lundi 19 mars 2012

Musique de ce soir 19-03-2012.

Je voulais faire partager cette merveilleuse chanson avec le monde. Je l'écoute en boucle ce soir. J'en ai envie. J'ai envie qu'on comprenne dans quel genre d'état je suis. Double post, double post...
Evil Temptress.


http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=dvBPCm25z4I

RADIOHEAD LYRICS


"A Wolf At The Door"

Drag him out your window
Dragging out your dead
Singing I miss you
Snakes and ladders
Flip the lid
Out pops the cracker
Smacks you in the head
Knifes you in the neck
Kicks you in the teeth
Steel toe caps
Takes all your credit cards
Get up get the gunge
Get the eggs
Get the flan in the face
The flan in the face
The flan in the face
Dance you fucker dance you fucker
Don't you dare
Don't you dare
Don't you flan in the face
Take it with the love is given
Take it with a pinch of salt
Take it to the taxman
Let me back let me back
I promise to be good
Don't look in the mirror
At the face you don't recognize
Help me call the doctor
Put me inside
Put me inside
Put me inside
Put me inside
Put me inside
I keep the wolf from the door
But he calls me up
Calls me on the phone
Tells me all the ways that he's gonna mess me up
Steal all my children
If I don't pay the ransom
But I'll never see them again
If I squeal to the cops
No no no no no no no:
Walking like giant cranes ah
With my x ray eyes i strip you naked
In a tight little world and why are you on the list?
Stepford wives who are we to complain?
Investments and dealers investments and dealers
Cold wives and mistresses
Cold wives and sunday papers.
City boys in first class
Don't know we're born little
Someone else is gonna come and clean it up
Born and raised for the job
Someone else always does always pick it up
Get over get up get over
Turn the tape off.
I keep the wolf from the door
But he calls me up
Calls me on the phone
Tells me all the ways that he's gonna mess me up
Steal all my children
If I don't pay the ransom
But I'll never see them again
If I squeal to the cops
So I'm just gonna'

La Mystérieuse Mme Je : Je veux mon Monsieur Inquiet

Je sais, ça défie la grosse prise de conscience que j'ai pris il y a quelques jours, mais t'as dit que t'aimerais ça être là pour moi... Donc j'me suis dit que tu pouvais endurer un petit émail d'une déprimée qui va pas bien. Tu devrais en avoir l'habitude des déprimes qui t'envoient des émails à tout bout de champ, non ? Qui te mangent les baskets, qui te foutent en boule.

Bref. J'ai besoin de quelqu'un de près de moi. J'ai besoin d'un câlin, j'ai besoin de sexe, de violence, d'amour. De quelqu'un. Pis j'ai personne, là, près de moi... Comme d'habitude. La seule personne à qui je peux me confier est une personne à l'autre bout de la province à moitié présente parce qu'elle a une vie, elle, qui se résume à plus que métro boulot dodo. Eh bien moi... non...

Et je craque.

Je quitte un emploi que j'aime, des gens que j'aime, pis aujourd'hui, ça fait cinq ans que mon ami Pat est décédé d'un ACV. Demain, je prends mon premier appel.

Il me manque quoi pour me faire aimer ? Pour avoir une épaule sur laquelle pleurer et non virtuellement ? On dirait que depuis que je me suis acceptée, mon charme de petite fille brisée est parti et je n'attire personne. J'ai besoin d'amour, moi aussi, de contacts physiques...

J'ai besoin de quelqu'un de mieux que de ramener une fausse voix dans ma tête pour attirer de l'attention, pour refouler mes pulsions sadomasochistes. Je m'accepte comme je suis, maintenant. Je sais que j'aime avoir mal, que j'aime me faire dominer, me faire manipuler. C'est probablement une perversion d'une ado qui a mal grandit... Qui sait ? Moi je sais que j'm'ennuie en criss. Que j'ai besoin de toi, que je t'aime, kaliss je t'aime t'as pas idée pis j'm'en peux plus de t'aimer pis d'être jalouse de toi, de ton bonheur, de ceux qui ont ton attention et tes sourires. C'pour ça, tabarnak, que j'veux plus te parler. Parce que je suis verte de jalousie, que j'ai envie de t'avoir à moi toute seule.

Détrompe toi, j'y ai pensé. Repensé. "Et si j'avais dit oui ?" ou bien "Est-ce que j'ai vraiment aimé ça ?" La réponse est oui. J'mange plus parce que j'sais plus aimer. J'sais plus comment vivre en société. J'essaie et j'essaie, mais dans le fond, j'veux juste mo petit monde avec toi, une poignée d'amis une fois de temps en temps, ma famille et mes chiens.

Bah oui, moi, la fille aux seins volumineux qui a eux plusieurs chums, qui est jolie même si elle ne veut pas se l'avouer, ne veut plus grandir et est jalouse de son meilleur ami qui lui a une vie et non elle. Le geek a dépassé les seins ambulants, écervellée sur le monde. Pis elle se demande quand est-ce qu'elle va récupérer son Monsieur Inquiet.

Ouais, j'suis sado. J't'aimais mieux insécure et blessé comme ça j't'avais juste pour moi. Comme une méchante elle mère.
Maintenant tu sais tout. J'ai rien retenu, je crois. Toute la vérité de ce qui trottait sur mon petit coeur et rien que la vérité.

Mme Je

Sent from my iPhone (lolilolipodtouch)

mercredi 7 mars 2012

La Mystérieuse Mme Je : Cauchemar de sang

CE TEXTE POURRAIT CHOQUER CERTAINES PERSONNES ET CONTIENT DU CONTENU À CARACTÈRE SEXUEL ET VIOLENT. VIEWER DISCRETION IS ADVISED.



