La journée
ne s’annonçait pas trop belle aujourd’hui. J’étais si fatiguée que je n’avais
pas envie de me réveiller… je n’avais pas envie de sortir de mon lit, je
voulais y rester et ne faire qu’un avec aujourd’hui! Il faisait si froid dehors
des couvertures… Brr! L’alarme sonnait aux cinq minutes, mais je ne l’enlevais
pas, je le laissais pour me réveiller toutes les cinq minutes, pensant que si
je dormais un petit cinq minutes de plus, j’allais me sentir plus réveillée et
plus en forme… et, un moment donné, ça a fonctionné. Je me suis retournée pour
fermer mon cadran et j’ai vu du blanc dehors. ENCORE de la neige! Je me suis
levée en maugréant et j’ai envoyé un SnapChat à mes amis de cette « marde
blanche » que je voyais tapisser le sol de mon entrée dans les bois. Pour
les quatre qui m’ont répondu, ils ont dit qu’eux n’avaient rien du tout. C’est
sûr. Je ne suis qu’à une dizaine de kilomètres de la ville et j’ai toujours
plus de neige qu’eux. Juste 10km au n
ord! C’est
15 minutes en voiture! 3 h de marche! (Oui, je l’ai déjà fait…)
Je
m’attendais à partir et devoir pelleter deux pouces de neige quand j’allais
revenir alors qu’eux, en ville, n’auraient rien. C’est ce qui m’était arrivé
ces cinq derniers jours : moi j’ai pelleté deux pouces par jour de neige
dans notre énorme entrée et eux ne faisaient qu’enlever la neige de leur
voiture, allaient travailler et revenaient pour remarquer qu’ils n’avaient plus
rien dans leur entrée. Et moi je pelletais encore! Oui, encore! Et voir cette
marde blanche m’a fait sauter sur mes pieds, bien réveillés. Je lui devais au
moins ça, mais c’était quand même de la colère et de l’irritation qui m’avaient
accueillie à mon réveil. Pas trop une bonne façon de commencer la journée. En
plus, je me sentais immensément paresseuse. Je n’avais envie que de rester dans
mon lit et végéter… mais j’avais promis à une amie de l’aider avec sa petite
entreprise de fruits et légumes bio, donc je suis allée faire du bénévolat
toute l’après-midi. Ça m’a quand même pris trois heures à sortir de mon lit et
une demie heure à me faire des chaussons aux framboises, me brosser les dents,
m’habiller, nourrir les lapins, laisser sortir le chien et partir.
Procrastination est vraiment mon deuxième nom.
Le
bénévolat était bien, c’était relaxant et j’ai vu M. Plusbeaubébéaumonde.
Il porte bien son nom! Il me sourit toujours de ses beaux grands yeux bleus,
ses fossettes me rendant jalouse à chaque fois qu’elles se creusaient et je me
suis dit que, lui et moi, on se ressemblait. On se ressemblait parce qu’on aime
sourire et qu’on a de jolies petites fossettes! Il me rappelle que la vie est
belle si on décide qu’elle l’est; si on sourit, on fait sourire les autres et
rien ne me rend plus heureuse que de voir les autres heureux. Le sourire, c’est
très contagieux, donc que ça vienne d’un enfant, d’une femme, d’un adulte, peu
importe, ça fait toujours chaud au cœur. Un vrai sourire, le genre qui vient du
fond du cœur ou le petit sourire gêné qu’on fait quand on remercie quelqu’un du
regard, mais que la gêne nous bloque la voix dans la gorge…
J’étais
heureuse quand même, aujourd’hui. Même s’il faisait noir lorsque je suis sortie
du bénévolat à dix-sept heures trente. J’avais quand même mangé un bon Pomelo
biologique de la Boîte Bio-Logique! J’ai même laissé un commentaire sur leur
page Facebook à cause de ça. Au moins, ça m’aida à passer une journée
particulièrement difficile sur mon énergie; avais-je trop dormi? Ou avais-je
besoin d’encore plus de repos pour me remettre de mes deux premières journées
de travail? Eh bien, ces histoires sont pour une autre fois…
Une fois à
la maison pour ranger mes fruits et légumes, je me rends compte que je dois
gonfler un de mes pneus qui a une crevaison lente. Je dus donc tout sortir
l’équipement de M. Dad pour gonfler mon pneu : compresseur à air,
tuyau d’air, corde d’extension… Et ensuite, je dus tout brancher et me débattre
avec la corde d’extension, car elle était toute mêlée et a arraché la prise de
courant triple de la prise murale, le compresseur faisait son capricieux et, le
pire, j’avais toujours de la misère à figurer comment on faisait rester le
tuyau d’air dans le compresseur alors que c’était aussi simple que de rentrer
l’embout dans le compresseur et prendre l’anneau de métal et le tirer vers le
tuyau pour sécuriser la prise et le verrouiller. Mon petit cerveau ne veut pas
enregistrer ces étapes pourtant simples! Je gonflai finalement mon pneu et
remit tout à sa place, ne faisant pas de nœud avec la corde d’extension cette
fois-ci et reçu un appel de la chère Mme Bio-Logique qui me disait que,
finalement, elle n’aurait pas besoin d’aide pour amener une demie boîte de
fruits et légumes à sa cliente, que ça faisait tout dans sa voiture. J’eus un
peu de misère à lui parler, car j’étais dans le garage et mon Bluetooth avait
embarqué dans ma voiture. C’était assez comique.
