dimanche 4 mars 2012

La Mystérieuse Mme Je : Cauchemar, toi encore...


ATTENTION ce texte peut tenir des propos choquants. Cœurs sensibles s'abstenir.




Mme Mom, Monsieur Dad et moi étions à une fête foraine. Il n’y en n’a pas beaucoup dans le coin, mais bon. Nous avions fait un tour ailleurs pour y aller, pour prendre des vacances dans une ville inconnue et relaxer de notre monotone routine quotidienne. Monsieur Dad nous montrait des manèges, nous montrait des spectacles du doigt alors que  je faisais des blagues grivoises et Mme Mom, elle, était toute émerveillée. La situation était normale et parfaite, dans une situation paradisiaque, quoi, une ambiance vraiment trop bien. Je précise que Monsieur Dad s'assurait que Mme Mom pouvait passer partout avec sa chaise roulante électrique. On avait bien du plaisir avant qu'on ne croise une jeune femme, à peu près de mon âge, mais un peu plus jeune, en pleurs. Voir quelqu'un pleurer me déchire le cœur et elle était seule parmi tant de gens, en plein milieu de la foule, assise sur une caisse de bois. Je me suis donc approchée de la brunette, mettant une main tendre et réconfortante sur son épaule
"Hé... est-ce que ça va ?"
Elle leva un visage défait par la tristesse avec de chaudes larmes sillonnant le long de ses joues creuses, coulant de ses beaux yeux noisettes nichées derrière de saillantes pommettes. Elle fait non de la tête.
"Il a tué mon père, mon dernier parent !"
Estomaquée, je m'assois à côté d'elle alors qu'elle renifle et essaie de reprendre un peu de contenance. Je passe mon bras autour de ses épaules.

 "Qu... Quelqu'un a tué ton père ?"
Je n'en revenais pas, je ne pouvais tout simplement pas comprendre qu'on me parle de meurtre, là, alors que Monsieur Dad achetait une pomme en sucre à Mme Mom. Elle fait oui de la tête tristement, rageusement.
"Oui ! C'était lui, le tueur en série Monsieur Spy!"
Je connaissais ce meurtrier. Il était sur toutes les chaînes de nouvelles, dans tous les journaux. C'était un homme qui donnait signe à une famille, à un couple, à un foyer, en fait, où les gens sont très proche les uns des autres. Il les rencontrait et leur disait, en quelque sorte, qu'il allait tuer un des membres du foyer devant tous ceux qui habitent là. Il observe ensuite la famille de loin à l’aide de technologie sophistiquée. Pendant la nuit, après les 24h, il se pointe au foyer et tue la personne choisie, sa proie, à l'aide d'un nombre incomptable de coups de couteaux et, des fois, une balle dans la tête. Si jamais on remarque qu’il est dans les parages, qu’on le voit durant ces 24h, il tue rapidement et efficacement. Tous savent qu'il est rouquin et n’est pas trop vieux, mais on ne l'avait jamais attrapé, comme s'il était un fantôme, un spectre venant hanter famille après famille. La jeune femme, après m'avoir conté ça, est partie en courant dans la foule avant que je ne puisse réagir et a disparu. Je suis retournée voir Monsieur Dad et Mme Mom, bouleversée, et je leur ai dit que j'étais fatiguée, que je voulais retourner chez moi. Mme Mom et Monsieur Dad étaient un peu fatigués aussi, donc nous avons quitté. Ils n’avaient heureusement pas entendu mon échange avec cette étrange demoiselle, car sinon ils me bombarderaient de questions ! Nous sommes retournés à la maison et je me suis assise à la table de cuisine alors que Mme Mom fumait sous la hotte et Monsieur Dad, quant à lui, faisait je ne sais trop quoi dans une autre pièce. Soit dit en passant, la maison n'était pas du tout comme celle dans mes souvenirs ; elle avait deux étages, était blanche immaculé partout avec des meubles des années 90...

