La vie est
dure parfois. On dirait qu’elle nous en veut et s’acharne à nous faire perdre
notre sourire. Et c’est si facile à perdre un sourire… Surtout avec les
mésaventures qui me sont arrivées dernièrement…
Mardi, j’avais
un rendez-vous de pris avec mon garage pour installer les nouveaux pneus d’hiver
que j’avais commandé. Ils les avaient commandés, allaient me les installer et j’allais
partir avec une voiture toute prête pour affronter notre redoutable hiver. Mon
rendez-vous était un mardi. Je travaillais ce mardi. Je devais donc me
présenter là avant de me rendre au travail, laisser mes clefs et marcher jusqu’au
bureau après. Je me suis réveillée en retard, car j’avais si froid si je
sortais des couvertures… et je compris pourquoi lorsque j’eus le courage de me
retirer de mes couvertures chaudes et si confortables… Ma porte d’entrée était
ouverte. Cela me surprit et je la fermai tout en regardant autour de moi pour
voir s’il y avait quelque chose qui manquait. Le bordel dans ma demeure ne me
permettait pas de faire une liste de tout ce qui s’y trouvait, mais si on avait
déplacé quoi que ce soit dans ce bordel, je l’aurais su. Rien n’avait bougé. La
porte de la salle de bain – où les lapins vivent dans une température
habituellement encore plus chaude que celle de mon espace de vie à moi — était
toujours fermée, donc aucune chance qu’un de mes amours se soit sauvée. Il
faisait douze degrés Celsius dans mon appartement. Douze degrés! Je comprends
pourquoi M. Coco n’était pas sorti pour déjeuner lorsque nous nous sommes
réveillés à cinq heures du matin! Il se réveille souvent avant moi pour manger.
Ce matin-là, par contre, un peu nerveuse de retourner au travail, je m’étais
réveillée presque une heure plus tôt que prévu. L’insomnie fonctionne des deux
côtés; soit, on n’est pas capable de s’endormir, soit on se réveille beaucoup
trop tôt pour aucune raison apparente ou, le pire, les deux en même temps. Eh bien,
j’avais eu un peu des deux cette nuit-là. J’avais vraiment pitié de mes bébés,
donc je les ai pris un à un dans mes bras pour les réchauffer, les mettre en
dessous de ma robe de chambre pour leur faire profiter de ma chaleur
corporelle.
Malheureusement
pour moi, rester au lit pendant plus d’une heure – même si je m’étais réveillée
plus tôt — et réchauffer les lapins un à un me causa de partir en retard… je n’eus
pas assez de temps pour déjeuner. J’allais me prendre une boisson énergisante
en chemin, donc je m’étais dit que je prendrais aussi quelque chose à grignoter
en chemin. Il n’y avait rien de moyennement bon pour la santé dans ce
dépanneur. Pas de pâtisseries, seulement que des petits gâteaux usinés ou des
bonbons, du chocolat et des chips. C’était décourageant. Je me rendis donc au
garage dans le gros trafic et dès que je fus dans la bâtisse, je dus aller aux
toilettes. Je ne me sentais pas bien avec rien dans le ventre. Mon reflux d’acide
gastrique était à un point (lors du stress, déshydratation et sans manger) où j’avais
des nausées même lorsque je conduisais ma voiture. Même si j’ouvrais la
fenêtre. Une fois terminée aux toilettes, prenant une gomme à la menthe, je me
dirigeai vers la réceptionniste qui m’accueillit avec un demi-sourire. J’allais
apprendre à détester ce demi-sourire. Je lui dis que je venais déposer ma
voiture puisque j’avais un rendez-vous pour faire poser mes pneus d’hiver
cloutés. Oui, cloutés. On avait installé des petits clous sur mes pneus pour
avoir plus de traction. J’habite dans la forêt quand même!
C’est alors
qu’elle me regarda d’un air comme si je venais d’une autre planète alors que je
lui disais mon nom. Elle continua ses vérifications et me dit que mon
rendez-vous n’était pas ce mardi, mais bien mardi PROCHAIN! J'étais abasourdie.
