lundi 24 novembre 2014

La Mystérieuse Mme Je : Peur

J’ai décidé de me séparer de la société pour un petit moment, prendre du temps pour moi et relaxer. Je me suis donc déniché un petit loft dans la forêt à une distance respectable de la ville pour ne pas m’exténuer en faisant les courses. Ce petit appartement au-dessus d’un garage, en haut d’une côte à environ deux cents mètres de la rue, est parfait pour moi; certes, un peu petit, mais très chaleureux. Je peux passer plus de temps avec M. Coco, M. Doctor, Mme Belle et Mme Whoopy. Cela faisait beaucoup trop longtemps que je n’avais pas passé du temps avec M. Coco et il me manquait énormément! Dormir collé sous les couvertures la nuit avec la fenêtre ouverte pour de l’air frais me manquait aussi. Ce n’était pas humide comme mon autre appartement en ville et je n’ai pas le désagrément de voisins très bruyants! J’ai accès à de l’électricité, Internet et de l’eau chaude : tout ce dont j’ai besoin! Bon, Internet n’est pas un besoin essentiel à la survie de tous les jours, mais je n’ai pas accès à la télévision, donc je regarde des émissions et des films par Internet. Et je peux aussi ainsi communiquer avec mes amis qui habitent à des centaines de kilomètres de chez moi. Ils me manqueraient trop si je ne pouvais pas leur parler… Mais pourquoi est-ce que je me justifie?! Je n’ai pas besoin de me justifier!

Aujourd’hui est le premier jour d’automne, ma saison préférée! J’en ai profité pour me balader entre les arbres avec M. Coco et prendre de l’air frais de la campagne. Rien ne me fait plus plaisir que de regarder les feuilles changer de couleur en excellente compagnie, habillée d’un petit manteau de couleur vive (mon manteau automnal est orange!) ainsi qu’un beau béret chaud en laine. M. Coco a aussi apprécié sa journée en ma compagnie, mais étant plus énergique que moi, il courrait partout, se salissant ainsi plus que moi. Je trouvais cela dommage; j’allais être la personne responsable par après et toute nettoyer son dégât de boue et poussière!

Nous sommes rentrés en soirée, juste à temps pour que je cuisine et, surtout, pour regarder le coucher de soleil. M. Coco commençait à avoir froid, donc il s’est blotti dans mes bras alors qu’on regardait les reflets du soleil sur le ciel avec un sourire de contentement aux lèvres. J’avais concocté un énorme plat de croustade aux pommes que j’ai partagé avec Mme Mom et M. Dad lorsque je suis allée les visiter. De beaux compliments ont accompagné notre dessert et j’étais bien heureuse d’avoir plu à leurs papilles gustatives! M. Coco ne mange pas de dessert. En fait, il mange rarement autre chose que la nourriture que je prépare spécialement pour lui… sauf quand je le gâte un peu et que je partage avec lui. Il surveille son poids, donc il ne doit pas manger trop de nourriture grasse! Il faut avouer que je ne fais pas attention du tout à cela, moi.

Le four se mit à sonner en même temps que je finissais de nettoyer le dégât de M. Coco. Il faisait déjà noir dehors… S’il y avait bien quelque chose que je n’aimais pas de la belle saison qu’est l’automne, c’est bien qu’il fasse noir beaucoup trop tôt! C’est probablement la seule chose que j’aime de l’été : le soleil reste super longtemps! D’accord, je dois avouer que les piscines et les parcs aquatiques accotent la longueur des journées. Je sortis le saumon du four avec mes mitaines de four à l’effigie de la star bien connue, Mme Hello Kitty, en tablier. Mon riz était déjà prêt, j’avais mis mon assiette avec ma portion généreuse de riz au bouillon de poulet dans la micro-onde pour que ma nourriture ne refroidisse pas trop. Je servis mon saumon à la lavande, basilic et au miel sur mon riz encore tout chaud et m’installai sur mon lit et ma montagne de coussins. L’appartement était trop petit pour un divan et, de toute manière, j’avais un divan en L dans mon ancien appartement qui ne serait pas même entré dans mon petit loft et il aurait été trop compliqué à déménager, donc je l’ai vendu et j’ai laissé le souci de le déménager à la personne à qui je l’ai vendu. Rusée comme un renard!