 

Encore un pressentiment... J’ouvre tranquillement les yeux, regardant autour de moi, ahurie de ne pas être confortablement installée dans mon lit. Non, je suis sur une banquette arrière d’un véhicule récréatif miniature (quatre personnes, je crois, mais ça ressemble à  une mini fourgonnette…), la tête reposant sur les cuisses de Monsieur Letters. Ce dernier regarde par la porte arrière, à l’extérieur sombre tandis que le véhicule ralentit. Aussitôt que je bouge un peu, m’étirant le cou, le dos et les bras tout en poussant un gémissement fatigué, Monsieur Letters retourne un doux regard à mon intention. Je lui rends un sourire amoureux tandis qu’il me demande si j’ai bien dormi. Je réponds que si, ses genoux sont confortables et, comme pour me taquiner, on freine brusquement et je tombe en bas de mon siège ! Ils rient tous de moi et, en me relevant, les maudissant en chemin, je fais un sourire en coin aussi, impossible à cacher. Monsieur Letters et moi sortons par l’arrière tandis que les autres sortent par les portes à leur côté respectif. Monsieur Dad, un homme de taille moyenne avec un beau bedon rond, aux cheveux poivre et sel sous son inlassable chapeau, vêtu d’un polo crème ainsi que des pantalons courts beiges aux multiples poches nous rejoint rapidement en demandant à sa fille aînée d’aider sa mère. Je comprends alors que je dois l’aider à sortir nos provisions et nos sacs pour aller s’installer ; aidée de Monsieur Letters et Monsieur Dad, nous réussissons à tout prendre –malgré que nous ayons les mains trop pleines !- et se diriger rapidement, pour ne rien échapper, vers le petit chalet.

L’endroit est magnifique ; plusieurs petits chalets sont encadrés d’une petite clôture de bois délimitant leur terrain, le tout entouré de plusieurs chemins de terre. Chacun a son chalet, son lot et sa table à pique-nique. Nous installons le tout sur la table, se disant que le chalet ne nous servira à rien pour l’instant ; nous mourrons tous de faim ! Entrant les sacs autres que la nourriture par la suite dans le chalet, les déposants à la porte, Monsieur Dad et Monsieur Frère sont déjà en train de mettre la table ! Madame Sœur et Madame Mom arrivent du derrière de notre véhicule. Nous sortîmes sandwichs et pots de légumes ! Une salade accompagne aussi le repas, mais moi, je ne m’intéresse qu’aux sandwichs et aux légumes ! Je saute sur un sandwich aux œufs et mords dans la moitié coupée à la diagonale, gobant ainsi le tiers de mon repas ! Les autres mangent avec autant de fougue puisque nous avons été un long moment sur la route ; de longues heures nous séparent maintenant de notre domicile. Ce qui ne nous dérange pas du tout puisqu’une sortie en famille est toujours appréciée ! Le plus étonnant était que Monsieur Frère nous a accompagnés ! Nous avons dû faire plus de nourriture en revanche et sommes donc partis plus tard…

C’est le début de la soirée ; environs dix-huit heures. Nous avons déjeuné vers huit heures. La faim nous tenaillait donc assez pour ne pas qu’on fasse le souper trop tôt, mais bien très tard puisque nous mangeons notre dîner avec un appétit digne des pires gloutons ! Je mange quelques sandwichs aux œufs, aux tomates avec pain grillé, des concombres, des tomates cerises, des céleris, des carottes miniatures, de la trempette à légumes faite maison par Madame Mom… Vous voyez l’image ? Je bois même santé en me prenant un bon verre de jus d’orange ! Nous discutons de tout et rien tout au long de notre repas et puis Monsieur Frère sors de table en premier. Madame Sœur sors en deuxième pour rejoindre Monsieur frère dans le chalet, mais elle en ressort presque aussitôt pour venir parler à Madame Mom. Tandis que je ramasse les restes avec Monsieur Dad, Monsieur Letters entre. Nous venons de finir de tout nettoyer –Madame Mom et Madame Sœur sont en pleine discussion joviale- lorsque, tout à coup, un cri strident déchira la tranquillité de notre paradis. Sans réfléchir, je m’élance telle une fusée vers la provenance du cri, suivie de Madame Sœur et Monsieur Dad. Nous arrivons, trois chalets plus loin, devant l’horreur qui a fait hurler cette pauvre femme ; une horde de… de… de zombis attaquent ! Oui, oui, je ne mens pas ; ce sont de foutus morts-vivants ! Sachant qu’avec un tel nombre, nous n’avons aucune chance sans armes nécessaires, je me retourne et agrippe ma famille par le bras, criant au restant de ma famille au chalet de se sauver au plus sacrant ! Étant celle qui a le plus d’expérience avec l’outre-monde –je suis la seule assez geek pour cela dans la famille-, je prends les commandes : le plus rapidement possible dans le véhicule ; nous devons nous sauver au plus vite ! Le nombre fait leur force et ils sont un raz-de-marée de cadavres ambulants ! Madame Sœur prend Madame Mom et les deux gars, dans le chalet qui m’entendent crier seulement lorsque je suis près, prennent leurs choses du plus rapidement qu’ils le peuvent. Nous brusquons un peu Madame Mom, mais avons-nous le choix ? J’aime mieux la savoir inconfortable que morte, mangée par des morts-vivants qui nous courent après… Ne prenant pas le temps de ne rien ranger, nous faisons qu’entrer dans le véhicule en lançant nos effets personnels vers l’arrière où j’ai passé tout le trajet avec Monsieur Letters.

On me demande ce qui se passe, en détails, lorsque Monsieur Dad part en trombe. Tous sont attachés sauf moi qui me suis logée entre les bancs avant pour donner des directives au conducteur. En même temps, je leur explique que nous avons bel et bien vu des zombis et nous devons nous sauver de ces créatures immondes puisqu’une morsure pourrait nous infecter… Ce qui ne serait pas tellement attrayant ! J’explique à Monsieur Frère et Madame Sœur que c’est comme dans le film "28 Days Later"… Ils ne ressentent ni douleur ni peur donc nous devons nous assurer qu’ils ne bougent plus du tout avant de relaxer en présence d’un de ces monstres ! Monsieur Dad manœuvre assez bien et je lui précise que s’il veut en écraser, qu’il en écrase à l’unité ; s’ils sont en bandes, nous risquons de rester pris sur le tas de cadavres ou que cela nous ralentisse assez pour qu’ils nous rattrapent, brisent nos fenêtres et nous gobent tout rond. J’en profite aussi pour préciser de verrouiller les portes…

Soudainement, Monsieur Dad lâche un juron ; normalement, Madame Mom l’aurait rappelé à l’ordre, mais là, elle était BIEN trop terrifiée pour faire quoi que ce soit. Je lui demande ce qu’il y a et il dit qu’on nous rattrape. Je me penche donc derrière, par-dessus Monsieur Frère et ouvre la fenêtre en tournant la manivelle comme une folle furieuse. Je m’étonne qu’elle ne s’est pas retrouvée dans mes mains, détachée de la porte tellement j'y mettais de l'ardeur… Je sors ma tête de la fenêtre grande ouverte et l’entre très rapidement, évitant de justesse une de ces mauvaises créatures. Je la ressors aussitôt, curieuse de savoir comme un mort-vivant peut bien rattraper un véhicule qui voyage à toute allure… Je remarque alors que la chose qui nous suit n’est pas du tout en putréfaction ; elle est en très bel état, même que l’homme est trop séduisant… Trop blême… Ses cheveux noirs mi-longs –aux épaules- coupés de façon mangaesque avec son long manteau de cuir, ses vêtements sombres avec sa longue chaîne pendant à son cou… Ses yeux gris, durs, me fixent. J’entre ma tête en retenant un cri d’horreur et referme la fenêtre avec frénésie.