Je lui répétais sans cesse que c’était bel et bien aujourd’hui mon rendez-vous,
que lorsque j’avais appelé il y avait plus d’une semaine de cela qu’on m’avait
bien dit ce mardi, que je l’avais même inscrit dans mon calendrier virtuel sur
mon téléphone portable et elle me dit que c’était impossible de passer ma
voiture aujourd’hui. Je lui fis aussi savoir que deux lumières orange s’étaient
allumées sur mon tableau de bord et que ça m’inquiétait. Elle me dit qu’elle n’avait
pas le temps pour cela aujourd’hui. J’étais vraiment, vraiment désespérée et
stressée et mal en point. Je quittai le garage et me dirigeai vers le travail,
le cœur dans le ventre. Je composai le numéro du petit restaurant à déjeuner
dans le même bâtiment que mon travail et leur commandai un bagel, sans beurre
sans rien. Juste un bagel. J’avais du creton avec moi, donc j’allais pouvoir me
tartiner un bon bagel au creton! J’allais devoir arrêter aux toilettes par
contre. J’entrai dans la bâtisse, déposai mes choses dans le vestiaire au
travail, mon lunch dans le frigidaire pour les employés de jour (réfrigérateur
qui sent la charogne…) et me dirigeai plus que rapidement aux toilettes, n’ayant
même pas le temps de répondre au salut que mes collègues me lançaient. Après
avoir été aux toilettes, je me repris une deuxième gomme, ayant perdu la
première en allant aux toilettes. Je descendis, paya mon bagel et remonta.
La journée
se passa bien, mais je reçus un coup de fil de Monsieur Frère. Puisque je n’étais
pas en pause, je ne pus répondre. Une fois le temps de dîner, je pris le
message qu’il m’avait laissé; il s’excusait de la part de l’administration du
garage et me fit savoir que je pouvais passer après mon quart de travail – à 16 h
— et qu’on allait me laisser une voiture de location. J’étais super heureuse!
Après avoir terminé de travailler, je me dirigeai au garage, laissant les clefs
à la dame qui me fit son demi-sourire et un homme vint me chercher pour m’amener
à la voiture de location et signer les papiers d’assurance et tout le tralala.
C’était compliqué parce que j’avais plusieurs effets dans ma voiture. Je fis un
coucou rapide à Monsieur Frère qui était avec un autre client avant de partir
avec Mr. Enterprise qui allait me prête une belle voiture de l’année. Bon,
cette voiture n’avait pas le démarreur à distance ni la caméra de recul ni la
grosse radio à écran tactile comme la mienne (dont le Bluetooth semblait être
vraiment défectueux, ne voulant rien savoir de connecter mon cellulaire
efficacement et ne voulait plus le supprimer par la suite…), mais c’était un
peu plus luxueux! Il n’y avait pas de clef. C’était une manette qu’il fallait
avoir sur soi pour que les portes se déverrouillent et que le moteur parte.
Pour changer du neutre au mode stationnaire au mode conducteur, c’était une
petite roulette et non une manivelle ou un bras. Ils avaient même un système de
postes de radio par satellite d’extra! J’écoutais donc le poste de chansons de
Noël. C’était une journée stressante, mais ça allait finalement mieux!
Jour deux
de semaine stressante semblait super bien aller. Le travail était comme d’habitude
(quoique j’eus des problèmes avec les programmes du travail, ne me souvenant
plus de certaines commandes et c’était très frustrant) et j’eus même des
compliments de quelques employés lorsque je leurs fis part de façon indirecte
de mon petit problème d’estime de moi à cause de mon surplus de poids que j’avais
gagné durant les mois où j’ai manqué le travail. C’était très flatteur et
réconfortant. Finalement, j’aimais bien les collègues. Ceux qui travaillaient
de jour et qui ne s’amusaient pas à créer des rumeurs ridicules à mon sujet.
Après le
boulot, Mme SerialK m’avait invitée chez elle pour qu’on puisse se diriger
chez Miss Adolescente ensemble après avoir soupé et écouter un film toutes ensemble.
Ça s’annonçait comme une superbe soirée! Je passai du temps avec le fils de Mme SerialK
qui adorait les invités (mais j’aime bien penser qu’il m’aime moi spécialement
parce que c’est toujours bon pour l’égo se dire qu’on est spécial) et aidai à
faire la vaisselle par la suite. J’avais aussi tenté de les aider en les
informant des étapes à suivre lorsqu’on perdait un cellulaire et, après avoir vérifié
un cellulaire dans une boutique, nous nous dirigeâmes chez Miss Adolescente.