Soudainement, un grand jeune homme roux avec des lunettes carrées avec une petite monture en métal, habillé d'un débardeur et d'une veste noires, d'un jean noir délavé, les cheveux un peu en bataille et très, très grand entre, les mains dans les poches, le sourire aux lèvres, dans notre cuisine. Trop surprises pour réagir, Mme Mom et moi le regardons du genre "Heu, tu fais quoi ici ?". Il nous dit simplement, en sortant un couteau de son pantalon, un long couteau de chasse avec des coches dedans pour faire encore plus mal lorsqu’il pénètre la chair de ses proies "Bonne journée, Mesdames..." Il fixait Mme Mom. Prise de panique, je me suis mise à crier alors que ma mère se mettait à trembler "Papa ! Papa !". Je me suis élancée vers ma mère pour ne pas qu'il ne la touche ; elle ne peut aucunement se défendre, elle est trop faible. Il sourit et reste là alors que je passe juste devant lui. Il peut me toucher en tendant le bras... J'ouvre un tiroir de la cuisine et sortis le plus gros couteau de cuisine. Évidemment, avec une lame si mince contre une lame de guerre, il briserait probablement. Le rouquin riait et décida de me mettre au test alors que j'entendais Monsieur Dad arriver ; il tenta de me lacérer un bon coup à la poitrine, mais je bloquai le coup avec mon couteau de cuisine, près du manche comme ça il briserait beaucoup moins facilement. Il ricana, tourna du poignet pour atteindre mon index et le couper un peu. Je ne ressentais pas la douleur, mais j'ai bien senti mon doigt chauffer, déchirer sous la lame... je sentais aussi mon propre sang couler le long de ma main alors que je tremblais. "Profitez-en bien..." Il s'éloigna dans l'ombre de la pièce d'où il venait alors que mon père s'élança vers lui. Rien. Il trouva la porte patio ouverte un peu plus loin sans jamais avoir entendu ou vu le rouquin. Il ouvrit toutes les lumières alors que moi, je restais avec Mme Mom, je pleurais et tentai de la consoler. Il s'en venait pour elle, c'était évident. On le savait tous sans pouvoir expliquer pourquoi. Théoriquement, demain allait être la dernière journée que nous allions tous passer ensemble. Le lendemain, Monsieur Dad était déjà réveillé avec Mme Mom et c'est celle-ci que j'entendis crier qui me réveilla, tard puisque je n'avais pas été me coucher avant les petites heures du matin, trop inquiétée par notre présente situation. Je descendis en trombe en pantalons de cotton Hello kitty et débardeur blanc. Mme Mom est certaine qu'il est là et la regarde alors que Monsieur  Dad a crié après la police qui ne voulait rien savoir. Elle est en pleine crise de nerfs et je tente de la consoler ; en vain.

Juste pour prouver qu'elle rêve -pour la rassurer plus qu'autre chose- je vais voir dans toutes les fenêtres... puis je l'aperçois par la porte patio. Il a un fusil de précision et nous regarde par la lunette de son fusil haut calibre. Je regardais par les lattes du store de la porte patio. Il m'a évidemment vu puisqu'il m'envoya la main du haut de sa colline de neige, le dépotoir à neige municipal derrière notre maison, quoi. Je me ruai hors de vue puisqu'il avait l'air prêt à tirer et mon cœur se mit à pomper fort, très fort. Je me cachai derrière le comptoir et regardai Monsieur Dad et Mme Mom qui s'étaient figés en me voyant me jeter sur le côté de la sorte. Justement, la fenêtre au-dessus du comptoir derrière lequel j'étais caché éclata et une énorme balle vint se planter dans le mur à deux doigts de Monsieur dad. Il n'est pas la cible, donc ne mourra pas.  Je criai à Monsieur Dad d'aller cacher Mme Mom en haut et d'appeler les secours. Je me ruai, à quatre pattes, retenant mes larmes en me mordant la lèvre, vers la cuisine pour y chercher mon couteau. J'entendis Monsieur Dad et Mme Mom crier en haut et courus à leur rencontre. Il est là, en haut des escaliers et me faisais dos.  Je m'élançai avec tout le courage que j’ai pu trouver, j'ai peur pour Mme Mom, j'ai peur pour Monsieur Dad. Pour me donner du courage, je crie. Je crie un cri de rage, de guerre. Je m'élance en montant les marches quatre à quatre de mes petites jambes ramollies par la peur. Il fait un pas vers la gauche et je me plante contre le mur du fond. Il ricane alors que j'essaie de lui faire un croc en jambe. Il sort son couteau, mais Monsieur Dad fonce vers lui et le prend par surprise. Il descend donc les marches en mi équilibre et disparaît dans la maison.

"Courrez, faut sortir d'ici !" ai-je crié.
Je passai devant, Monsieur Dad prenant Mme Mom dans ses bras. J'arrive pour sortir, mais il est devant l'entrée, projeté par les deux garde-robes miroirs en infini nombre. "Coucou, ma belle." me dit-il. Je crie et Monsieur Dad se rue dans la cuisine.
"Call 9-1-1 !"
C'était moi, encore une fois, paniquée, qui criait. L'assassin tenta de se ruer vers Monsieur Dad et Mme Mom de façon si habile que j'en avais le tournis... Évidemment, je n'arrivai pas à m'approcher parce qu'il me distançait à l'aide de son couteau... puis il sortit un flingue de son pantalon comme si son couteau n’était pas déjà assez effrayant. Je figeai alors qu'il m'envoyait un sourire fou, et le suivis. Je me mis entre le Monsieur Dad et Mme Mom et lui, tentant de trouver un couteau, mais il n'était pas dans le tiroir. "Que cherches-tu, Mme Je ?" Monsieur Assassin Spy connaissait mon nom ! Je figeai et le regardai, prise de peur. Mme Mom me cria qu'il était sur le comptoir alors je le pris de son bloc de bois, le mettant entre lui et moi, le tenant entre mes deux mains tremblantes. "Jozy and the pussy cats. Long tails and ears for hats..." il s'empalla lui-même en grimaçant sur mon couteau et je reculai, traumatisée. Il riait, aimait bien mon désarroi, mes larmes. Je ressemblais à Edward Elrich, dans Full Metal Alchemist alors qu'il se prenait contre Barry the Butcher/Slicer. J'étais paniquée et j'essayais de fuir et de protéger en même temps. J'étais certaine que nous allions tous mourir. Monsieur Dad et Mme Mom étaient figés de peur, se demandaient qui allait vaincre entre leur fille adorée, leur bébé, ou Monsieur Assassin Spy roux au sourire d'ange.