-Plus vite ! Faut qu’on aille plus vite !
-J’ai la pédale dans le fond, ça va pas plus vite ! 
Monsieur Frère s’excuse à Monsieur Dad et Madame Mom, mais nous devons le faire pour notre survie ; il prend l’unique patte de table du véhicule récréatif et l’enlève de la table d'un bon coup sec. L’énorme morceau de métal en main, il se dirige vers l’arrière et ouvre la porte. Je ne porte plus attention à lui et, curieuse, ouvre la fenêtre en me penchant maintenant par-dessus Madame Sœur. Je sors ma tête en m’assurant que je suis en sécurité et l’aperçois… Un autre qui courait aussi rapidement que l’homme en noir. Lui aussi a la peau très pâle. Trop pâle. Il est très grand ; environs six pieds et demi. Ses cheveux roux et sa barbe de la même couleur lui donnent un air de ressemblance à l’acteur qui fait House… Sans la moustache… Et en roux, bien sûr, avec les joues un peu moins creuses. Il est habillé d’une chemise blanche avec des rayures qui forment des carreaux (un peu fermier) bleues ouverte sur un débardeur blanc. Il a le même genre de pantalon que Monsieur Dad, sauf en kaki… Et ses yeux… Ces yeux verts, perçants, terrifiants où on peut voir tout la malice de cet être mort… Qui me fixent… Et il me sourit ! Il redouble d’ardeur ! Il veut nous attraper ! Il veut m’attraper ! Cette fois-ci, je ne peux retenir mon cri et me laisser aller tout en refermant la fenêtre avec encore plus d’ardeur. J’implore Monsieur Frère à se grouiller et, au moment où je vais le rejoindre –Monsieur Letters est là aussi, inquiet- le coup est décisif se fait entendre ; notre remorque se détache de notre véhicule. Monsieur Letters ferme la porte. Monsieur Frère halète… Monsieur Dad crie un juron…

Sans nous en rendre compte, Monsieur Frère se retrouve contre le pare-brise et un bel hématome se forme contre son front. Moi, le banc de Monsieur Dad ralentit ma chute mais fait atrocement souffrir mon épaule droite ; je crois qu’elle s’est disloquée… Mon front percute aussi le pare-brise, qui éclate… Monsieur Letters, lui, le chanceux, s’écrase contre ma poitrine. Il me coupe la respiration et je perds conscience pour quelques secondes. Monsieur Frère aussi, je crois, car le choc a été trop sévère contre sa pauvre tête… Je me réveille en premier, les autres encore trop sous le choc. Je gémis de douleur, Monsieur Letters se déplace, mais je sais qu’il est trop tard. Mon bras gauche a été coupé par un morceau de vitre. Madame Mom crie et Madame sœur aussi. Je me retourne rapidement vers Monsieur Dad, sérieuse.
-Si y’a pas quelqu’un qui saigne qui se sacrifie pas, on y passe toute.

Je chuchote un « Je t’aime » à l’adresse de ma famille, embrasse  langoureusement Monsieur Letters et sors par le pare-brise brisé. Nous avons frappé un poteau. Je leurs dis de se sauver, de ne pas me laisser mourir pour aucune bonne raison. Monsieur Dad, les larmes aux yeux, gueule à Monsieur Letters, qui essaie de me rejoindre, d'entrer dans le véhicule et d'aider à y entrer Monsieur Frère. Ils se chicanent, mais finissent par partir. Moi, je n’écoute pas. Je crie, j’ai peur, mais je sais ce que je fais. J’ai laissé le morceau de métal à ma famille ; ils vont en avoir besoin plus que moi… Des zombies sont tout près ; trop près… Je me faufile, agile comme jamais, entre leurs griffes. J’entre dans une maison et ferme la porte. À double tour. Je me sauve en hurlant dans la première pièce à gauche ; une grosse porte de métal.

J’entends la fenêtre de la porte avant se briser. J’entends un ricanement noir… Les… ils… ils sont là ! Je claque la porte derrière moi, prise de panique et remarque qu’elle se verrouille. J’enclenche le mécanisme. Sachant qu’ils pourront t très bien enfoncer la porte sans difficulté, j’évalue la situation d’un rapide coup d’œil. Je suis dans un garage. J’ai une armée à mes trousses. Ils veulent tous me tuer. Je dois tout simplement allouer du temps à ma famille ; ils étaient presque sortis du camping de toute manière… Juste un peu… Ils sentent mon sang, ils le veulent tous. Ils veulent ma chair… J'ai laissé une bonne traînée de sang en chemin...
Je suis donc dans un garage ! Un garage double ; la porte est à ma gauche. C’est assez vide sauf pour les outils partout sur les murs, des coffres placés stratégiquement… Mais j’entends des pas, des pas lourds et lents dans le couloir. J’enjambe d’un seul bond le brancard à ma droite et me ramasse entre une tondeuse qu’on conduit, vous savez, les genre de tracteurs ? Les tondeuses des riches ou de gens avec de gros terrains… Un coffre à outil, là, à côté ; j’empoigne les premières choses qui me tombent sous la main et m'accroupie au bord de l’élévation pour la porte ; on ne pourra pas me voir là… J’entends qu’on tourne la poignée. Un grincement sourd. La porte ouvre. Bon, il vient de briser la serrure ! C’est vilain de briser les biens d’autrui ! Mais, à quoi je pense, moi ?!

