…
Je pourrais
pleurer toutes les larmes de colère du monde dont cela ne changerait rien. Nous
ne sommes PAS petits! Nous ne sommes PAS impuissants! Que pourrait faire un
homme, un gouvernement contre une populace entière?! Nous avons du poids, nous
avons du cœur, j’en suis convaincue que nous avons tous cette lumière en nous-mêmes!
Ou est-ce simplement mon innocence de jeune fille, de catin, simplement mon
ignorance d’ignorante, de mouton teint blanc alors que je devrais être multicolore,
rebondissante de couleurs vives et bonnes!
Mes larmes
mouillent mon oreiller, mes joues, mes vêtements et, finalement, mon clavier.
Je n’en peux plus de rester inerte. Je n’en peux plus d’entendre de mauvaises
nouvelles des médias contrôlés par de puissants actionnaires. Je n’en peux plus
de devoir chercher pour trouver de l’information vraie, de trouver ces quelques
personnes qui font réellement un changement positif dans la vie des autres.
Assez, c’est assez! Je ne veux plus parler de choses triviales comme la Charte
des Valeurs Québécoises. Je n’en peux plus de parler des corps retrouvés près
de chez moi, des avions de célébrités écrasés. Je voudrais qu’on mette les
vrais drames à la lumière du jour. Je voudrais qu’on parle des diamants de sang,
je voudrais qu’on parle de la guerre civile en Syrie avec une opinion vraie et
non biaisée, je voudrais qu’on parle de l’indifférence des gouvernements face
aux dictatures et à la pauvreté alors qu’ils se cachent derrière des excuses de
politique et d’argent, je ne veux plus qu’on cache la vérité sur les pays dont les
richesses naturelles sont dérobées par qui s’y met la main, qu’on continue
d’ignorer que le génocide au Rwanda a bel et bien existé et qu’il se perpétue
au Congo, Congo qui fait face à 125 ans d’emprisonnement moral, du viol de
toutes les femmes qui résulte à l’affaiblissement de la société au grand
complet. Ils ne peuvent rien. Ils ne peuvent rien, car les grands Pays comme
les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne subventionnent les Grands Hommes
de ce pays riche, subventionnent leur dictature et, en vérité, aident les
violeurs et les agresseurs et les meurtriers alors qu’on profite de leur or, de
leurs diamants, de leur cuivre et tous les autres minéraux que nous avons si
besoin pour nos cellulaires, nos avions, nos voitures, nos bijoux. OUVREZ-VOUS
LES YEUX!!
Non, je ne
suis pas une sainte dans cette histoire. J’ai un cellulaire dernier cri, j’ai
des bijoux en argent et en or, j’ai une voiture, j’ai tous les luxes que peut
me permettre mon salaire moyen; un style de vie que les gens du tiers monde ne
savent probablement même pas possible. Je ne suis qu’une jeune femme et je suis
riche comme une reine, j’imagine, à leurs yeux. J’ai une famille qui m’aime,
qui m’a protégée et chérie, car elle en avait la force, le pouvoir. Ils n’ont
pas cette chance. Même des gens dans mon propre pays n’ont pas cette chance et
m’envient probablement alors que nous leur crachons dessus, les appelons de « bums »
et les jugeons en croyant qu’ils ne s’achètent que de la drogue et de l’alcool
avec nos piètres cennes que nous leurs offrons avec dédain et réluctance.
Oui, c’est
à force d’anti dépresseurs et de LCN que je suis venue à voir que ma vie n’est
pas si noire, qu’elle est vraiment rouge écarlate, brillante et jaune et orange
et rose. Une amie sensée a partagé une vidéo d’une demi-heure sur le Congo et
leur situation pittoresque. Ça a piqué ma curiosité de poupée délicate au cœur grand
comme le monde, brisé et rapiécé. C’était la larme qui a fait déborder le vase.
Mon ami m’a dit aujourd’hui d’écrire, car j’ai du talent, qu’il a besoin de mon
écriture. J’ai aussi besoin de mon écriture, car c’est ma voix et, en ce
moment, là, à quatre heures du matin, c’est tout ce que je pense à faire. Je me
sens impuissante, mais je ne veux pas rester dans mon inertie, car je m’en
voudrais à mort de fermer les yeux à nouveau, pour toujours et encore. Cela
fait des années que j’ai connaissance du malheur au Congo. Je n’étais qu’un
bambin quand le génocide du Rwanda a déchiré l’Afrique, je suis adulte alors
que je fais face aux guerres en Syrie, en Égypte et tous les autres pays dont
je n’ai pas encore connaissance ou que je cache dans mon subconscient comme
nous le faisons tous depuis bien trop longtemps. Nous avons la force de faire
changer les choses! La population, de son côté, s’attendait à ce que les
enfants des Baby-Boomers sortent de leur sédation et changent le monde.
Ensuite, avec les médias de plus en plus présents, avec la technologie qui
avance de plus en plus vite, on se fie à ma génération — notre génération —
pour changer les choses et j’aimerais qu’on se dise que nous sommes capables de
changer le monde, car nous pouvons si nous nous unissons! Il ne suffit que de
commencer à faire une Bonne Action, au moins une tous les jours! Ce n’est pas
si difficile, bordel! Pensez-y! Les réseaux sociaux sont un bon petit exemple,
pour commencer. Partageons sur Facebook les articles non biaisés nous informant
des atrocités du monde et ouvrons nos yeux, regardons les images d’enfants mourant
de faim, des femmes violées, des jeunes adolescentes qui se suicident sur
Internet, ouvrons nos yeux sur l’intimidation. C’est une bonne action, oui oui!