Il commença à me donner plusieurs coups que je bloquai tant bien que mal, paniquée, bloquant plus par réflexe qu'en y pensant réellement, criant ma peur, criant ma crainte de perdre la vie. Mon esprit était une spirale de panique et n'arrivait même plus à se concentrer assez pour parler, pour comprendre ce qu'il me disait. Mais en me rouant de coups, il me parlait, me disait des paroles calmes que je n'arrivais pas à entendre ; je n'arrivais même plus à comprendre si Mme Mom pleurait ou non alors que mes oreilles captaient bel et bien ses puissants sanglots. Il m'entailla l'épaule droite, la cuisse gauche, la main droite. Il se laissait toucher pour me faire plaisir... Finalement, alors qu'il me touchait la main, à peine, je gémis et glissai ma lame contre la sienne, entaillant le dos de ma main encore plus, mais je réussis à planter mon couteau dans son ventre. Si vous pensez que poignarder quelqu'un est facile, au contraire... Il y a de la résistance et cette douleur le fit presque lâcher son couteau alors qu'il me demandait du regard voulant dire"Pourquoi ?". J'entendis finalement les policiers arriver. Il sortit son flingue à nouveau, ne l’ayant pas encore utilisé sur nous et me repoussa, entailla le bras de Monsieur Dad, le sang se mettant à pisser partout, ne réussit pas à toucher Mme Mom parce que son mari a été assez courageux pour se placer entre eux. J'entendis des coups de feu et je vis deux agents tomber au sol, inertes. Il disparaît. Je me rue vers l'entrée principale alors que le couple visé sortit par la porte patio, derrière la maison. Je vois le Monsieur Détective Blond, un homme blond comme son nom l’indique à la coupe de cheveux de Nick Carter dans les temps où les BackStreet Boys étaient populaire, vous savez, la coupe en bol ? Mais sur un homme dans la quarantaine, fatigué, sur les nerfs. Son reflet se fait projeter dans les miroirs à ses côtés. Monsieur Assassin Spy se redresse du haut des miroirs et lui tire dans la tête alors que je lui criai de regarder en haut, trop tard, faisant un éclat dégoûtant de sang et de cerveau dans un des miroirs. Je crie et il saute en bas, se dirige vers moi alors que je suis figée net sur place et me prend par la taille pour me coller contre lui, couteau sous la gorge.

"Et comment sais-tu que c'est ta mère que je recherche."
J'ai su, là, que tout était fini, qu'il en avait marre de prendre les parents et que... c'était la pire chose au monde de voir son enfant se faire tuer devant soi. Puis j'me suis réveillée en sueur, en panique, le souffle court avec encore la pression du couteau sur mon cou, son corps plaqué sensuellement contre le mien et son regard brûlant d'envie plongé dans le mien. Je restai là à trembler, longuement. Il faisait noir, mais j’étais confortable. C’était un peu humide, mais normal puisque j’étais couverte de sueur de la tête aux pieds. Pourtant, je n’arrivais pas à bouger… et le souffle que je peinais à reprendre ne faisait que s’empirer… Dans ma bouche, une texture dégoûtante quand je l’ouvrais… mes yeux n’arrivaient pas à ouvrir, tout restait noir. Mon corps était lourd et je sentais que mes poumons allaient exploser. J’ouvris finalement les yeux. Je vis une belle plage avec un vieux meuble en bois, comme une grosse armoire de cuisine pleine de couleur, en vieux bois décrépit. Un homme bedonnant sortit tout droit d’un film policier, vous savez, les gros monsieurs pauvres et tellement hors la loi qui finissent tous pas mourir parce qu’ils se font trahir par leur patron ? C’était un mec du genre. Monsieur Bedon Croche. Je n’entendais pas très bien, j’étais fatiguée, mais légère et un peu plus haut qu’eux. Les policiers ne semblaient pas convaincu qu’il était innocent, mais n’avait pas trouvé de preuve d’autre chose. Ils sont partis et Monsieur Bedon Croche les remercia de leur visite. Il ouvrit ensuite avec envie les portes, une à une, du meuble. Je m’y vis. Mon cadavre. Il le déterra et m’étendit contre le sable chaud pour s’étendre contre moi. Ce que je vis me dégoûtai…

Et je me réveillai finalement dans mon lit, pour de vrai, serrant mon corps contre lui-même, haletant, couverte d’une sueur froide. Comme je déteste mes cauchemars… Surtout avec ce personnage roux… le même que mon rêve d’il y a plusieurs années, celui qui me marque encore. Un grand rouquin sadique, mais presque gentil en même temps. Un prédateur qui m’aime comme proie puisque j’ai du courage, mais que je n’en suis pas moins terrorisée. On dit que pour certains sociopathe, la peur et la douleur sont deux aphrodisiaques très puissants…

1 commentaire:

  1. Beuh, c'est horrible comme cauchemar !
    Perso, j'suis bien contente de presque jamais me souvenir de mes rêves, c'est souvent bizarre un rêve ! ^^'

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