C’est alors que je remarque la futilité de mon geste ; la porte de garage double est fermée à l’autre bout et je remarque enfin ce que j’ai comme arme… Que je suis pathétique… On ne peut plus pathétique ! Même les films d’horreur font mieux ! Ma main droite tient un tournevis à tête plate ; c’est vrai, ce n’est pas si mal, ça pénètre assez bien la chair quand on donne un bon coup… Mais je regarde devant moi, sur le mur opposé et remarque une énorme clampe, une massue, une tronçonneuse… Et ma main gauche, elle, a la pire arme que je n’ai jamais vue ! Non, c’est vrai, un trombone serait pire… mais bordel, un clou de trois pouces ?! Je pensais à quoi moi ?! Bien sûr, je n’aurais jamais eu le temps de me rendre au mur pour prendre une des bonnes armes, mais bon…surtout que mon épaule droite me lancine...

Coup donc, c’est donc bien silencieux, ici ! Je risque un regard vers l’intrus –oui, oui, un seul…- qui est mon beau monsieur en noir ! Il ne sourit pas, mais ses yeux gris sont fixés sur l’énorme porte menant vers l’extérieur ; la seule sortie… Exceptée celle derrière lui, bien sûr ! Il a fermé la porte –qui ne tient plus tellement en place puisqu’elle est un peu tordue…- comme pour me dire que c’est inutile d’essayer… Comme pour m’écœurer et me prouver que je n’ai aucune chance… Dans un grincement atroce –pire que la porte ; oui, oui !- la porte de garage s’ouvre. Il commence à avoir des éclaircis, ce qui explique sûrement la mine un peu moins heureuse du roux. Mais… C’est… Mais, c’est moi qu’Il regarde ! Directement ! Le seul petit bout qui dépasse –mon œil, entre-autres- du petit balcon, il le fixe ! Il ne s’était même pas déplacé rien, n’avait même pas parcouru la salle du regard, non, seulement pour moi qu’il a d’yeux, celui-là ! Et je ne suis même pas flattée ! Prise de panique, je ferais ce que n’importe quel idiot d’un film d’horreur dont son tour est venu ferait ; je m’élance vers la porte double du garage à toute vitesse, prenant mes jambes à mon cou.

J’ai pourtant fait que quatre ou cinq enjambées que j’entends l’autre beau mec s’approcher tranquillement –pour un de sa race, bien sûr- vers moi. Criant de rage et de désespoir, je me retourne et attaque mon assaillant comme un fauve ! Mais oui, comme s’il allait se laisser atteindre par un tournevis lui… surtout brandit par une jeune femme blessée... Il prit simplement mon poignet, sans forcer, sans exprimer quelconque émotion sur son visage fermé, il me lève de terre, me retourne dos à lui et dépose ses griffes acérées contre la peau délicate de mon cou. Mon poignet me fait souffrir le martyr ; je crois quand même m’être disloquée l’épaule et, maintenant, ce bozo me soulève par celui-ci… Pas très galant ! Au contact de sa peau glacée et de son geste brusque, je hurle d’une douleur que je n’avais jamais connue auparavant ; jamais rien d’aussi cruel et sadique. Jamais rien d’aussi puissant pour me donner la nausée et me ramener mon dîner aux lèvres ! Pourtant, je le retiens, mon dîner, et le ravale ; je ne veux pas leur donner plus de satisfaction. J’ai besoin de préciser que j’ai lâché mes armes sous l’impact de la douleur dans mes membres ?

Le grand roux s’approche de moi, ce sourire en coin sadique, cruel et mesquin aux lèvres. Il rit de moi, le salaud ! Ah, mais, il me déshabille des yeux !  Je ne suis pas touchée du tout ; je suis dégoûtée ! Je ne me débats pas puisqu’un simple mouvement de n’importe lequel de mes membres m’envoie une vague de douleur insupportable ; je ne voudrais pas sombrer dans l’inconscience, tout de même… Pas entourée de ces immondes créatures. M’étonne qu’aucun mort-vivant n’aient entré… Ils les ont sûrement tous tués… Il se plante là, devant moi, me regardant de haut, riant de ma position pénible et honteuse. Regarde dans la craque au dessus de mon débardeur gris, ce qui me fait rougir autant de rage que de honte ! Il inspire tranquillement et ses yeux sont remplis de désir à force d’inhaler… Il sent le sang qui coule le long de mon bras droit… Reprenant ses esprits, retrouvant ce sourire que je déteste déjà, il me fixe.
-Je te donne le choix ; je te tue ?

Cette question me désarçonne. Il me laisse le choix ? Seulement une fraction de secondes plus tard, je comprends… Je me mets à penser à voix haute, me fichant complètement qu’il entende mes pensées puisqu’au point où j’en suis rendue…
-Donc j’ai le choix ; soit je dis oui et vous me tuez avec plaisir, buvez mon sang et me jetez aux poubelles pour que vos p’tits copains viennent jouer avec mon cadavre… Soit je dis non, mais que je ne vive pas tellement plus ; vous me transformez comme vous. Je deviens un monstre, ne pourrai plus jamais revoir la famille pour laquelle je me suis sacrifiée, mais au moins, je serais de votre force plus tard et pourrai me venger ; ma famille aurait aussi plus de temps si je prends cette option parce que je ne crois pas que c’est aussi facile que cela de transformer une jolie jeune demoiselle en vampire, n’est-ce pas ?
Ce sourire narquois, il me hante. Il me fait presque regretter mes paroles puisque c’est évident vers quelle réponse je penche… Il me regarde, se moque de moi ! Je ne sens pas que l’autre ait autant de plaisir… En fait, je ne sens rien de lui. Son esprit semble aussi mort que son corps ! Le roux semble alors agacé que je ne réponde pas après quelque secondes et son sourire s’estompe un peu, me faisant frissonner douloureusement de peur ; je suis certaine que j’ai encore blêmit, même si je suis déjà pâle !