Twittons des liens vers des articles passionnants, vers des pétitions pour
arrêter la vente des animaux dans les petites animaleries du coin, de
revendeurs sur des sites de petites annonces qui sortent leurs chiens et leurs
chats d’usine où ils forcent les pauvres bêtes à se reproduire comme des lapins
jusqu’à leur mort. Prenons des photos sur notre Instagram qui démontrent les
violences de tous les jours que nous trouvons malheureusement banales comme un
enfant qui se fait pousser dans la cour d’école, une voiture dont un
insignifiant écorche la peinture de ses clefs. Prenons des vidéos avec nos iPhone
et nos téléphones Android des méfaits, des actes policiers abusant de leur
pouvoir de fausse justice, d’un homme dans un autobus qui intimide une pauvre
femme voilée devant tout un public silencieuse et HONTEUSE. Affichez cela sur
votre compte Youtube avec fierté, donnez-le au canal de nouvelles comme un
brave l’a fait même si ledit canal est biaisé. Les gens comme vous et moi vont
voir cela et vont changer leur attitude, partager le scandale et sensibiliser
les autres!
Soyons
honteux, mais fiers! Changeons le monde une BA par jour. Retenons-nous de jeter
notre gobelet de plastique de chocolat chaud glacé Second Cup dans la poubelle
et cherchons un bac de recyclage à la place. Tenons la porte à la personne
derrière nous. Donnez les trente-cinq cents qu’un enfant cherche désespérément
dans le fond de ses poches pour acheter ses bonbons. Encourageons les musiciens
dans les rues en les écoutant une minute, une petite minute de votre temps. Le
temps c’est l’argent, que tout le monde dit, mais cette minute vaut de l’or aux
yeux de ces artistes paumés. Disons bonjour aux conducteurs d’autobus en
entrant dans le transport en commun, donnons la pomme de notre lunch à un sans-abri
sur le bord du trottoir qui ne nous regarde même plus dans les yeux, car il
sait que nous sommes mal à l’aise devant une telle pauvreté alors que nous
allons nous prendre une latte à la citrouille épicée chez Starbucks.
Je ne vous
demande pas de faire un don de 100 dollars si vous n’avez pas cela dans votre budget
– mais surtout, ne vous empêchez pas non plus si vous pouvez! — à une cause
humanitaire. Je vous demande de commencer par petits pas, une Bonne Action par
jour et partagez l’amour que vous avez, car il y a beaucoup plus de monde qui
en ont besoin que vous ne pouvez le croire. Moi, j’ai mon blogue, mon écriture,
ma voix. Je suis une utilisatrice acharnée de Facebook et, croyez-moi, je vais
partager mon texte avec le monde entier. Je vais demander à tous mes amis de le
partager sur leur mur, de le twitter, de prendre une photo de leur BA et de
mettre le #lien sur leur Instagram ou peu importe où vous voulez. Cherchez des
articles encourageant, frôlant l’anarchie si vous voulez sur le thème de
« changeons le monde » et de « réagissons »,
« agissons mieux », « pensons vert », « aidons notre
prochain ». Il ne faut pas une religion ou un professeur ou un gourou pour
nous dire que de donner va faire sourire quelqu’un et probablement faire sa
journée. Regardez Michel Barette qui a sauvé un jeune homme du suicide. Il
passait par là en voiture et a fait une sacrée BA en arrêtant et en lui parlant
pendant une heure. Regardez Ian Somerhalder qui a sa propre fondation
humanitaire. Regardez cette employée du Tim Horton qui vous souhaite
« passez une belle journée! » avec un sourire honnête. Ça ne paraît
pas toujours, car ils ont un salaire médiocre et des conditions de travail
assez serrées, mais ils travaillent fort pour vous servir, vous, Monsieur,
Madame tout le monde.
Faites
votre Bonne Action. Réussissez votre résolution de l’année. Dites à vos amis
que vous les aimez. Ne textez pas au volant. Donnez un câlin à votre chien.
Embrassez votre mère. Donnez des fleurs à votre blonde. Moi, je partage sur
Facebook après avoir mis ceci sur mon blogue et je souris en repensant aux deux
beaux chiens que j’ai marché aujourd’hui à la SPCA. Une petite BA qui m’a même
fait plaisir d’accomplir, car ce sont de jolis toutous enjoués que j’aime. Et
je vous aime, vous aussi. Oui, je vous aime et j’ai foi en vous. Je sais que si
vous avez lu ceci jusqu’ici, vous allez penser à faire votre BA, vous allez – j’espère
— passer le mot, partager partout et essayer de changer le monde avec de grands
et petits gestes. Je vous aime. Souriez, car j’ai séché mes larmes et vous sourit
derrière mon écran.
Un grand MERCI à Monsieur Kitty de m’avoir ouvert
les yeux et m’aider de retrouver ma voix.
Un merci spécial à Madame Beddington's pour avoir
fait déborder le vase.
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