vendredi 13 juillet 2012

La Mystérieuse Madame Je : Au cinéma, seule

Je suis allée voir un film aujourd'hui. Seule. C'était mon cadeau de fête. Deux billets et un popcorn. J'avais déjà les bonbons d'achetés en vrac ; une vraie aubaine. Ce qui est drôle est que j'ai déjà vu ce film. Et que j'avais un autre billet... mais plus personne pour me suivre dans mon aventure devant le grand écran. Monsieur Pretty Boy m'est lointain, maintenant. J'ai l'impression qu'à chaque jour, le creux s'agrandit et ne cessera jamais de s'agrandir. Que, de mon côté, je commence à perdre espoir. Je me dis qu'il ne m'aimera plus jamais. Qu'il m'oublie. Que je ne suis pas importante pour lui. Je suis beaucoup trop difficile à vivre avec, voyons... Je suis beaucoup trop folle, trop stressante... Pourquoi m'aimerait-on après tout ? Oui, ma confiance en moi mange une claque. Je croyais m'en sortir, mais je m'empire. Je deviens de plus en plus nauséeuse parce que je ne suis pas aimée en retour par la personne que j'aime. Je tremble de plus en plus la nuit avant de me coucher, donc je m'assure d'être bien épuisée pour aller dormir pour ne pas trembler comme une épileptique. Pour ne pas penser...  Penser tue, justement comme déblatérer tous mes sentiments de cette façon alors que je suis allée au cinéma. Pourquoi est-ce que je parle encore de Monsieur Pretty Boy ? Parce que l'autre billet était pour lui. Parce qu'il n'a pas pu venir. Il était occupé, j'étais mal à l'aise. Peut-être trop insistante aussi. Peu importe, je suis toujours trop... Trop. Ce film est basé sur mon super héro préféré de mon enfance. Il est très divertissant, je l'aime bien. C'est pourquoi je suis allée le voir quand même, seule, pour la deuxième fois. C'est pourtant un film sur lequel je pleure. Oh comme je pleure ! Même si je sais ce qui va se passer, vers la fin, je ne peux m'empêcher de me crisper en voyant leur visage triste, en voyant l'émotion circuler sur leur faciès. Je murmure les paroles en même temps qu'eux, les joues humides.  On me regarde comme si j'étais une folle, évidemment, parce que la bande d'hommes à côté de moi rient. Je ne suis qu'un spectacle pitoyable. Non seulement un spectacle pitoyable, mais aussi séduisant puisqu'ils semblent intéressés par ce que mon décolleté bien rempli contient. Moi, je regarde les traits tirés de l'acteur et je me dis qu'ils ressemblent aux siens, comme ces mots qu'il m'a prononcés, ces exacts mêmes mots. "I can't do this." m'a-t-il dit. Moi, je ne peux faire ça. J'ai l'impression que je ne serai pas capable de survivre cet épisode traumatique. Que je ne suis pas bien dans ma peau seule. Je ne suis jamais bien dans ma peau de toute manière...  J'espère, j'espère qu'il ne m'a pas remplacée. Je suis si facile à remplacer dans la vie des gens. Tellement facile qu'on le fait tout le temps. On me quitte comme si je n'avais jamais existé, comme si je n'avais jamais été spéciale à leurs yeux alors qu'ils étaient le monde pour moi. La vie est injuste comme ça. Les gens sont égoïstes et n'aiment que ce qui leur rapporte du bien. Me voilà en train de réfuter ma thèse même de mon cours de philosophie de l'être humain... Me voilà en train de contredire mes espoirs en la race humaine. Me voilà si brisée par de simples mots, par des sensations fantômes de caresses, par des envies de chair laissées à elles-mêmes. Je ne veux pas qu'on me garde dans le silence, je ne veux pas qu'on me donne des câlins par pitié, je ne veux pas m'acheter de vibrateur. Je veux un homme pour compléter ma vie et me faire sentir femme. J'ai besoin d'un homme pour me montrer qui je suis, un homme qui m'aime et m'accepte pour qui et ce que je suis puisque je ne le crois pas moi-même. J'ai besoin qu'on me le démontre avec preuves scientifiques solides irréfutables.  Mais je suis laissée à moi-même avec de faux espoirs d'un lendemain heureux avec une personne magnifique ; évidemment que le gazon est plus beau chez le voisin puisque tu y es... Tu n'es pas au cinéma.

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