dimanche 13 mai 2012

La Mystérieuse Mme Je : Because I'm that kind of girl


Ce soir était une soirée fantastique. Journée épuisante, certes, mais tout de même extraordinaire. Pourquoi ? Car je suis entourée des plus belles personnes. Elles emplissent mon cœur de bonheur, me font respirer la vie à pleines narines, me font voir toutes les couleurs que mon cerveau peut enregistrer. J’ai une très belle vie, une très belle famille, de très beaux amis et de très belles personnes trop spéciales à mes yeux pour les décrire…

Et pourtant, me voilà à vouloir verser toutes les larmes de mon corps, à vouloir vomir des mots qui ne me viennent pas, à vouloir faire jaillir ces cris mortels, silencieux, qui hantent mon esprit. Me voilà à me retrouver face à Mme Elle, à me faire dire toutes mes quatre vérités, à me faire psychanalyser alors que je ne suis qu’une. À me faire dire toutes ces mensonges, ces dures vérités qui me sont cachées par ma facette innocente et pure, cette facette que tous connaissent. Que je cache. Dont j’ai honte, car ce n’est qu’hypocrisie. Because I am that kind of manipulative bitch, this girl I hate so much and want to see in the dirt, that is so much hated by society. Je suis cette fille qu’on dit salope, qu’on dit menteuse. Cette fille marquée par la société d’aujourd’hui et pourtant répandue dans toutes les âmes féminines de ce temps perdu. Mme Elle me rappelle cette triste réalité, me fait remarquer à quel point j’ai besoin d’attention –même si je le savais déjà- et me dit sans cesse que je devrais cesser de faire croire aux autres que je suis moi et non elle. Because I am that crazy skank, that attention whore, that mean little girl. Oui, je ne suis qu’une petite fille. Je ne suis que cette petite fille maigre, aux longs cheveux noirs, raides, au toupet carré, au visage rond, au corps maladif, à la peau pâle et matte. Intérieurement, du moins. On voit mon anorexie dans mes genoux. Pourquoi n’ai-je jamais faim ? Suis-je subconsciemment malade à m’en faire oublier de ressentir la faim, de vouloir maigrir à ce point, de vouloir être cette poupée plastique que tous disent ne pas rêver, mais dont la société nous mène à penser que c’est l’incarnation même de la beauté d’aujourd’hui ?

Je crois bien que oui, malheureusement. Je crois que ce n’est pas le seul de mes soucis. Non… Je suis si malade, so sick, so disgusting. Because I am not PERFECT. Because I should be PERFECT. Because I want to be PERFECT. Mais on m’a élevée autrement. On m’a élevée comme une petite poupée qui doit tout subir, qui doit aimer souffrir, qui doit sourire lorsqu’on ne le demande pas et qui ne doit pas mourir. Surtout pas. Que mentir, souffrir. Montrer que tout va bien.
Et pourtant, tout va bien. Mais je ne le veux pas. Because I’m a twisted fuck. I want to suffer because I like it. I like to be treated as if I was just a worthless piece of shit. I want to be low, lower than a snake can go. I want to be down and dirty. Je veux laisser ces larmes invisibles couler, se mêler au sang qui ne cesse de couler, que j’aimerais voir gicler et se mélanger à mes tripes qui ne cessent de grouiller dans mon fort intérieur. Je veux être cette fille, celle qui prend la place des autres, celle qui se fait battre par son mari, celle qui se fait violer par son père, celle qui combat le cancer à la place de sa mère. Parce qu’elles méritent toutes mieux que moi. J’ai tout pour jouir de la vie et je n’en veux pas. Depuis des années, je m’efforce de voir la lumière alors que je ne veux que voir la noirceur. Alors hop les Advils. Une pilule, une petite granule, une Advil, mille milligrammes. Y’a rien de mieux mon vieux que de se faire du mal-euh.

Oui. Je veux éviter cette réalité, celle de Mme Elle, celle avec Mr Pretty Boy puisque c’est si heureux, si beau. Comme des petits papillons. Las mariposas. Die Schmetterling. Ma vie est trop belle pour ce que je veux, mon emploi trop payant pour ce que je fais. Je ne mérite rien de tout cela, car je vais finir par tout bousiller tout simplement parce que je vais rechercher à me faire du mal. Je vais rechercher cette lame si chère à moi qui a tant labouré ma chair pendant mon adolescence. Oui, exactement. Ces cicatrices ne sont pas des petites marques de griffes des quatre chiens, non… ce sont les marques de cette pute maladive, bipolaire, dépressive. Que de mots tristes, n’est-ce pas ? C’est ce que j’aime. L’attention est ce que je recherche dans le fond. Je parais comme une petite fille bien normale, joviale, bien gentille. Je suis gênée parce que je suis incertaine. Parce que je ne crois pas en ma beauté, en mes 34 D, en mes capacités à manipuler. Je pourrais tout avoir en claquant des doigts, je sais, j’ai déjà essayé de manipuler les gens dans mon plus jeune temps. Ça fonctionnait. On me le reprochait. Donc j’ai découvert que je n’étais pas aussi géniale que je le croyais. Puis j’ai remarqué quelle personne exécrable j’étais devenue. Puis je me suis mise à me redouter. À me cacher derrière cette façade de douce MOI.  Because I’m that kind of girl. The one boy all say they would be if they had boobs and a vagina.

PS : I love you.

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