Elle nous accueillit avec un gros câlin et nous offrit une bière. Je n’aime pas
la bière blonde, donc je refusai et Mme SerialK n’aime pas la bière tout
court, donc Miss Adolescente fut la seule à en prendre. Ce fut ensuite le temps
de préparer le popcorn, mais j’avais un appel à faire; quelque chose était
bizarre avec ma carte de crédit…
« Nous
avons le regret de vous informer que votre carte de crédit a peut-être été
fraudée et utilisée pour des achats de services en ligne. »
Et les
services sont assez loufoques aussi… En tout cas, moi j’en ris encore! Au moins
j’avais de l’assurance; on gela ma carte, me créditèrent les achats frauduleux
et on me demanda de couper ma carte de crédit, car on allait m’en envoyer une
autre. Un autre deux semaines à attendre ma carte de crédit juste avant les
fêtes! Super.
Le film
était toutefois excellent! Ça me remonta le moral. J’avais déjà hâte à quand nous
allions écouter le deuxième tome de cette série! Oui, il y avait un deuxième
film! C’était vulgaire et violent; juste ce dont j’avais besoin en cette soirée
stressante. Une fois rendue à mon appartement chaud et confortable (la porte
était restée fermée), je pris mes médicaments (avec une Tylenol Extra Forte en
plus), car je commençais à avoir mal à la tête. Je bus un grand verre d’eau
pour m’aider, mais j’avais aussi faim. Ce n’était pas une bonne idée de manger
avant d’aller me coucher, donc le verre d’eau allait suffire pour l’instant.
Alors que je m’asseyais sur mon lit, cellulaire en main pour regarder les
réseaux sociaux, la pire migraine de ma vie me frappa à plein fouet. L’air
autour et la gravité me faisaient mal. Les sons m’agressaient non seulement les
tympans, mais étaient aussi comme des coups de marteau partout dans mon crâne.
Je pris mon sac magique et me couchai dans les couvertures, les tirant jusqu’en
dessous de mon cou, contre mes oreilles et mon sac magique sur le front. Je m’endormis
ainsi, raide comme une barre.
Le
lendemain, lorsque je me réveillais, je remarquais je n’avais même pas bougé. J’étais
toujours raide comme une barre, le sac magique sur le front, mais plus de
migraine. J’étais quand même épuisée. Au moins je ne travaillais pas! C’était
une journée de bénévolat. Je me rendormis après m’être replacée – j’étais
tellement raide que ma jambe gauche souffrait horriblement (probablement parce
que j’avais manqué de circulation ou quelque chose du genre) et j’enlevai aussi
le sac magique de mon front pour me coucher sur le côté. Un appel me réveilla,
mais j’étais encore trop fatiguée pour y répondre. Je me rendormis. Mon cadran
sonna trois heures et demie avant mon début de bénévolat, mais j’étais encore
trop épuisée pour me réveiller. Je me rendormis. Deux heures avant mon
bénévolat, je me levai, m’habillai et, ayant écouté le message vocal que la
personne qui m’avait appelée m’avait laissé, quittai pour le garage. Ma voiture
était prête. J’allais devoir laisser la voiture de location à Mr. Enterprise et
il vint me porter au garage par la suite.
C’était la
fin du monde. On me montra ma facture et elle ne faisait aucun sens pour moi.
Il y avait un changement d’huile que j’avais clairement annulé quand j’étais
allée porter ma voiture à mon rendez-vous inexistant. Je répétai cela à Mme Demi-Sourire
et elle me répéta que ma signature était juste au-dessus du changement d’huile
et moi de lui indiquer que je croyais que c’était un papier que je signais pour
donner l’autorisation aux garagistes de vérifier ce qui se passait avec ces
lumières qui s’allumaient sans cesse sur mon tableau de bord. Elle de me
répéter que j’avais signé et que le changement d’huile était fait. Je
commençais à paniquer et lui indiquai que je n’avais pas l’argent pour payer ce
service que j’avais clairement annulé et elle me répéter que j’avais signé.