-Alors ? Oui ou non ?
Sa voix est suave, grave et a un certain accent que je ne pourrais pas mettre le doigt dessus… Avoir été dans une autre situation, j’aurais ADORÉ cette voix ! En ce moment, par contre, je ne pouvais que la détester et la redouter. Déglutissant avec une difficulté que je n’avais jamais ressenti auparavant pour avaler ma propre salive, je prends une grande respiration pour me préparer mentalement à répondre d’une voix égale. Je ferme les yeux… 

-Non, je ne veux pas…
Je n’ai pas le temps de finir ma phrase avec le mot « mourir » que d’énormes crocs douloureux se plantent dans mon cou. Le gars sexy en noir qui me tenait me lâche et le roux m’enlace de ses énorme bras, presque tendrement. Il est musclé, mais disons que je me soucis plutôt de cette étrange et TROP douloureuse brûlure dans mon cou. Et, cette sensation… La sensation de sentir qu’on me vole ma vie à coups de gorgées… Ses mains glissent dans le bas de mon dos… Agrippent avec une hargne inimaginable mes pantalons courts et les déchirent aussi facilement que s'il avait déchiré du papier, entraînant mes sous-vêtements dans sa destruction. D’autres mains enlèvent avec une hâte que j’ai rarement connu le reste de ce que je porte pour couvrir mes cuisses et mes hanches pour ensuite écarter mes cuisses… D’autres crocs brûlants se plantent dans ma hanche droite ; ma bouche s’ouvre grand pour que je crie, mais aucun son n’en sort ; ma gorge est trop pressée pour émettre un seul son. Je sens les griffes de Monsier Manteau Noir plonger dans mes cuisses, mon débardeur voler en morceaux parce que le roux n’en voulait plus… Tout commence à devenir flou… On me relâche et me dirige vers le sol… Quelqu’un sous moi… J’ai froid, suis-je suis nue ? Je suis couchée… sur quelqu’un ? Le roux… Au dessus de moi… Je saigne… J’ai mal… Douleur aiguë au bas-ventre, au derrière, en même temps. Je sens un râle monter dans ma gorge ; un râle mouillé, gargouillant de sang… Une brûlure sur un sein… Une autre sur mon épaule droite… Des mouvements répétitifs… Puis tout devient trop flou, je ne… me souviens… pas…

***

Je me réveille d’un seul coup. Bang ! Les yeux grands ouverts ! Je me redresse, assise, raide comme une barre. Pourtant, je ne ressens pas mes muscles forcer. Je ne ressens pas la fatigue qui, normalement, m’aurait assaillit en me levant. J’essaie de me rappeler… Oui, la veille j’ai été… Transformée en vampire… Mais… Mais ! Ils m’ont violée ! Oui ! Pendant qu’ils me mordaient ! C’est flou, mais je sais très bien que… J’ai des pantalons courts gris, j’en détache le bouton et descend la braguette. Je me touche l’entre-jambe… Tout est là… Aucune marque… Je ne suis même pas humide… Mon sous-vêtement fin n’a aucune marque de sang et n’est pas humide non plus. Bizarre… Ça fait peut-être longtemps que je suis ici, couchée dans cette pièce… Cette pièce qui ressemble à une salle d’asile. Les murs et les planchers rembourrés,  la couleur jaunâtre et sale de la pièce qui est pourtant propre, mais très vieille, j’imagine. Le lit simple, en vieux métal qui grince au moindre de mes mouvements… Quel mouvement ? J’en fais aucun depuis que je me suis levée, assise droite ! Justement, je ne respire même pas ! Il y a une fenêtre dans la petite pièce où je suis sur le mur à ma droite où mon lit est accoté. C’est une vitre teintée ; je ne vois pas de l’autre côté, mais eux, j’en suis certaine, me voient très bien. Un petit bureau en bois, vieux aussi, avec une vieille chaise ronde pliante en métal peint blanc sur le mur de gauche. C’est tout très laid. Même la porte, dans le fond à gauche, est laide. Elle est normale, mais avec ma nouvelle vision, tout ceci est trop vieux, usé -pour je ne veux point savoir quelle raison- et moche.

Je me lève pour voir comment on se sent, maintenant vampire, et remarque que je ne sens aucun muscle forcer, jamais… J’ai une sorte de sensation bizarre que je ne saurais décrire… Mais ça me déchire. Si j’avais à respirer, j’halèterais… Je n’ai ni chaud ni froid. Je touche le bureau qui est beaucoup plus rugueux qu’il ne lui est normalement permis. Je vois, je sens, je ressens… Tout. Tous mes sens sont beaucoup plus développés. C’en est déroutant. Pendant que je me fascine à frotter le bureau trop rugueux sans me faire mal, la porte s’ouvre. Une femme austère entre ; complet caca d’oie de grand-mère et un gilet, en dessous, d’un rose affreux… Vraiment matante, la femme… Mais son regard sévère, ses cheveux blonds noués en toque derrière sa tête tellement serrés que même avec mes yeux de vampires, je ne peux en voir un seul dépasser, ses minces lunettes carrées… Si elle n’avait pas été aussi mal habillée, elle pourrait faire une TRÈS bonne secrétaire cochonne… Elle farfouille dans un porte document et ne me regarde même pas. Elle me dit quelque chose que je ne saisis pas trop comme : « Bon, nous allons voir comment vous prenez la visite. » ou quelque chose du genre… Une personne normale, dans une situation normale, dans un corps normal n’aurait jamais réagi comme moi… J’ai figé sur place et, tandis qu’elle tournait les talons et sortait, je restais figée. Même un bon vingt minutes après qu’elle soit sortie, je ne bougeais toujours pas, terrifiée de savoir ce qu’elle voulait dire…

J’avais donc raison d’être autant terrifiée… Monsieur Inquiet entre dans la pièce, tranquillement, et ferme la porte derrière lui. Moi, mes ongles se plantent dans le bureau comme s’ils plongeaient dans du fromage. Cette odeur… Ce pouls… Cette brûlure insoutenable dans toutes mes veines, tous mes artères ; TOUS MES VAISSEAUX SANGUINS ÉCLANTENT, BRÛLENT ! Je n’ai qu’une envie ; sauter sur ce pauvre jeune homme inoffensif et lui ouvrir le torse de mes propres mains pour planter mes crocs naissants, venant piquer mes lèvres, dans son cœur encore battant. Mais je ne le fais pas. Jamais je ne ferai cela à Monsieur Inquiet. Même si ma vie en dépendait… Comme en ce moment. Tandis que tout cela se passe, il se retourne vers moi et s’arrête pendant un court instant. Étant maintenant immortelle, le temps passe vraiment plus lentement ; surtout que j’ai une soif sans fond… Que je veux boire sa vie… NON ! REVENONS À NOTRE AVENTURE ! Pendant qu’il s’arrête, je l’étudie. Il est habillé normalement, rien n’a changée dans son apparence… Sauf ses yeux. Ses prunelles noisette presque noires qui me fixent d’un air vide sont remplies d’un chagrin sans limite… Comme si son regard m’implorait de lui pardonner… Lui pardonner quoi ?

Il fait un pas vers moi ; mais il est fou ou quoi ?! J’vais lui arracher la jugulaire de mes dents pointues s'il continue ! Pendant qu’il fait son premier pas, il ne l’a pas encore déposé au sol que j’ai déjà atterri plus loin derrière moi, en position d’attaque, griffes devant, son strident sortant des mes lèvres pincées contres mes crocs. Je suis alors en position d’attaque ? Ça bien l’air même si ce n’était pas voulu… Lentement, il fait un deuxième pas ; moi un deuxième bond vers l’arrière. C’est alors que je remarque quelque chose ; son sang ne sent pas quelque chose de normal. Je ne sais pas ce que c’est exactement supposé sentir, mais je sais que ce n’est pas cette odeur ! Ça sent moins bon… Tout entre en ordre, dans ma tête.
-Ils t’ont drogué, c’est ça ?

Monsieur Inquiet semble lutter contre les effets de la drogue, ses genoux fléchissent, son pas le fait presque tomber, mais il se reprend. Son visage auparavant inexpressif exprime un bref instant de la tristesse à l’état pur. Il acquiesce avec difficulté et puis s’arrête. Prend trois inspirations/expirations difficiles. Semble sur le point de perdre le contrôle, mais je l’interromps.
-Qu’est-ce qu’elle fait la drogue, mon pauvre ?
Il déglutit avec difficulté, ouvre la bouche, mais aucun son n’en sort. Fais un autre pas. Je suis maintenant dos au mur…
-Elle me fait te vouloir.

Autre pas rapide. Je me jette dans le coin, stressée. NON ! N’approche pas ! J’ai le goût de lui hurler, de le repousser, mais j’en suis incapable ; que je fasse un mouvement de plus, je lui saute dessus. Je le déchiquette en milles morceaux et bois tout son sang. Il est maintenant devant moi. Je me suis penchée, accroupie comme une bête sur le bord de se ruer dans le vide. Il me regarde de haut. Son visage est inexpressif. Il me prend tranquillement derrière les bras et je n’ai pas la force de résister. Tranquillement, il recule et m’attire… Il m’attire… Vers le lit. Il me retourne et je m’enfarge contre le lit. Je n’ai aucun réflexe pour retenir ma chute ; je ne veux pas bouger pour ne pas le tuer… Mes pieds sont contre le sol, mes genoux pliés et je suis couchée sur le bord du lit. Monsieur Inquiet grimpe par-dessus moi et, une larme perlant de son œil à ma joue, il se penche… Non, non, NON ! Pas mon point faible ! Un bisou dans le cou, passionné…

***

Je me réveille en criant, droite dans mon lit. MON lit. Cette fois-ci, je les sens, mes muscles. Ils forcent pour me garder dans cette position assise tandis que j’enroule mes propres bras autour de mon corps tremblant, couvert d’une légère couche de sueur froide. Je me mets à pleurer à chaudes larmes et t’appelles. Toi. Celui à qui je vais toujours parler. Même si je dois devenir un vampire. Même si tu dois me violer parce que tu es drogué. Même si je dois me retenir de te tuer à tout bout de champ. Même si… Même si…
-Allô ?




Cela fait un moment que j'ai fait ce rêve, mais il hante toujours mon esprit comme un parasite. Pourquoi ? Parce que, comme vous l'avez peut-être lu il y a quelques jours, j'ai fait un autre cauchemar avec ce roux. Je suis traumatisée. Je ne veux rien savoir de cet homme. On dit que notre subconscient est assez fort pour garder en quelque part tous les physionomies des gens que nous croisons tous les jours sans toutefois y jeter trop d'attention. Qu'on ne créé jamais de personnages dans nos rêves... physiques du moins. Je n'y crois pas, personnellement, car si je croise un jour cet homme... je me mets en position fœtale et je souhaite que tout se termine rapidement, qu'il ne joue pas trop avec moi. Cela fait bientôt trois ans et je me souviens de tous les détails de ce rêve comme si c'était hier. Ne vous inquiétez pas, je ne bois pas de sang et je peux très bien me promener à la lumière du jour. Mon cœur bat toujours. 



Mme Je.  

dimanche 4 mars 2012

La Mystérieuse Mme Je : Cauchemar, toi encore...


ATTENTION ce texte peut tenir des propos choquants. Cœurs sensibles s'abstenir.




Mme Mom, Monsieur Dad et moi étions à une fête foraine. Il n’y en n’a pas beaucoup dans le coin, mais bon. Nous avions fait un tour ailleurs pour y aller, pour prendre des vacances dans une ville inconnue et relaxer de notre monotone routine quotidienne. Monsieur Dad nous montrait des manèges, nous montrait des spectacles du doigt alors que  je faisais des blagues grivoises et Mme Mom, elle, était toute émerveillée. La situation était normale et parfaite, dans une situation paradisiaque, quoi, une ambiance vraiment trop bien. Je précise que Monsieur Dad s'assurait que Mme Mom pouvait passer partout avec sa chaise roulante électrique. On avait bien du plaisir avant qu'on ne croise une jeune femme, à peu près de mon âge, mais un peu plus jeune, en pleurs. Voir quelqu'un pleurer me déchire le cœur et elle était seule parmi tant de gens, en plein milieu de la foule, assise sur une caisse de bois. Je me suis donc approchée de la brunette, mettant une main tendre et réconfortante sur son épaule
"Hé... est-ce que ça va ?"
Elle leva un visage défait par la tristesse avec de chaudes larmes sillonnant le long de ses joues creuses, coulant de ses beaux yeux noisettes nichées derrière de saillantes pommettes. Elle fait non de la tête.
"Il a tué mon père, mon dernier parent !"
Estomaquée, je m'assois à côté d'elle alors qu'elle renifle et essaie de reprendre un peu de contenance. Je passe mon bras autour de ses épaules.

 "Qu... Quelqu'un a tué ton père ?"
Je n'en revenais pas, je ne pouvais tout simplement pas comprendre qu'on me parle de meurtre, là, alors que Monsieur Dad achetait une pomme en sucre à Mme Mom. Elle fait oui de la tête tristement, rageusement.
"Oui ! C'était lui, le tueur en série Monsieur Spy!"
Je connaissais ce meurtrier. Il était sur toutes les chaînes de nouvelles, dans tous les journaux. C'était un homme qui donnait signe à une famille, à un couple, à un foyer, en fait, où les gens sont très proche les uns des autres. Il les rencontrait et leur disait, en quelque sorte, qu'il allait tuer un des membres du foyer devant tous ceux qui habitent là. Il observe ensuite la famille de loin à l’aide de technologie sophistiquée. Pendant la nuit, après les 24h, il se pointe au foyer et tue la personne choisie, sa proie, à l'aide d'un nombre incomptable de coups de couteaux et, des fois, une balle dans la tête. Si jamais on remarque qu’il est dans les parages, qu’on le voit durant ces 24h, il tue rapidement et efficacement. Tous savent qu'il est rouquin et n’est pas trop vieux, mais on ne l'avait jamais attrapé, comme s'il était un fantôme, un spectre venant hanter famille après famille. La jeune femme, après m'avoir conté ça, est partie en courant dans la foule avant que je ne puisse réagir et a disparu. Je suis retournée voir Monsieur Dad et Mme Mom, bouleversée, et je leur ai dit que j'étais fatiguée, que je voulais retourner chez moi. Mme Mom et Monsieur Dad étaient un peu fatigués aussi, donc nous avons quitté. Ils n’avaient heureusement pas entendu mon échange avec cette étrange demoiselle, car sinon ils me bombarderaient de questions ! Nous sommes retournés à la maison et je me suis assise à la table de cuisine alors que Mme Mom fumait sous la hotte et Monsieur Dad, quant à lui, faisait je ne sais trop quoi dans une autre pièce. Soit dit en passant, la maison n'était pas du tout comme celle dans mes souvenirs ; elle avait deux étages, était blanche immaculé partout avec des meubles des années 90...

Soudainement, un grand jeune homme roux avec des lunettes carrées avec une petite monture en métal, habillé d'un débardeur et d'une veste noires, d'un jean noir délavé, les cheveux un peu en bataille et très, très grand entre, les mains dans les poches, le sourire aux lèvres, dans notre cuisine. Trop surprises pour réagir, Mme Mom et moi le regardons du genre "Heu, tu fais quoi ici ?". Il nous dit simplement, en sortant un couteau de son pantalon, un long couteau de chasse avec des coches dedans pour faire encore plus mal lorsqu’il pénètre la chair de ses proies "Bonne journée, Mesdames..." Il fixait Mme Mom. Prise de panique, je me suis mise à crier alors que ma mère se mettait à trembler "Papa ! Papa !". Je me suis élancée vers ma mère pour ne pas qu'il ne la touche ; elle ne peut aucunement se défendre, elle est trop faible. Il sourit et reste là alors que je passe juste devant lui. Il peut me toucher en tendant le bras... J'ouvre un tiroir de la cuisine et sortis le plus gros couteau de cuisine. Évidemment, avec une lame si mince contre une lame de guerre, il briserait probablement. Le rouquin riait et décida de me mettre au test alors que j'entendais Monsieur Dad arriver ; il tenta de me lacérer un bon coup à la poitrine, mais je bloquai le coup avec mon couteau de cuisine, près du manche comme ça il briserait beaucoup moins facilement. Il ricana, tourna du poignet pour atteindre mon index et le couper un peu. Je ne ressentais pas la douleur, mais j'ai bien senti mon doigt chauffer, déchirer sous la lame... je sentais aussi mon propre sang couler le long de ma main alors que je tremblais. "Profitez-en bien..." Il s'éloigna dans l'ombre de la pièce d'où il venait alors que mon père s'élança vers lui. Rien. Il trouva la porte patio ouverte un peu plus loin sans jamais avoir entendu ou vu le rouquin. Il ouvrit toutes les lumières alors que moi, je restais avec Mme Mom, je pleurais et tentai de la consoler. Il s'en venait pour elle, c'était évident. On le savait tous sans pouvoir expliquer pourquoi. Théoriquement, demain allait être la dernière journée que nous allions tous passer ensemble. Le lendemain, Monsieur Dad était déjà réveillé avec Mme Mom et c'est celle-ci que j'entendis crier qui me réveilla, tard puisque je n'avais pas été me coucher avant les petites heures du matin, trop inquiétée par notre présente situation. Je descendis en trombe en pantalons de cotton Hello kitty et débardeur blanc. Mme Mom est certaine qu'il est là et la regarde alors que Monsieur  Dad a crié après la police qui ne voulait rien savoir. Elle est en pleine crise de nerfs et je tente de la consoler ; en vain.

Juste pour prouver qu'elle rêve -pour la rassurer plus qu'autre chose- je vais voir dans toutes les fenêtres... puis je l'aperçois par la porte patio. Il a un fusil de précision et nous regarde par la lunette de son fusil haut calibre. Je regardais par les lattes du store de la porte patio. Il m'a évidemment vu puisqu'il m'envoya la main du haut de sa colline de neige, le dépotoir à neige municipal derrière notre maison, quoi. Je me ruai hors de vue puisqu'il avait l'air prêt à tirer et mon cœur se mit à pomper fort, très fort. Je me cachai derrière le comptoir et regardai Monsieur Dad et Mme Mom qui s'étaient figés en me voyant me jeter sur le côté de la sorte. Justement, la fenêtre au-dessus du comptoir derrière lequel j'étais caché éclata et une énorme balle vint se planter dans le mur à deux doigts de Monsieur dad. Il n'est pas la cible, donc ne mourra pas.  Je criai à Monsieur Dad d'aller cacher Mme Mom en haut et d'appeler les secours. Je me ruai, à quatre pattes, retenant mes larmes en me mordant la lèvre, vers la cuisine pour y chercher mon couteau. J'entendis Monsieur Dad et Mme Mom crier en haut et courus à leur rencontre. Il est là, en haut des escaliers et me faisais dos.  Je m'élançai avec tout le courage que j’ai pu trouver, j'ai peur pour Mme Mom, j'ai peur pour Monsieur Dad. Pour me donner du courage, je crie. Je crie un cri de rage, de guerre. Je m'élance en montant les marches quatre à quatre de mes petites jambes ramollies par la peur. Il fait un pas vers la gauche et je me plante contre le mur du fond. Il ricane alors que j'essaie de lui faire un croc en jambe. Il sort son couteau, mais Monsieur Dad fonce vers lui et le prend par surprise. Il descend donc les marches en mi équilibre et disparaît dans la maison.

"Courrez, faut sortir d'ici !" ai-je crié.
Je passai devant, Monsieur Dad prenant Mme Mom dans ses bras. J'arrive pour sortir, mais il est devant l'entrée, projeté par les deux garde-robes miroirs en infini nombre. "Coucou, ma belle." me dit-il. Je crie et Monsieur Dad se rue dans la cuisine.
"Call 9-1-1 !"
C'était moi, encore une fois, paniquée, qui criait. L'assassin tenta de se ruer vers Monsieur Dad et Mme Mom de façon si habile que j'en avais le tournis... Évidemment, je n'arrivai pas à m'approcher parce qu'il me distançait à l'aide de son couteau... puis il sortit un flingue de son pantalon comme si son couteau n’était pas déjà assez effrayant. Je figeai alors qu'il m'envoyait un sourire fou, et le suivis. Je me mis entre le Monsieur Dad et Mme Mom et lui, tentant de trouver un couteau, mais il n'était pas dans le tiroir. "Que cherches-tu, Mme Je ?" Monsieur Assassin Spy connaissait mon nom ! Je figeai et le regardai, prise de peur. Mme Mom me cria qu'il était sur le comptoir alors je le pris de son bloc de bois, le mettant entre lui et moi, le tenant entre mes deux mains tremblantes. "Jozy and the pussy cats. Long tails and ears for hats..." il s'empalla lui-même en grimaçant sur mon couteau et je reculai, traumatisée. Il riait, aimait bien mon désarroi, mes larmes. Je ressemblais à Edward Elrich, dans Full Metal Alchemist alors qu'il se prenait contre Barry the Butcher/Slicer. J'étais paniquée et j'essayais de fuir et de protéger en même temps. J'étais certaine que nous allions tous mourir. Monsieur Dad et Mme Mom étaient figés de peur, se demandaient qui allait vaincre entre leur fille adorée, leur bébé, ou Monsieur Assassin Spy roux au sourire d'ange.

Il commença à me donner plusieurs coups que je bloquai tant bien que mal, paniquée, bloquant plus par réflexe qu'en y pensant réellement, criant ma peur, criant ma crainte de perdre la vie. Mon esprit était une spirale de panique et n'arrivait même plus à se concentrer assez pour parler, pour comprendre ce qu'il me disait. Mais en me rouant de coups, il me parlait, me disait des paroles calmes que je n'arrivais pas à entendre ; je n'arrivais même plus à comprendre si Mme Mom pleurait ou non alors que mes oreilles captaient bel et bien ses puissants sanglots. Il m'entailla l'épaule droite, la cuisse gauche, la main droite. Il se laissait toucher pour me faire plaisir... Finalement, alors qu'il me touchait la main, à peine, je gémis et glissai ma lame contre la sienne, entaillant le dos de ma main encore plus, mais je réussis à planter mon couteau dans son ventre. Si vous pensez que poignarder quelqu'un est facile, au contraire... Il y a de la résistance et cette douleur le fit presque lâcher son couteau alors qu'il me demandait du regard voulant dire"Pourquoi ?". J'entendis finalement les policiers arriver. Il sortit son flingue à nouveau, ne l’ayant pas encore utilisé sur nous et me repoussa, entailla le bras de Monsieur Dad, le sang se mettant à pisser partout, ne réussit pas à toucher Mme Mom parce que son mari a été assez courageux pour se placer entre eux. J'entendis des coups de feu et je vis deux agents tomber au sol, inertes. Il disparaît. Je me rue vers l'entrée principale alors que le couple visé sortit par la porte patio, derrière la maison. Je vois le Monsieur Détective Blond, un homme blond comme son nom l’indique à la coupe de cheveux de Nick Carter dans les temps où les BackStreet Boys étaient populaire, vous savez, la coupe en bol ? Mais sur un homme dans la quarantaine, fatigué, sur les nerfs. Son reflet se fait projeter dans les miroirs à ses côtés. Monsieur Assassin Spy se redresse du haut des miroirs et lui tire dans la tête alors que je lui criai de regarder en haut, trop tard, faisant un éclat dégoûtant de sang et de cerveau dans un des miroirs. Je crie et il saute en bas, se dirige vers moi alors que je suis figée net sur place et me prend par la taille pour me coller contre lui, couteau sous la gorge.

"Et comment sais-tu que c'est ta mère que je recherche."
J'ai su, là, que tout était fini, qu'il en avait marre de prendre les parents et que... c'était la pire chose au monde de voir son enfant se faire tuer devant soi. Puis j'me suis réveillée en sueur, en panique, le souffle court avec encore la pression du couteau sur mon cou, son corps plaqué sensuellement contre le mien et son regard brûlant d'envie plongé dans le mien. Je restai là à trembler, longuement. Il faisait noir, mais j’étais confortable. C’était un peu humide, mais normal puisque j’étais couverte de sueur de la tête aux pieds. Pourtant, je n’arrivais pas à bouger… et le souffle que je peinais à reprendre ne faisait que s’empirer… Dans ma bouche, une texture dégoûtante quand je l’ouvrais… mes yeux n’arrivaient pas à ouvrir, tout restait noir. Mon corps était lourd et je sentais que mes poumons allaient exploser. J’ouvris finalement les yeux. Je vis une belle plage avec un vieux meuble en bois, comme une grosse armoire de cuisine pleine de couleur, en vieux bois décrépit. Un homme bedonnant sortit tout droit d’un film policier, vous savez, les gros monsieurs pauvres et tellement hors la loi qui finissent tous pas mourir parce qu’ils se font trahir par leur patron ? C’était un mec du genre. Monsieur Bedon Croche. Je n’entendais pas très bien, j’étais fatiguée, mais légère et un peu plus haut qu’eux. Les policiers ne semblaient pas convaincu qu’il était innocent, mais n’avait pas trouvé de preuve d’autre chose. Ils sont partis et Monsieur Bedon Croche les remercia de leur visite. Il ouvrit ensuite avec envie les portes, une à une, du meuble. Je m’y vis. Mon cadavre. Il le déterra et m’étendit contre le sable chaud pour s’étendre contre moi. Ce que je vis me dégoûtai…

Et je me réveillai finalement dans mon lit, pour de vrai, serrant mon corps contre lui-même, haletant, couverte d’une sueur froide. Comme je déteste mes cauchemars… Surtout avec ce personnage roux… le même que mon rêve d’il y a plusieurs années, celui qui me marque encore. Un grand rouquin sadique, mais presque gentil en même temps. Un prédateur qui m’aime comme proie puisque j’ai du courage, mais que je n’en suis pas moins terrorisée. On dit que pour certains sociopathe, la peur et la douleur sont deux aphrodisiaques très puissants…