M. Coco
me manquait, mais Mme Neurotic me manquait encore plus! Nous voulions nous
voir depuis un bon moment déjà, mais nos horaires ne coïncidaient pas. Ce soir
était le soir et nous ne savions pas quand serait la prochaine fois que nous
allions nous voir, car elle habitait maintenant si loin de nous que ça me
prenait presque une heure aller à voir! Je ne m’étais jamais vraiment rendue
chez elle, donc je me perdis en chemin et fit un détour d’au moins quinze
minutes pour essayer de retourner sur l’autoroute. Et en plus, les conducteurs
de cette ville ne conduisent vraiment pas bien, ne sont pas courtois et sont
très, très lents! D’où je viens, on laisse les gens passer, on les remercie
d’un signe de main et on roule un petit peu plus que la limite, car nous sommes
tous pressés dans cette vie qui ne cesse d’aller plus vite.
Une fois
chez elle, elle prépara nos repas; je mangeais des doigts de poulet et elle
mangeait des pâtes au porc délicieuses. Je ne croyais pas que les doigts de
poulet allaient être aussi bons, mais ils goûtaient réellement le poulet et la
panure était délicieuse! On dirait que je mangeais du Bâton Rouge! Sans les
excellentes sauces, j’avais du Ketchup. Une fois que nous avions fini, nous avions
mis nos assiettes au lave-vaisselle puis, tout d’un coup, alors que je me
réinstallais à la table, elle me tendit un mince paquet enrobé de papier
d’emballage de Noël avec un imprimé de hiboux mignons avec des chapeaux du père
Noël sur la tête. J’écarquillai des yeux, ne sachant pas quoi faire; elle
venait de me parler des cadeaux de Noël qu’elle avait offerts à sa mère et ses
grands-parents.
— C’est ton
cadeau de Noël.
Je me
sentais gênée, donc j’avais probablement rougi et je lui dis que c’était un bel
emballage et j’étais vraiment embarrassée… moi qui voulais tellement offrir des
cadeaux de Noël, mais que je ne pourrais le faire qu’après les fêtes… C’était
triste. Et je me sentais mal. Ai-je déjà mentionné que je me sentais mal?
J’enlevai soigneusement le ruban adhésif pour ne pas déchirer le beau papier et
découvrit – après avoir soigneusement enlevé TOUS les rubans adhésifs mêmes si
je n’étais pas obligée de le faire — une enveloppe. Je restais perplexe et
fronçai des sourcils tout en sentant son regard se poser sur moi. Elle était à
l’évier en train de ranger de la vaisselle dans le lave-vaisselle. Une fois que
je vis ce qu’il y avait à l’intérieur… Mon visage devint rouge, je pouvais
sentir le sang circuler rapidement dans mes veines et pomper à la surface de ma
peau… surtout au visage. Mon cœur battait de la chamade et je ne savais pas
trop quoi faire.
— Je crois
que je vais pleurer!
Et je
pleurais. Je riais, mais je pleurais. C’était le plus beau cadeau au monde. Je
m’étais plainte justement il y a quelque temps de ne pas pouvoir aller voir mon
acteur préféré à Ottawa au Pop Expo parce que je n’avais pas d’argent. Et je
m’étais dit que j’allais m’en vouloir À VIE. Que jamais je n’aurais la chance
de le revoir si près de la maison! Mais voilà que je me trouvais avec une photo
de lui dans un de ses rôles (mon préféré), une signature DÉDICACÉE À MON NOM où
il me dit qu’il m’aime! PLUS. BEAU. CADEAU. AU MONDE!!!!
— C’est le
plus beau cadeau au monde! On pourra jamais me donner autre chose qui est plus
parfait, jamais!
Je déposai
soigneusement la photo sur la table et sautai à son cou, la serrant fort dans
mes bras alors que je sanglotais encore de joie, les émotions prenant contrôle
de mon corps et je ne pouvais m’empêcher de rire et de pleurer. C’était juste
trop parfait! Et venant d’elle en plus, c’était si représentatif! Il n’y aurait
personne d’autre au monde avec qui j’aurais préféré aller voir mon acteur préféré,
Mr. Barrowman.
C’est pour
ça qu’elle m’avait demandé d’aller au Michael’s avec elle. Elle avait des
cadres à acheter et j’allais en avoir besoin d’un aussi puisque j’avais cette
merveilleuse photo 8x10 dédicacée! Nous nous sommes donc dirigées au Michael’s,
avons parlé, avons cherché longtemps pour des cadres parfaits pour nos
trouvailles du Pop Expo. J’avais dit que je voulais aller au Starbucks, donc
nous sommes allées, à pied puisque c’était assez près. Nous avons jasé pendant
des heures et Mme Neurotic a remarqué qu’elle avait droit à un remplissage
gratuit avec son statut de membre d’or puisqu’elle était une cliente fervente
de ce café. Cela fit sa soirée. Moi, mon année était déjà faite de bonheur à
cause de ce merveilleux cadeau que j’avais eu un peu plus tôt!
Nous sommes
retournées jaser un peu chez elle et je suis finalement partie, car j’étais
très fatiguée. Oui, trop d’émotions en cette merveilleuse soirée sur une
journée qui n’était pas si bien partie. J’avais probablement la plus belle
journée de ma vie. Un point de moins sur ma « Bucket List »! Je me
sentais mieux, un peu, une fois à l’extérieur. Même si j’avais pris un
médicament pour les allergies, j’avais quand même les bronches irritées, le nez
qui coulait et les yeux qui piquaient. Mais ça valait la peine, car j’avais vu
une amie et j’avais reçu le plus beau cadeau du monde. Je revins assez
rapidement et, la première chose que je fis en rentrant fût de prendre mon
cadre que j’avais acheté, enlever le papier de dedans et y mettre ma photo,
juste au-dessus de mon énorme cadre de Daleks « To Victory! » de
Monsieur Jeleveux. Une fois la photo mise dans le cadre et bien placée, je me
remis à pleurer. Elle avait réussi à me faire pleurer de joie. Félicitations!
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