Elle est ensuite partie pour voir une collègue et moi, de mon côté, j’envoyais
un message texte à Monsieur Frère. Je paniquais. Je paniquais vraiment
beaucoup. En plus, sur la soumission que je lui montrais, le total était plus
de onze cents dollars! Il m’avait dit que ça allait être à peine neuf cents… Il
me dit que ça allait rester à peine neuf cents, car le prix des pneus, des
jantes, des clous et de la main d’œuvre allait être de 887,65 $. Lorsque
la femme revint et qu’elle me dit que mon changement d’huile devait être payé,
Monsieur Frère leva la main pour indiquer qu’il fallait le laisser parler. Il
lui indiqua que les prix de la commande étaient erronés. Elle semblait irritée,
la Mme Demi-Sourire. Moi j’étais livide. Mon visage était blême et mes
cernes étaient plus que visibles. Je venais de vieillir de dix ans en dix
minutes. La femme dit qu’elle allait voir ce que l’autre femme en pensait et disparue
à nouveau. Monsieur Frère vit que j’étais en pleine panique et me prit par les
épaules pour me dire qu’il allait tout arranger. Je me mis à pleurer et il me
prit dans ses bras. Je me blottis un peu et me détacha de lui, le remerciant du
regard. La femme revint et dit qu’elle ne pouvait pas changer le prix.
« Je
vais te le changer, moi, le prix. »
C’était
presque une menace qu’il faisait, Monsieur Frère. Mme Demi-Sourire fit son
demi-sourire qui me donnait envie de l’assommer. Paniquant toujours un peu, je
sortis de la réception pour aller dans la salle d’attente. De toute manière,
elle parlait maintenant sur son cellulaire et je me sentais mal d’assister à
une conversation privée. Et ce n’était pas à moi de me sentir mal; elle était
au travail et parlait sur son cellulaire devant moi! Aucun professionnalisme.
Monsieur Frère m’appela, ne sachant pas où j’étais partie et je vins le
rejoindre très rapidement. Il regarda Mme Demi-Sourire et lui dit de
réimprimer la soumission, me donnant un prix de cinq dollars au-dessus du prix
original. Cinq dollars n’étaient pas 250, donc j’étais plus qu’heureuse de
payer cela, plus dix dollars pour essayer de couvrir le plus possible du
changement d’huile qu’on forçait sur moi. Monsieur Frère paya le reste, me
disant que je n’avais pas à me presser pour lui remettre l’argent. Il prit
ensuite mes clefs et m’amena à ma voiture, conduisant ma voiture de façon assez
brusque pour me montrer à quel point mes pneus étaient bons. Bruyants, mais
bons. Je lui donnais un dernier câlin avant de quitter pour me diriger vers le
bénévolat.
Deux
heures. Ça m’avait pris deux heures d’acharnement pour ravoir ma voiture. Que
des problèmes avec cette voiture. Au moins, ils avaient réparé quelques
problèmes de plus pendant qu’elle était au garage. Comme pour rajouter au drame
de ma vie, un écureuil décida de se jeter en avant de ma voiture alors que je n’avais
aucun moyen d’arrêter. Je mis quand même brusquement le pied sur la pédale de frein
et donnai un coup de volant, mais des voitures s’en venaient un peu plus loin
dans le sens inverse, donc je ne pouvais pas vraiment trop m’écarter de ma
voie. Je me mis à pleurer instantanément, pensant que je lui avais roulé dessus
et l’avais écrasé, mais je la vis dans mon miroir gauche et eût un petit rire
de soulagement. Une fois arrivée sur place pour mon bénévolat de l’après-midi,
j’avais encore les yeux un peu rougis et enflés, de m’être mise à pleurer. J’expliquai
le tout et Mme Bio-Logique comprit mon retard. Elle fût très compréhensive
et me rassura que je ne devais pas m’en faire avec mon retard, que j’avais
beaucoup plus sur mon assiette que ce que je pouvais digérer, donc je pouvais
relaxer. Elle mit son fils sur mes cuisses et je fus instantanément de bonne
humeur. Elle avait le plus beau bébé au monde avec ses grands yeux bleus, ses
cheveux blonds, ses grosses bajoues et ses belles fossettes… Il riait et
souriait toujours et m’aimait beaucoup.