Une autre raison pourquoi j’aime autant l’automne est que tous les meilleurs films d’horreur sortent à cette saison-ci! Les films d’horreur ou de suspense sont les meilleurs, d’après moi. Assiette sur mes cuisses, ordinateur portatif en face de moi, je mis un bon film d’exorcisme et de hantise. M. Coco vint se blottir contre moi et je mis mon cellulaire sur le mode vibration pour ne pas être dérangée. Cela faisait un peu moins d’une heure que mon film était commencé alors que… ma porte s’ouvrit toute seule. Je dois préciser que j’ai un vestibule fermé, donc la porte qui a ouvert est la porte intérieure. Je suis seule avec M. Coco, dans le noir et déjà stressée par le film d’horreur que j’étais en pleine en train d’écouter. M. Coco se mit à beugler et couru à la porte alors que moi, je restais figée dans mon lit. Je pausai mon film et, vu que Coco ne s’était pas mise à grogner (il grogne lorsqu’il attaque quelqu’un; il n’est pas très social), donc aucun intrus ne s’était glissé dans la pénombre. Je me levai et fixai la porte et le noir autour, ne détachant même pas mes yeux lorsque je trébuchai sur la poubelle, ne m’arrêtant même pas pour la ramasser tellement j’étais terrifiée… mais quand on habite toute seule, on n’a pas le choix de prendre son courage à deux mains et aller voir! Et dans mon cas, aller fermer la porte. Une fois à la hauteur de la porte, je vis que la porte menant à l’extérieur était fermée. C’était seulement la porte du vestibule menant à mon air de vie de l’appartement qui s’était ouverte. C’était trop bizarre. La porte de la salle de bain juste à la gauche de ma porte d’entrée était fermée et la lumière fermée. J’ouvris la lumière intérieure pour m’assurer qu’il n’y avait bel et bien aucun intrus ou fantôme qui s’était glissé dans mon appartement et ensuite la porte de la salle de bain pour vérifier si Mr Doctor, Mme Belle et Mme Whoopy étaient corrects. Ils étaient seuls et ne semblaient pas comprendre ma terreur, étant le plus calme qu’un lapin peut être. Je fermai les portes et les lumières, retournai rapidement à mon lit et me hâta de m’emmitoufler dans ma couverture blanche toute douce avec M. Coco.

Le film d’horreur était presque terminé lorsque j’entendis un cognement sourd… contre ma porte d’entrée à l’appartement. Oui, la même porte qui s’était ouverte il y a moins d’une heure. Ma respiration se fit rapide et M. Coco n’arrêtait pas de crier. Je le pris contre moi et le serrai fort contre ma poitrine. Je suis certaine qu’il se sentait attaqué par mon cœur qui battait si fort dans ma cage thoracique! Je le calmai et le gardai dans mes bras pendant un moment, regardant à peine la fin de mon film. Je n’eus même pas le courage de me lever et d’aller me brosser les dents ou même aller aux toilettes! Je fermai mon ordinateur portable, enlevai mes vêtements et me glissai dans mes couvertures, prête à dormir face au mur, car je ne voulais pas voir ce qui se passait dans mon appartement si jamais quelque chose de surnaturel se passait. J’essayais de dormir, mais j’étais affolée et mon cœur résonnait dans mes oreilles comme un tambour avec un rythme pas très réconfortant. M. Coco était toujours dans mes bras et me trouvait un peu trop affectueuse pour son goût. Il essayait souvent de se détacher de moi, mais je ne le laissais pas aller. Je ne vais pas être seule pour faire face à peu importe ce qui se passait ici!!

Probablement quelques heures plus tard, alors que je ne dormais toujours pas, que je gardais mes yeux fermés parce que je ne voulais pas risquer de voir quelque chose que je regretterais plus tard. La logique est quand même ridicule si l'on y pense bien : si je ne vois rien, rien ne peut me faire du mal! Mais j’étais au bord du pays des rêves alors qu’un autre son se fit entendre et grogner M. Coco. C’était comme un grognement ou un roulement de tambour d’outre monde. Ce n’est pas un son naturel. Et ce son venait de ma fenêtre ouverte donnant sur la cime des arbres. Le son devint rapidement assourdissant, mais ne dura que quelques secondes. Cette fois-ci, M. Coco tremblait, mais je ne hurlais pas. Il grognait par contre, mais très faiblement. Il avait peur. Ces petites bêtes ressentent le surnaturel. Et moi, j’avais tout simplement tellement peur que je cessai de bouger. Respirer me donnait la chair de poule.


Je tendis l’oreille et entendis un petit grattement s’approcher… de plus en plus près… Juste à côté de mon lit et

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