« Tu
sais, ta semaine n’est pas si pire que ça! Tout s’est arrangé finalement! »
C’était
vrai. Je n’avais peut-être pas réussi à avoir mon rendez-vous mardi, mais j’ai
quand même pu laisser ma voiture au garage et ils m’ont prêté une très belle
voiture de l’année en attendant. J’avais eu mes pneus et jantes et tout pour un
peu moins de neuf cents dollars et Monsieur Frère m’avait aidée à payer le
changement d’huile de presque cent dollars. Je n’avais pas frappé le pauvre
écureuil. Ma migraine était partie. Ça allait bien. Je lui souris et la
remercia de me remonter le moral. Et puis je me souvins que j’avais laissé le
banc de bébé dans la valise de la voiture qu’on m’avait prêtée. Je soupirai et
dit que j’allais appeler le lendemain puisqu’ils étaient probablement fermés à
l’heure où nous étions rendues.
Mais elle
avait quand même raison. Tout allait bien (sauf pour le banc). Si ça m’était
arrivé il y a quelques mois de cela, je n’aurais pas réagi pareil. J’aurais été
alitée pendant des jours, voire des semaines. J’aurais pleuré, j’aurais eu des
crises d’anxiété, j’aurais été incapable d’écouter un film avec mes copines, j’aurais
été incapable de faire du bénévolat ou d’aller au travail. Je n’aurais envie
que de dormir et regarder la télé parce que ça ramolli le cerveau. Mais je n’ai
pas fait tout cela. Je réussissais à sourire même si j’avais pleuré d’anxiété
ou de peine d’avoir peut-être écrasé un écureuil. J’ai souri au travail. J’ai
rendu le sourire à plusieurs personnes. Je suis rentrée travailler. J’ai blagué
avec mes copines des transactions qui ont été faites sur ma carte de crédit
sans mon consentement. Je suis allée faire mon bénévolat. Tout cela avec le
sourire. Un VRAI sourire. Je m’amusais vraiment. Je crois que c’est la première
fois de ma vie où je suis véritablement heureuse. Où je peux tout simplement
hausser des épaules et me dire que tout va bien aller. Et tout a bien fini (je
ne sais pas ce qui va se passer avec le banc d’auto de bébé, mais ça va bien
aller) et tout va continuer de bien aller. Pourquoi? Parce que je veux que ça
aille bien. Parce que je me sens bien avec moi-même, et ce, même si j’ai pris
un montant considérable de poids. Parce que je ne vois pas pourquoi je serais
triste. Ça pourrait aller dans le sens inverse; je ne vois pas pourquoi je
serais heureuse. Mais je vois toutes les petites et grosses raisons d’être
heureuse en ce moment. C’est sûr que j’aimerais vraiment que le monde soit plus
beau et plus gentil, mais je ne peux pas sauver tout le monde. Je peux
toutefois continuer de sourire, de faire rire et d’aider les gens qui me sont
proches ou non. Je vois toutes ces personnes qui m’aiment et qui tiennent à
moi. J’ai mes lapins et M. Coco. J’ai ma famille qui m’aime et me
supporte. J’ai Monsieur Frère qui règle tous mes problèmes et j’ai des
collègues de travail qui ne comprennent peut-être pas ce que je vis ou ce que j’ai
vécu, mais qu’ils s’en fichent un peu (dans le bon sens) et sont juste heureux
que je sois de retour au travail pour leur jaser. J’ai mes jeux vidéos pour passer
le temps et j’ai des gens à aider et des vies à changer. Peut-être que je ne
changerai pas le monde entier, mais je vais faire tout en mon possible pour
changer la vie de ceux que je rencontre de façon la plus positive possible, que
ce soit par un simple sourire ou bien par des heures de bénévolat ou par un je
t’aime ou un câlin. Je veux être là et continuer d’apprécier ce que j’ai et
cette vie qui m’est offerte. Et c’est la première fois que je me sens bien dans
ma situation sans qu’elle soit parfaite, que je me fiche de ce qui ne va pas
bien, car « every little thing is gonna be alright. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire