lundi 27 janvier 2020

La Mystérieuse Mme Je = Je suis fâchée, outrée


Je suis fâchée.
Non, je suis outrée. Je ne sors pas habituellement ceci de mon moi-même, car ma colère n’apporte rien de bon habituellement. Mais cette fois-ci, j’en ai marre. Je suis tannée de voir le monde méchant et cruel profiter des âmes généreuses et bienveillantes. J’ai appris, moi, avec beaucoup de réflexion sur moi-même et de l’aide professionnelle pour ma santé mentale, que les gens toxiques, je peux m’en détacher, peu importe mon lien avec eux. Même s’ils disent m’aimer et peut-être le pensent-ils vraiment, ils ne me traitent pas de façon correcte. Du moins, pas de celle dont je crois qui est correcte. Pour moi. J’essaie de me rappeler tous les jours que je dois échanger. Je dois penser à donner, car ça ne me vient plus normalement, pas depuis toutes ces années de dépressions et je tente de me rappeler tous les jours de parler aux autres, à mes proches et de demander comment ils vont, comment va leur vie, si je peux faire quelque chose pour les aider, car toutes ces années de douleurs que je pourrais utiliser pour aider mes pairs dans la détresse mentale, je les ai enfouies au plus profond de moi-même, de peur qu’elles reviennent me hanter et me reprendre entre leurs griffes.
Tous les jours, j’essaie.

Mais toi, toi… Tu n’essaies pas. Tu attends qu’on vienne à toi, mais jamais tu ne vas décrocher le téléphone pour demander comment on va. Nous savons bien sûr que tu ne peux pas venir physiquement, mais un téléphone tu en as un. C’est même moi qui paie pour. Juste envoyer un message texte qui, dans cette ère, est correct aussi d’après-moi pour avoir des nouvelles, mais ce n’est que lorsque tu as besoin de quelque chose, que tu veux demander plus. Toujours plus. De tous ceux qui sont proche de toi, tellement que ceux-ci ne veulent plus te contacter, car tu vas toujours en demander plus. Plus. Plus…

Je sens déjà ton indignation. Même de loin. Même si tu ne liras probablement jamais ceci, du moins je l’espère. Car je ne veux pas que tu prennes ta revanche contre ceux qui n’ont pas encore trouvé comment dire non, ceux que tu continues de tourmenter parce que tu en veux PLUS. Toujours PLUS! Je sens ton indignation de personne qui croit qu’on lui doit tout simplement parce que la vie a été injuste.
Laisse-moi te dire : je ne crois pas au karma, car je ne suis pas religieuse et je ne suis pas nécessairement spirituelle non plus, mais je crois que la vie s’acharne sur toi parce que tu es une mauvaise personne et que tu l’as toujours été. Tu es pourrie, à l’intérieur. Personne ne le sent, à première vue, car tu ne laisse personne venir assez proche. Tu te caches derrière un parfum de fausse plaisanteries et un potpourri de bonnes actions éphémères, seulement quand on regarde bien sûr. Parce que tu en prends toujours plus, surtout de ceux qui croient ne pas avoir le choix de garder une personne toxique comme toi dans sa vie pour un concept aussi vieux que « parce que tu es de mon sang ». Si tu es de mon sang, ça ne veut pas dire que je vais m’auto-flageller pour que tu puisses avoir le dessus, pour que tu puisses en avoir PLUS. Mais je sais que tu te dis que tu es une bonne personne. Tu le crois réellement, toi. Tu ne vois pas que la façon dont tu agis -comme tu l’as toujours fait- est en fait pratiquement psychopathe, comme tu l’as appris à ceux qui dépendaient de toi. Que tu es manipulatrice.

Je crois que tu as toujours manipulé tous ceux qui t’entourent. Je crois aussi que, à certains points, tu te faisais des désillusions pour que tes comportements te semblent normaux, même s’ils sont ceux d’une personne narcissique, toxique, empoisonnante, méprisante… Parce que, plusieurs choses dans ta vie que tu as fait, tu t’es méritées ces qualités que tu refuses d’accepter. Car, pour toi, ces comportements ne sont pas néfastes. Ils sont tout à fait normaux. Manipuler les autres, par les sentiments, par la peur, par la colère, par la pitié, tu sais si bien le faire que je crois que tu ne le remarques même pas. Tu ne remarques même pas la douleur que tu causes et, lorsqu’on te le fait savoir, tu montres des dents, sur la défensive et tu blâmes le tout sur les autres. C’est leur faute. Ou, encore mieux, ma réponse de toi préférée, c’est parce que tu es malade.

« Pourquoi est-ce que tu n’essaies pas de te trouver un travail à temps partiel, de la maison? »
« Oh, parce que je n’en ai pas envie… »
Moment de silence où tu remarques que ce que tu viens de dire n’est pas acceptable et que ton visage se peint d’une fausse tristesse que tu ne ressens pas dans ton coeur de pierre et tu te corriges :
« Oh non, c’est que je n’ai pas la tête à ça tu sais… »

Un qui te respecte plus que nous t’a piégé sans même le vouloir nécessairement. Nous savons tous que tu pourrais le faire si tu essayais. Pas avoir un travail à temps plein bien sûr, mais quelques petits contrats, ou un travail à temps partiel de la maison. Tu as déjà Internet fournit et tu as plus de diplômes que nous tous combinés, nous qui avons un travail à temps plein avec nos troubles, nos maux, nos maladies. Mais nous savons aussi que c’est beaucoup plus facile de profiter des autres, de leur bonté et du système mis en place pour des gens qui n’ont pas la capacité de vivre comme les autres. À un certain point dans ta vie, nous savons que tu dépendais de nous. Et nous te supportions comme nous le pouvions, nous, que des enfants qui n’avons pas demandé d’être né dans ce monde terrible et noir, nous qui voulions grandir pour devenir plus, pour devenir forts, pour aider et aimer. Pour t’aider toi à guérir, chose que tu as rapidement oublié. Comme la vie peut être injuste… mais nous, nous tentons de nous sortir du trou noir que tu nous as piégé dedans, de se trouver et de se bâtir malgré tous les comportements néfastes que tu nous as appris, que tu as normalisé. Nous tentons d’être notre propre personne hors de tes distorsions cognitives, de tes désillusions et de tes mensonges. Nous voulons être nous, mais mieux.

Nous savons qu’à un certain point, tu devais dépendre d’autrui et que c’était difficile, tellement difficile. Ne pas être autonome est un sentiment qui est insupportable. Je ne souhaite absolument pas ce qui t’es arrivé à personne, jamais. C’était terrible. Ça détruit une personne, être aussi malade… Je ne te le souhait même pas à toi, qui l’a subi, mais en profiter par la suite et jamais chercher à s’améliorer est un comportement qui me rend malade, qui me rend si furieuse que j’en ai le goût de vomir et de crier, même si je sais qu’extérioriser de cette colère de cette façon ne fait qu’alimenter le feu que j’ai à l’intérieur de moi qui est puissant, trop puissant, mais doit être tamisé sinon je me brûle. Je m’enflamme de l’intérieur. Comme toi. C’est un débalancement chimique qui ne se créé pas par hasard quand ça devient impossible d’éviter le diagnostic. Parce qu’un bon médecin sait quand il faut creuser et trouver tous les problèmes pour qu’un patient puisse se sentir mieux, à court et long terme. Mais toi, toi… tu le mérites. Je sais que tu le mérites. J’y crois avec véhémence.

Mais toi, tu n’es pas stupide. Malheureusement, ça aurait été beaucoup plus facile pour tous si tu avais simplement été moins intelligente. Tu ne saurais pas piéger même les professionnels de la santé. Ce n’est pas pour rien que tu as changé autant de fois de professionnels de la santé et, pour une fois, ce n’est pas la faute de notre système de santé surchargé qui ne fournit pas pour donner à chacun sa juste valeur. C’est parce que tu ne pouvais pas avoir ce que tu voulais de ceux qui voyaient véritablement ce que tu es : une femme bipolaire type deux (ou maniaco-dépressive comme tu aimes le dire, qui est simplement le vieux terme désuet), diagnostiquée par une experte dans la matière comme étant une personne avec le trouble de personnalité limite (que tu as nié et même détesté la femme pour avoir sorti en toi le trouble que tu refuses d’accepter, faisant de toi une femme irresponsable, frappant ceux qui tentent de t’aider simplement parce que tu refuse d’accepter que tu peux être en faute pour tes propres comportements inacceptables), trouble obsessif compulsif sur le ménage, car tout doit être propre pour que tu te sentes moins sale à l’intérieur pour tout le sang que tu fais couler de tes griffes : de tes mots, tes gestes, n’est-ce pas? Hypocondriaque, car tu n’as jamais eu besoin d’autant de médicaments, espèce d’addictée. Même tes professionnels de la santé, bienveillants et voulant ton bonheur, voulant que tu cesses de faire des tentatives qui ont été, en passant, désignées comme étant vraies à la surface, car il y a toujours un fond de vérité quand on essaie de cesser de vivre, mais qui était plutôt là pour simplement avoir ce que tu veux. Si je ne peux pas l’avoir, personne ne peut l’avoir, n’est-ce pas comment ça fonctionne ?

Tu en as probablement plus. Je ne veux pas les compter. Je ne veux pas imposer à un autre pauvre personnel de la santé ton caractère narcissique et perverse, ta manipulation par le sourire et le bon comportement en public. C’est assez différent, ton comportement, quand on te pose les questions qui font mal derrières des portes fermées n’est-ce pas? Comme quand on t’avait demandé pourquoi est-ce que tu penses que j’étais aussi malade, pourquoi ma tête était aussi remplie de désillusion et de douleur et que oui, ça remonte à mon enfance et directement de ton comportement de merde. Tu t’es mise à crier et soudainement tu as réussi à te lever de ta chaise roulante, disant que je n’étais qu’une excuse qui ne savait rien apprécier et que si j’étais comme ça, c’était parce que je le méritais et c’était de ma propre faute, moi, une enfant essayant de vivre avec toi, c’était ma faute de me sentir mal d’être manipulatrice et destructive… Je ne sais pas si tu te souviens de cette rencontre, même moi j’essaie de l’effacer de mon esprit, mais c’est ce qui m’a permis de me déconnecter de tes serres encrées dans mon cœur avec ton et mon sang que nous partageons entremêlés pour faire une potion de corruption et tristesse. C’est le moment où je me suis dit « Non, je ne serai pas comme toi. Je vais chercher de l’aide même si je dois marcher sur du verre brisé. Je ne serai pas noire et pourrie, ingrate et perverse. » Donc merci pour ce traumatisme. Il y a au moins ça de bien que tu aies fait dans la vie. Je suis reconnaissante d’être en vie, la plupart du temps. Mais à certains moments, j’aurais souhaité que ton existence, et donc la mienne par le même fait, n’aie jamais été aussi loin, pour éviter tant de cruauté au monde.

Je ne veux pas que tu lises ceci, car je ne veux pas que tu te retournes contre celui que j’aime tant, qui mérite tellement mieux et qui commence simplement à comprendre ceci. Votre génération ne l’a pas eu facile, j’en conviens… sur certains points que ma génération est beaucoup plus accueillante. La santé mentale existe, dans ma génération, et nous sommes assez jeunes pour être aidés à temps, même si quelques maux ont déjà été faits. Nous pouvons en grandir ; j’en suis la preuve vivante. Bien sûr, je suis loin d’être parfaite et encore plus loin d’être l’épitome de la santé mentale saine, le comportement positif recherché après tant d’années de thérapie. Mais au moins je tente de trouver mes manipulations qui sont si encrées en moi que je ne les remarque pas toujours. Je suis chanceuse. Je suis caucasienne, j’ai de beaux yeux verts, je suis petite, je n’ai physiquement pas trop de problèmes. Je suis une des personnes avec le plus de privilège qui existe, car je suis aussi née dans la classe moyenne dans un pays où les droits de la personne sont pris au sérieux beaucoup plus qu’ailleurs au monde. Et j’apprécie énormément mon privilège… donc je me bats pour que ceux qui en ont moins peuvent survivre.
Mais pas les gens comme toi.

Les gens comme toi, qui profitent, ne méritent pas l’argent que tu vas voler, simplement parce que tu as droit au patrimoine. Les gens comme toi qui ont vécu trop longtemps sans travailler parce qu’on profitait du statut de quelqu’un d’autre, donc tu ne t’efforces même pas pour essayer. Pour être un membre de la société constructif. Tu ne t’efforces même pas pour être une bonne personne ; tu prends et tu prends… c’est quand la dernière fois que tu as donné? Un peu d’argent ici et là pour des occasions que seuls toi tu prends à cœur parce que tu t’attends à recevoir en retour? Ça se voyait dans ta face que tu étais triste qu’on n’aille rien pour toi. On t’a donné l’équivalent de ta présence dans notre vie. Ça fait chier, n’est-ce pas? Quand on donne et on ne reçoit rien en retour? Nous avons appris, nous, à donner sans rien espérer en retour. La plupart du temps. Pour la plupart d’entre nous. Nous sommes humains quand même. Et si, tu diras que moi je fais du bénévolat pour avoir de l’attention ; certes ça fait chaud au cœur se faire dire que ce qu’on fait est bien, mais tu sais pourquoi j’en parle toujours? Parce que ça inspire les gens à m’aider à faire une différence. J’en ai vu les bienfaits. Ça a même aidé à faire découvrir le monde du bénévolat. Ça leur donne le choix. Je fais ceci parce que je peux. Parce que je suis privilégiée et je peux choisir mes batailles pour aider ceux dans le besoin. Je ne peux pas aider tout le monde, donc je choisis ce qui est proche de mon cœur et je me bas avec férocité pour améliorer ne serait-ce qu’un minimum la qualité de vie de ceux que je peux rejoindre.

Et si tu me dis encore une autre fois que je te fais mal parce que je me suis rasé les cheveux pour une levée de fonds, après tous ces regards, ces jugements alors que j’ai tant de misère à vivre avec mon image corporelle, et que tu me dis que je suis laide et que je te rappelle-toi dans ton pire moment, eh bien la prochaine fois ma chère tu te mériteras une claque dans face. Une méchante claque dans face. Mais je ne crois pas que tu vas te rendre là. Je crois que tu vas disparaître de ma vie bien avant ça, parce que j’ai abandonné espoir que tu vas finalement remarquer tes comportements narcissiques, manipulateurs, méchants et travailler à devenir une meilleure personne, quelqu’un qui agit dans le bien de la société, une personne aimante et productive. En ce moment, comme je ne cesse de le répéter, c’est juste dans ta tête que tu es bonne. Dans TA tête. Pas dans celle de personne d’autre.

jeudi 15 novembre 2018

La Mystérieuse Mme Je : Mon Moi Intérieur


Ça fait un moment déjà que je n’étais pas sortie de ma carapace ; trop bien dans mon petit monde à moi, je ne pensais pas aux autres. Pour une fois dans ma vie, j’étais bien avec moi et moi seulement. Pas besoin de personne d’autre. Mais je me suis dit que, après une conversation avec certaines personnes, je pouvais quand même sortir de mon moi intérieur et voir les autres à l’extérieur. On m’avait dit que c’était triste que je m’achète mon propre gâteau de fête. Et que personne ne m’ait jamais lancé de party de fête. Mais je ne m’étais jamais penché sur cette situation. Pour moi, c’était normal. J’ai fait ça toute ma vie. Cette personne m’a fait me sentir tellement inadéquate dans mon moi... Mais ce n’est pas ce qui m’a fait sortir. Je ne me suis pas sortie à ce moment-là ; je me suis reculée encore plus dans mon moi. Je me sentais seule, comme si je n’étais pas importante pour personne autour de moi ; pas mes amis, pas mes collègues ni ma famille… mais je savais que c’était faux.  Cent pour cent faux. Je devais simplement me le répéter jusqu’à ce que j’y croie. Ça n’a pas pris longtemps avant que je redevienne normale dans mon moi intérieur. Heureusement.
Je sais que mes amis m’aiment, j’en n’ai juste pas beaucoup. Et je suis bien dans cette situation, peu importe ce que les autres qui ne connaissent rien pensent. Je n’en ai pas beaucoup parce que c’est trop d’énergie à dépenser quand on doit sociabiliser avec tous ces amis. J’en ai juste assez, des amis proches. Je sais que je peux compter sur eux. Pas comme des faux amis dont j’ai de la misère à me débarrasser parce que ce sont des vieux amis, ou parce que je les aime encore. Ou les deux. J’y arrive un peu mieux, maintenant, au moins. Et ça paraît dans sa face qu’elle aussi le voit que je ne me laisserai plus marcher sur les pieds.

Me voilà, sortant de mon moi, dans mon mois préféré entourée de gens. Des inconnus, de vieilles connaissances et de bons amis. Surtout de bons amis. J’ai tissé des liens avec les personnes assises autour de moi puisque nous participons tous à mon mois préféré de l’année. Le mois de novembre, c’est sacré. Personne ne devrait me déconcentrer de mon mois de novembre. Mes amis savent mieux. Ils ne m’harcèlent pas pour les voir et me parlent à mon rythme. Si je ne réponds pas, j’écris. Ou je dors. Pas autre chose, car j’en oublie de manger et d’aller aux toilettes lors de mes pleins de petits moments intenses. Ils savent que je dois me concentrer pour atteindre mes objectifs ridicules. Ils me supportent là-dedans. Ils sont géniaux, mes amis. Mes amis du mois de novembre sont dans le même bateau que moi, mais je vais toujours un petit peu plus loin, car je n’ai pas autant de responsabilités qu’eux. Je n’ai pas d’enfant ; que Monsieur Coco. Je n’ai pas de partenaire… que Monsieur Coco. Je n’ai pas une grande maison dans laquelle je dois faire mille et une tâche. Que mon petit bachelor. Je travaille et je viens ici et c’est tout. Je vais au Starbucks avec mes amis du mois de novembre. Même s’il y a de ces personnes, qui se pointent avec mes amis du mois de novembre, que je ne considère pas mes amis. C’est bien, quand même, de voir des gens qui sortent de notre petit cercle amical.

Sauf une personne. Cette personne m’ait été chère très longtemps, mais on s’est perdue de vue et je n’ai que du regret sur plusieurs aspects. Comme l’abandon, constant. Je ne peux plus ressentir cet abandon. Je ne dois plus ressentir cet abandon. Je ne veux plus ressentir cet abandon. C’est un poison qui me ronge de l’intérieur. C’est une relation à sens unique, une relation dans laquelle j’ai mis tant d’énergie -Trop d’énergie. Et j’y ai mis beaucoup de frustration aussi. Mais c’est fini. C’est fini le temps des pardons illimités ; je ne suis pas une connexion internet qu’on peut utiliser quand on veut. Je ne suis pas une borne wifi publique ni même privée. Je suis une personne qui mérite d’avoir une relation réciproque et, surtout, une relation saine. Je veux être une personne qui parle à une autre personne et qui tisse des liens qui vont durer.

Pour ceux qui se sentent concernés… good. Prenez en note pour le futur et sachez que je tente de tenir aucune rancune… mais je suis une personne assez rancunière, comme vous le savez. Je travaille là-dessus. Je me dis que je mérite mieux que ce poison que je bois depuis des années.

Pardonner ne veut pas dire oublier. Pardonner veut dire qu’on ne s’auto administre plus un poison qu’on créé nous-même. Une fois le mal fait, on ne peut qu’avancer. Et moi, j’avance la tête haute de mon mètre 57.
Merci Monsieur Kitty de m’encourager et de me faire marcher la tête haute, de me rappeler ma passion et me permettre de m’améliorer.

jeudi 17 décembre 2015

La Mystérieuse Mme Je : Rêves et Études

Les rêves peuvent nous tirer de nos douleurs et nous pousser à avancer. Avec la dépression, c’est plutôt difficile de se concentrer sur nos rêves, car c’est difficile de vivre autre chose que de la douleur, de l’épuisement et du manque de motivation. La déception de soi est une activité quotidienne et ça, ça détruit les rêves à coups de matraque. J’avais des rêves de devenir médecin légiste, d’aider la société à trouver les coupables d’actes horrifiques, de rendre justice aux victimes et leur famille. J’ai le cœur pour voir, sentir et toucher des morceaux de chair, des organes et des fluides corporels. Je n’ai toutefois pas la tête, la santé mentale à survivre à tout ce stress d’être médecin. Sauver des vies me compléterait, me donnerait une raison de vivre, mais perdre un patient et avoir de l’épuisement à travailler de longues heures me tuerait. Mes rêves se sont écroulés avec le dur choc de la réalité ; mes problèmes de santé mentale ne me permettraient pas d’être médecin.

J’étais donc de retour à la case zéro. Mes rêves détruits ; que me restait-il? Je me mis à penser à mes buts à long terme ; pas à ma carrière, mais à ce dont j’aimerais accomplir dans ma vie. Ce dont je rêve depuis que je suis petite. J’ai toujours rêvé d’opérer un café. J’ai toujours adoré les chiens. Je me suis créé, dans ma tête, cette idée originale d’un café avec chiens, où les canins seraient bienvenus à venir manger des petits biscuits santés fait maison alors que leur humain viendrait prendre un bon café équitable. Ce serait un rêve que j’aimerais accomplir, mais je me suis toujours mis des bâtons dans les roues en me disant que ça coûtait trop cher, que je ne savais pas budgéter, donc que je mènerais mon entreprise à la faillite en le temps de le dire. Mais, en retournant à l’école plus tôt cette année, j’ai découvert que j’avais une facilité avec les mathématiques si je m’efforçais moindrement. Si je travaillais à mon rythme, je pouvais aisément faire un mois et plus de travail en huit ou dix heures. Ce n’est pas de l’égocentrisme de savoir ses forces. Je suis douée pour les matières scolaires, pour la réussite académique. Je ne suis pas hautaine ; je suis rationnelle et je sais ce dont je suis capable. Et je suis capable de réussite académique plus haute que la moyenne. Avec plus de facilité. Je suis chanceuse d’avoir cette facilité.

C’est pourquoi j’ai toujours voulu faire des études supérieures ; c’est sur ma « bucket list » depuis que je suis enfant. Je me suis toujours dit que j’allais obtenir un doctorat à un certain point dans ma vie. Maintenant, je sais que je veux aller à l’université, mais je ne sais pas si c’est un doctorat que j’obtiendrai…
Autre rêve que j’ai depuis que je suis jeune adolescente. J’ai découvert à un âge plus ou moins respectable que les fourrières n’avaient souvent pas d’autre choix que de faire de la place pour des animaux qui seraient plus facilement « adoptables ». Donc, ils devaient faire des euthanasies de masse. J’ai pris une résolution de m’ouvrir un refuge pour animaux où aucune euthanasie sera prodiguée… sauf celle de compassion si l’animal n’a aucune chance de survie après maltraitance ou maladie. J’irais au secours des animaux qui seraient mis à mort injustement, car trop de familles abandonnent leurs animaux. J’irais chercher ces pauvres créatures dans les refuges à haut taux de mise à mort et je les amènerais dans mon refuge jusqu’à ce qu’ils trouvent leur maison permanente. Un refuge, par contre, ça n’amène pas de revenus. Ça coûte de l’argent à entretenir, à partir. Donc j’ai deux projets coûteux. Il me faudra un emploi avec un assez bon salaire que je puisse subvenir à mes rêves. Et j’ai trouvé la solution quasi parfaite ; pourquoi ne deviendrais-je pas vétérinaire ? Je pourrais ainsi traiter les animaux moi-même au refuge, je pourrais faire de la promotion pour mes services à mon café et j’aurais un bon revenu! J’ai les notes pour être acceptée à l’université dans ce domaine, j’ai la motivation et surtout l’amour à prodiguer pour un tel métier. Non, pas métier ; pour moi, ce serait une vocation. Une passion. Je travaillerais avec des êtres pour lesquels je donnerais tout, pas juste les chiens ! Je veux être spécialiste de toutes les petites créatures ; sauvages et domestiques, exotiques et communes. Je veux que les portes de mon refuge soient ouvertes à toutes les petites et grosses créatures ayant besoin de mon aide et je veux que ma clinique -oui, je finirais par ouvrir ma propre clinique vétérinaire- n’ait pas de restriction. Aucun favoritisme ! J’ai de la place dans mon cœur et dans ma vocation (future) pour tous ! Même les animaux de ferme, incompris et souvent oubliés. Ce sera beaucoup plus d’études, mais ça en vaudra totalement le coup.


Ce sera difficile, je n’en doute pas. J’ai encore des inquiétudes face à ces plans, car c’est beaucoup de travail, beaucoup d’anxiété et, surtout, beaucoup d’argent. Je vais devoir sortir de ma zone de confort et déménager loin, probablement très loin, de chez moi. Seulement cinq universités au pays offrent le programme d’études vétérinaires. La plus près est à presque trois heures de chez moi. Je ne suis pas du genre à changer d’environnement, je déteste ça même. J’adore voyager, mais, après un moment, je suis plus qu’heureuse de retourner dans mes choses, dans mon environnement routinier. Je suis prête à me lancer dans l’aventure. Ce n’est que dans deux ans et demi, de toute manière, car je vais devoir terminer mes préalables pour les programmes de sciences avancées et avoir les meilleures notes possibles ; la médecine et les études en sciences animales font partie des domaines les plus contingentés. Surtout puisqu’il n’y a que cinq universités au pays qui offrent le programme ! Et je vais devoir vérifier pour mes spécialisations pour m’assurer de choisir la bonne université. Tout viendra en son temps. En attendant, je ne lâche pas prise, je ne perds pas espoir ! Je prends mon temps, je fais les choses à mon rythme, car tout le monde n’avance pas à la même vitesse. 

jeudi 8 octobre 2015

La Mystérieuse Mme Je : On m'insulte

Lorsque quelqu’un souhaite notre mort, c’est très douloureux. Je suis chanceuse que mon esprit soit si engourdi que je ne ressens pas cette affreuse douleur qui s’accapare de mon âme. Depuis que je suis sortie de l’hôpital, je n’arrive pas à ressentir les émotions de façon adéquate, je suis plutôt froide, mais au moins cela me sauve d’une effroyable douleur qui pourrait me détruire au point de non-retour. Tous les jours, je souhaite ne jamais m’être rendue à l’hôpital, mais on m’y a amenée. Il est trop tard pour changer quoi que ce soit, donc on doit avancer malgré toutes les atrocités de la vie.

Seule émotion que je ressens considérablement est la colère. Lorsque je communique avec quelqu’un de façon virtuelle – par message texte ou sur les réseaux sociaux —, je suis calme et posée. J’arrive à endurer tout ce qu’on me lance par la tête. Toutefois, lorsque je suis face à face, je n’arrive pas à garder mon sang-froid. J’explose. Je n’ai pas le temps de me reposer. J’imagine que c’est aussi parce que je vois les émotions des autres dans leurs yeux, dans leur langage corporel et ça fait mal. J’ai donc explosé aujourd’hui. Je ne crois pas que je suis une mauvaise personne, mais ma colère était si grande que j’ai dit des paroles cruelles que je regrette. Je me suis fait détruire l’âme, donc j’ai décidé de détruire ce qui m’a fait du mal. Point de non-retour. La douleur est trop grande même si je ne la ressens pas tout à fait, je sais qu’elle est là. Je sais qu’elle s’est insinuée dans le trou béant qu’est mon cœur.

Tout allait bien. J’avais réussi à faire sourire aujourd’hui. J’avais réussi à plus ou moins retenir mes larmes, à paraître forte pour inspirer confiance et courage. En soirée, par contre, tout a chamboulé alors qu’on me rejetait et qu’on m’accusait d’être une menteuse. Habituellement, je ne mens pas. Presque jamais. J’ai menti pendant un bon moment, car j’étais honteuse. Je me suis éloignée pour essayer de ne pas mentir, pour ne pas mettre le fardeau de ma douleur sur les épaules des autres. Nous avons tous nos problèmes et plusieurs ont besoin d’aide, ils n'ont pas besoin de malheur de plus dans leurs vies.

On m’a traitée de toutes sortes de noms, mais depuis que j’ai avoué tous les mensonges que j’ai crachés pendant trop longtemps, je n’ai pas menti… autre que lorsqu’on me l’a demandé. Ce sont des mensonges innocents qui ont aidé à sauver de situations embarrassantes. Personne n’aime les problèmes d’argent et je comprends ce stress, donc je voulais aider. Je crois que je mérite certaines des méchancetés qu’on m’a offertes. J’ai été sans cœur, donc je méritais quelques insultes en retour. C’est donnant-donnant. Bien sûr, ce n’est pas une bonne façon de vivre; se venger ou défouler sa colère sur les autres ne fait qu’amener de la douleur et du regret à tous. J’apprends de mes erreurs et je vais pratiquer ma patience avant de me lancer dans quoi que ce soit. Je dois améliorer ma santé mentale avant de pouvoir essayer d’avoir des connexions trop personnelles, trop sérieuses. Je dois être forte…


Je ne sais pas si je suis forte en ne ressentant aucune émotion. Je ne crois pas que c’est du courage; je crois que je refoule et qu’un jour je vais exploser. Pour l’instant, je préfère refouler, car je ne crois pas que je peux endurer toute cette douleur, cette culpabilité, cette honte. Je préférais de loin de la douleur physique à ce cœur en miettes. Je ne vais toutefois pas chercher le trouble; cela serait trahir des personnes qui me sont chères. Je ne veux pas qu’on s’inquiète pour moi; j’essaie d’être forte pour qu’ils soient fiers de moi et peut-être pourrais-je aider un tout petit peu ceux qui en ont besoin en essayant d’être forte. Mon but ultime dans la vie est de faire une différence dans celle des autres, je veux à tout prix aider et semer la paix et la bonté, car ce monde est trop cruel pour trop de gens.

mardi 22 septembre 2015

La Mystérieuse Mme Je : Goodbye Mr Handsome

Édition spéciale anglaise

I can’t stop listening to rap music; Eminem, Watsky… mainly them. Because they remind me of him. He showed me Watsky, sung him to/for me. It was touching. It’s heartbreaking. I know I shouldn’t torture myself with this, listen to something happier, less frustration… something that doesn’t remind me of him.
I have to remember he wanted this. I had to convince myself I wanted this because he wanted it and it would hurt less. OF COURSE I DON’T WANT THIS!!! My heart is in pieces and it’s been so hard lately… I needed someone to share my life with, I wanted to find someone special and I had to fall for someone as broken as I. Just had to.

I don’t know what to do. I feel like I’m losing it. I feel like my two extremely happy days have been two short and sweet days that I will not see again for a while. I don’t want to talk to anyone because everyone is hurting, everyone has their own problems and are tired of hearing about him. I know, trivial, but for someone with Borderline Personality Disorder who is a Highly Sensitive Person… it’s like the end of the world. My heart is literally hurting. And I don’t use the word literally trivially. Can’t feel my right arm because I get so tense my nerves block, which makes this even harder, makes my tears even more real.

I had to say goodbye. I had to leave with my car. I have to never, ever go back there again and I am oh so fragile so I ask myself endlessly: Why me? Why do I have to have all these mental illnesses that keep me from having a healthy relationship with a wonderful man who can’t see how amazing he is? He probably thinks the same about me, but still. I am always ready to work on things. I hang on. I’m clingy. I know I always say I don’t like clingy… but I am SUPER clingy. Respectful (usually), but clingy.

This is such a bad moment. I have been internally breathless for the past two hours and I’m afraid I will suffocate myself and that the numbness in my arm will spread throughout my whole body and my soul. If I let myself feel numb, I let myself be selfish. Maybe I should have stayed in. It sucked there, I felt secluded, but it was safe. I felt safe for the past 3 days… but today? I know I will reach out before. Doesn’t mean I feel safe.

Just gonna stand there and watch me burn
But that’s alright because I like the way it hurts.
Just gonna stand there and hear me cry
But that’s alright because I love the way you lie
I love the way you lie…”

Shit. Why this song. WHY?! It’s OUR song. Love The Way You Lie by Eminem and Rihanna. OUR SONG. It represent…ed our relationship perfectly. Perfectly. Not healthy, I know. But things were getting better! They were ACTUALLY getting better! And I liked it. Then he found a hair in his pants… that didn’t seem like mine. He later hurt me in my womahood and I went all out on him. I accused him of cheating. He accused me of cheating. Again. Called me a liar, again, which is the worse insult (that and cheater) someone can call me. I hate lying. I can’t lie. I suck at it. I make faces and I turn red

But when it’s good, it’s going great!
I’m superman with the wind in his back, she’s Lois Lane
But when it’s bad, it’s awful, I feel so ashamed
I snapped, ‘Who’s that dude? I don’t even know his name.’”

So true. Everything in that song is true. About us. But the hurt was never physical. Always psychological. I said too much. He assumed. I have a bad temper. He jumps to conclusions. And we hurt. We hurt so much our love wasn’t enough anymore. I mean, I made him say it after three weeks. He said it usually took him months to say it. I must have been special… must HAVE BEEN special… These words hurt and they are mine. I have my play in this. I said goodbye, he just wanted time. I couldn’t –can’t- give him that. I would linger and linger and harass him with my emotions. And it wouldn’t be fair. And he was being fair with me. Why would I be so selfish and put my wellbeing in front of his? I mean, I kind of did in a way by saying goodbye, but I wasn’t going to be clingy.

Oh my. It hurts. But I have to let go. So I’ll cry all day if I have to, I’ll do my laundry to change my mind, maybe watch Pitch Perfect or anything I adore to change my mind because we are done. We mutually agreed even though our hearts weren’t in it. Mine truly wasn’t and I wish I could take it back, but I won’t. I won’t until he asks me to. And if it’s too late… then it will be too late and the hurt will be easier to live with. I hope this day will come soon because it. Truly. Hurts.

This is for you Mr. Handsome. This is how I feel. I hope you never see this. I really do. Farewell…




mardi 4 août 2015

La Mystérieuse Mme Je : Intrus

Ces derniers temps, je suis si énervée, je ne me sens pas comme moi-même. Anxieuse. Fatiguée. Paranoïaque. Paranoïaque… C’est triste. Je ne croyais pas que cela pouvait m’arriver. Mais tout peut arriver à tout le monde. Je suis paranoïaque maintenant; merci, nouvelle médication. Je ne sais pas ce que ma psychiatre va faire de cela. Je ne sais pas si elle va la changer. Je ne sais pas. J’avais des pertes de mémoire avant, maintenant je suis naïve et paranoïaque. Je crois tout ce qu’on me dit, même si ce ne sont que des blagues et que, en temps normal, j’en rirais. Maintenant, je prends tout au sérieux. Comme si c’était la vérité absolue. Et c’est mauvais pour ma santé mentale. Quand on me répond « C’est une joke lol » (ouais, beaucoup de gens me répondent de la sorte), je rougis, je bafouille (imaginez bafouiller en clavardant…) et j’ai l’air d’une conne. Oui, d’une conne. C’est comme ça que je me sens. Avec une moyenne en mathématique forte de 87 % et que je me sens conne? Ce n’est pas drôle. Et je viens de commencer cette médication.

Donc le soir, avant de me coucher, j’imagine tout ce que je ferais si je gagnais le gros lot à la loterie pour m’endormir. J’en donnerais 40 % à ma famille, chaque charité que je verrais passer, je donnerais généreusement, je me ferais une grosse maison 5 chambres à coucher, un bar, un gym, un bureau pour, une salle de jeux vidéo, un solarium avec un ara rouge et un corbeau (ou une corneille, je sais pas trop) et toutes sortes de plantes exotiques, une grosse piscine creusée extérieure, un spa extérieur, un garage triple ou quadruple avec des petites portes à l’arrière – individuelles — pour mes petites bêtes (motoneige, quatre roues, etc.), un petit condo à part pour une personne à tout faire qui va prendre soin de mes plantes et faire le ménage et prendre soin de la piscine et tout. Oui, oui, j’ai des goûts dispendieux. C’est faisable avec 50 millions! J’aurais aussi un condo à Habitat 67 que Monsieur Inquiet et sa copine ainsi que Monsieur Pervy McPerv bien sûr. Imaginez, Habitat 67!!

Merde. Je ne me suis pas brossé les dents. Non, mais… j’ai la tête partout! Je passe du coq à l’âne…
Je me lève, je dois aller me brosser les dents. Il fait trop noir, car il est 3h09. Mais je n’allumerai pas les lumières. Je n’ai pas envie de me faire violer les yeux. Je marche, léthargique, engourdie à cause de mon autre médication. Je m’étais couchée à 23h30 en espérant m’endormir rapidement. J’avais même pris des somnifères. Sans résultat. Ma paranoïa s’intensifie alors que je me dirige dans la salle de bain et que je dépose mon cellulaire sur le lavabo. Oui, je traîne mon cellulaire partout avec moi. C’est l’extension de ma main.

Je sens qu’on m’observe. J’entends Monsieur Coco hurler, de colère et de peur. Je me retourne et je vois cette énorme figure entrer dans mon appartement – ma porte d’entrée est juste à côté de ma porte de salle de bain —. Je m’écrie de peur et, n’entendant soudainement plus Coco, ayant la peur de ma vie, je tente de fermer la porte de la salle de bain, mais il est bien trop costaud pour moi, cette armoire à glace. La porte que je tente désespérément de fermer se fait repousser violemment, me faisant tomber à la renverse et me cogner le dos contre le lavabo. J’ai atrocement mal, non seulement physiquement, mais aussi à mon cœur; pauvre Monsieur Coco… puis je l’entendis sortir par la petite porte, parfait! Mais… s’il sort par la porte à chien, c’est que la porte elle-même est fermée. Donc il ne vient pas juste d’entrer, car la porte aurait été ouverte!

Mes pensées sont quand même capables d’être distraites (alertes?) même lorsque je suis attaquée par une forme humaine avec un gros manteau de pluie qui fait le cadre de porte au complet, quand même. Quand même. Je suis pleine d’adrénaline et de colère (je ne sais pas pourquoi je ressens de la colère en plus de ma peur excessive, mais ça m’aide!) et, dans un rugissement pour me donner plus de puissance, je mets mes deux mains devant moi pour le pousser. La forme ne bouge pas et je ressens une douleur viscérale dans la peau entre mon pouce et mon index. Une lame vient de trancher ma peau et j’ai mis toute ma force dans l’élan. Je hurle de douleur, sentant mes genoux fléchir sous la douleur. La seule chose que je pouvais faire était d’appuyer la lame contre mon os – et non un ligament — pour m’assurer que ça ne tranche pas ma main au complet.

Ça y est, bonhomme, tu m’as vraiment mise en colère! Grinçant des dents, je mis mon autre main sur le dos de la main qui tenait l’arme et y planta mes ongles, tournant le poignet de façon pas très naturelle, agrippant la lame de ma main blessée. Ça faisait atrocement mal, mais mon instinct de survie était plus fort que ma douleur. Je réussis à le désarmer – par miracle — et délogea le couteau de ma main, le prenant dans la gauche pour tenter de le poignarder. En silence total, la personne recula. J’ai mis un pied derrière moi pour me donner un élan et vouloir le transpercer violemment, mais, durant mon mouvement, je me suis dit que peut-être qu’il tenait en otage mon père – j’étais en panique totale — sans que le sache, donc je vis sa main se tendre vers mon cou et ce fût l’occasion parfaite pour changer de cible. Mon couteau se planta dans la chair de son bras que je sentis la lame frotter contre l’os. Cela ne l’empêcha pas d’enrouler ses bras autour de moi pour essayer de m’écraser… mais ça ne me faisait pas mal, c’était comme un câlin… et pendant ce temps, je continuais à lacérer son bras, sentant la chaire s’étirer et se détacher de l’os. C’était dégoûtant. Une énorme main vit agripper mon visage, plantant ses doigts dans les extrémités de mon visage. J’essayai de crier, haletant, mais je n’y arrivais pas…

Car j’étais dans mon lit, couverte de sueur froide, haletant, le cœur battant la chamade, ayant la peur de ma vie. Je ne pouvais pas pleurer, car l’émotion était trop forte. Il était… 3h09 du matin. Je me mis à paniquer et faire une crise d’anxiété, n’arrivant plus à penser ni respirer, commençant à faire du bruit dans ma panique. Et c’est cette pensée que le bruit que je faisais pourrait alerter l’énorme personne qui se trouvait peut-être réellement dans mon appartement, qui stoppa net ma crise d’anxiété. Je respirais, mais mon cœur battait si fort que c’était certain qu’on l’entendait. J’avais chaud, mais je ne voulais pas bouger; il me verrait. J’avais cette impression que c’était un homme avec des cheveux longs et gras d’après mon cauchemar. Ses mains étaient énormes et faisaient toute la grandeur de mon visage. Il pleuvait, un orage assez violent même, et il était mouillé dans mon cauchemar. C’était trop réel; mais qu’est-ce qui arrive quand on fait un rêve prémonitoire?

Je n’en pouvais plus. J’allais appeler ma sœur pour me faire réconforter. Si l’homme était bien à l’intérieur, elle pourrait appeler la police, elle connait mon adresse. J’étais super étourdie et engourdie par mes médicaments, donc je voyais à peine mon cellulaire blanc sous la faible lumière du 3h11 qui me fixait avec un air menaçant. C’était horrible. Ma main tâta le lit à côté de moi et le bout de mes doigts toucha finalement la surface lisse de mon téléphone portable. J’entendis un mouvement près de la porte et Monsieur Coco se réveilla en trombe alors que je criais, morte de peur en essayant d’activer la fonction vocale de mon téléphone. Une figure énorme, aussi grosse qu’un cadre de porte s’approchait alors que j’essayais d’appeler chez Mme Mom et Monsieur Dad.
« Call home!!! »
« Who would you like to call? »
C’était toujours comme ça, mon cellulaire ne captait jamais le mot « home » ou presque. La figure se pencha vers moi et un frôlement sur ma cuisse gauche – celle près du mur — me réveilla…

Monsieur Coco s’était fait réveiller par mes mouvements agités durant mon deuxième effroyable cauchemar; une continuité du premier. Il me regardait d’un air inquiet et je le rassurai en passant ma main sur son dos. Il retomba endormi presque aussitôt. Encore une fois terrifiée, cela me prit quelques minutes avant de chercher mon téléphone du bout des doigts et tenter d’envoyer un message texte à ma sœur pour savoir si elle était réveillée, car moi, je l’étais. Éveillée comme en plein jour après un Red Bull. Mais je ne voyais toujours rien; sans mes lunettes en plus. C’était impossible d’envoyer un message texte, je n’arrivais même pas à voir où était passée l’application de messagerie texte. Ma panique refit surface et je cherchais frénétiquement, ne voyant que de grosses taches de couleur. J’aurais dû reconnaître la grosse tache blanche et jaune de mon application, en bas à gauche, mais je n’avais que ce qui semblait être mon Google Chrome, mon application pour faire mes appels et mon Facebook sur ma barre de navigation rapide. J’essayai d’aller sur Facebook puisque je pourrais lui parler là, en privé. Alors que je l’ouvris, il se ferma tout seul et disparu de mon écran… comme s’il s’était désinstallé. Je commençais à avoir les yeux humides, je n’aimais pas ce qui se passait, j’avais encore peur, quelqu’un pouvait sortir de la noirceur et m’attaquer à tout moment et je n’avais aucun moyen de communiquer avec le monde extérieur. Il ne me restait qu’à appeler mon père. J’allais appuyer sur l’application d’appel…

Puis je me réveillai dans mon lit, toujours en sueur et la peur au cœur. J’étais vidée. J’étais certaine que si j’essayais de prendre mon cellulaire, j’allais me réveiller. Je sanglotai silencieusement, toujours certaine que quelqu’un allait surgir de la noirceur et m’agresser.
Puis je me réveillai. Encore. J’en avais assez. Je pris avec détermination mon cellulaire pour appeler mon père.

Puis je me réveillai. Je tentai d’attendre un peu et de prendre une gorgée d’eau, briser le cycle de ces rêves répétitifs, incertaine si je dormais encore ou si j’étais réellement réveillée. Tout était toujours flou. Je ne voyais presque rien et je devais forcer des yeux pour voir l’heure. 3h34. Peut-être étais-je réellement réveillée? J’essayai de prendre mon cellulaire pour envoyer un message texte à mon père – même s’il ne savait pas se servir assez de son téléphone portable pour lire un message texte —…

Puis je me réveillai. Je hurlai de rage, ce qui fit bouger Monsieur Coco dans son sommeil. Il ne daigna même pas se réveiller. Même si je hurlais de rage. Ça me fâchait. Je n’arrivais à rien et lui dormait. C’est beau la vie de…


Puis je me réveillai. J’en avais assez. Je me retournai et fermai les yeux et attendis probablement plus d’une heure ou deux ou mille avant de m’endormir.

dimanche 7 juin 2015

Le Journal de la Mystérieuse Mme Je : Cette Personne...

Quelque chose d’horrible peut devenir quelque chose de merveilleux ; tout dépend de la façon dont nous y faisons face. Cette fois-ci, j’ai décidé de ne pas y faire face seule et de ne pas le prendre personnel. C’est difficile de ne pas prendre une situation personnelle quand on dit que c’est de notre faute. Ce n’est pas de ma faute. Ce n’est pas moi qui ai décidée de prendre une semaine entière de médication parce que j’ai eu une prise de tête avec mon mari. J’ai fait ce qu’une personne qui s’inquiète ferait : j’ai transporté la personne à l’hôpital même si celle-ci criait que j’étais une horrible personne et me frappait en se débattant. L’ambulance, ça coûte trop cher. De plus, cette personne a la phobie de se retrouver coincée dans l’hôpital, donc l’amener de notre propre chef était la meilleure façon d’essayer de la calmer et lui faire comprendre que si elle ne crie pas et qu’elle reste calme, qu’on la laisserait sortir.

Bien sûr, cette personne a obtempéré à contrecœur, une fois un peu plus saine d’esprit et moins endormie par tous ces médicaments qu’elle avait ingérés. J’ai encore quelques traces des coups, quelques jours plus tard. Je n’en veux pas à cette personne de m’avoir blessée physiquement ; je lui en veux d’avoir recours aux mêmes conneries aussitôt qu’une dispute se pointe le bout du nez. Les gens se disputent dans la vie, c’est ainsi. On essaie du mieux qu’on peut de s’entendre, mais une personne aussi fermée d’esprit, têtue et éprise de son propre mal que c’est tout ce qu’elle veut dans sa vie n’est pas une personne facile à vivre avec. On l’aime quand même cette personne. On aimerait qu’elle ouvre ses yeux et voit qu’il n’y a pas qu’elle qui souffre dans la vie, qu’on souffre tous à un certain degré ; que ce n’est pas une compétition. Mais toute sa vie, tout a toujours été une compétition. Même le degré de souffrance. Ce qui est ridicule.

Oui, je suis frustrée, mais j’en tiens à mes valeurs : si on a besoin de moi, je vais être là. Je n’aurai pas envie de parler, je vais rester polie et c’est tout. Je ne prends pas en pitié une personne qui tente de se « suicider » (on s’entend que quand on veut mettre fin à ses jours, on ne va pas prendre la peine de se mettre une veste anti-moustique et trouver une chandelle anti-moustiques), car ce n’est pas ce que ces personnes ont besoin. Ces personnes ont besoin d’aide psychologique, de médicaments pour aider à balancer les hormones et les connexions nerveuses dans leur cerveau. Elles ont besoin de support et d’amour (quoique j’ai pas trop d’amour à donner en ce moment…).

Donc j’ai restée fidèle à mes valeurs et j’ai dit la vérité, j’étais honnête lorsque la psychiatre de l’hôpital m’a demandé si j’acceptais les excuses de la personne internée à l’hôpital depuis la soirée précédente. J’ai dit que j’acceptais ses excuses, mais que je restais néanmoins irritable par rapport à la situation. La personne de répondre que ce qu’elle fait n’est jamais assez bon pour nous. Moi de renchérir que seule chose que nous demandons est que cette personne cesse de tenter de mettre fin à ses jours. Ce n’est pas compliqué. Certes, c’est difficile, mais c’est encore plus difficile quand cette même personne refuse de se faire aider, car elle a la tête prise dans son c…oeur en douleur et ne veut pas recevoir de traitement parce que son égo ne le prendrait pas. La personne ayant tenté de se suicider a dit qu’elle essaierait la thérapie et moi de dire que je ne croyais pas qu’elle allait essayer la thérapie, car elle est une semaine en groupe et une semaine en tête à tête avec une travailleuse sociale, que c’est très demandant et que cette personne ne voudrait rien savoir de se présenter avec d’autres gens, même si cela pourrait lui donner un contrôle sur sa vie. Je me suis dit que lui donner encore plus de contrôle sur sa vie lui ferait plaisir puisque cette personne était si contrôlante et manipulatrice. Mais non, il y a des inconnus, donc c’était hors de question. Même si cela allait lui sauver la vie. Cette personne refuse de s’aider, donc c’est pourquoi la psychiatre lui a révoqué son droit de sortir de l’hôpital et c’est pour cela que son marie et cette personne m’en veulent à mort présentement.

Ce n’est pas ma faute si cette personne a décidé de prendre trop de médicaments pour faire semblant de mettre fin à ses jours. C’était sa décision. Si elle n’était pas contente que j’aie décidé de l’amener à l’hôpital, elle aurait dû penser à ses actions. Je n’irai pas en prison pour négligence d’aider une personne en besoin d’aide médicale parce que son égo est plus gros que sa volonté de survivre. Et je ne pardonnerai pas de sitôt le fait qu’elle a si manipulé son mari au courant des 31 dernières années qu’il croit que nous sommes dans le tort et qu’elle est parfaite. Je ne pardonnerai surtout pas qu’elle ait fait tant de peine à Mme… qui souffre d’une maladie immunitaire lui rendant sa vie impossible. Pas de travail, à peine capable de survivre aux cours universitaires et douleurs physiques tous. Les. Jours.

Cette personne n’est pas spéciale et cela me frustre. Ma psychiatre, qui était celle qui a évaluée la personne, a dit que j’ai fait beaucoup de progrès et qu’elle était fière de moi. Je ne me suis pas laissée avoir par ses tentatives de chantage émotif, que je suis restée fidèle à moi-même malgré mon attachement à cette personne. Elle m’a surtout remercié de lui avoir démontré à quel point elle était capable de mentir pour se sortir du pétrin, d’essayer de la manipuler elle, une des meilleures psychiatres que je connaisse, et d’avoir révélé les vraies couleurs égocentriques de cette personne en douleur.

Je lui en veux quelque peu, à cette personne, de toujours vouloir contrôler tout, de toujours vouloir avoir raison et de toujours être en compétition. La vie n’est pas une compétition, PERSONNE, la vie des autres n’est tienne à contrôler. Je suis fatiguée de devoir me mettre en garde de tes manigances, de tes manipulations pour que tu aies ce que tu veux au détriment des autres. Et après TU dis que je suis une princesse manipulatrice. J’ai cessé de manipuler les autres le plus possible, de façon consciente, car je ne veux pas être cette vile personne tentant d’avoir tout ce que je veux au détriment des autres. Je ne veux pas être comme toi. 

lundi 11 mai 2015

La Mystérieuse Mme Je : Baleine échouée

Aujourd’hui, j’ai décidé que je mélangeais Plaisir et travail. Aujourd’hui, je vais à la plage! Je vais prendre du soleil pour me revigorer (je fais de la photosynthèse pour survivre) et ensuite me sauver dans le lac pour me rafraîchir (il faut nourrir les plantes avec de l’eau pour qu’elles survivent quand même!) pour terminer avec un bon pique-nique, gracieuseté de Mme Mom et moi. Mme Mom m’a fait d’excellents sandwiches aux œufs ainsi que des œufs farcis. J’adore les œufs farcis! Mme Mom voulait me féliciter pour mes bonnes notes et mon avancement rapide dans mon cours de mathématique. Il faut dire que je suis allée au Cégep en Arts et Lettres : Profil Langues juste pour ne plus jamais faire de mathématiques et me voici en mathématiques avancées et complètement passionnée!

Pour en revenir avec mon pique-nique, je me suis aussi amené des fraises fraîches que j’ai coupées le matin même, des raisons rouges, de différentes sortes de pommes, des craquelins et un peu de chocolat noir 75 % comme dessert. J’étais en route et j’avais déjà hâte de manger! Mon muffin bananes et pacanes faisait toutefois amplement l’affaire. Accompagné d’un latté frappé à la vanille dans cette température exotique, c’était le paradis!

Je faisais vraiment été en plus en arrivant dans ma voiture jaune lime, mes grosses lunettes de soleil, ma robe d’été jaune avec mon bikini jaune et mes gougounes. Oui, j’étais en thématique soleil avec tout ce jaune! Mon bikini me rendait quelque peu nerveuse… Je montrais beaucoup de peau et il était légèrement petit pour mes formes corpulentes, ce bikini… Passer de petite mince portant de l’« extra small » à du « large »… Un gros 50lbs de médicaments et de dépression… mais j’en ai perdu la moitié déjà! Sinon je ne serais pas allée à la plage, probablement. La société est laide comme ça! Maintenant, je suis bien dans ma peau et si les autres ne me trouvent pas de leur goût, eh bien ce sera leur perte!

Je me dirigeai vers une table à pique-nique sous un arbre, à moitié à l’ombre, avec ma glacière et mon sac de plage (lui il était rayé rouge et blanc à la « navy » par contre, brisant quelque peu la thématique…) avec un sourire lumineux au visage. J’installai ma glacière sous la table, mit mon sac avec mes livres, mes crayons et autres effets scolaires sur le banc tout en sortant ma crème solaire spéciale pour peaux sensibles et hypo allergène pour m’en étendre partout, partout, partout! Moi et ma peau de fausse rousse… comme j’aimerais avoir de beaux cheveux roux!

Il y avait beaucoup d’adolescents et de jeunes adultes ce jour-là. La pression sociale d’être une créature sociable se faisait sentir lorsque les gens prenaient trente secondes pour regarder autour et essayer de trouver un troupeau de moutons qui viendrait me rejoindre. Et non, je suis un mouton noir qui apprécie des moments « de moi à moi ». Je l’aimais ma laine quoique je ne dirais pas qu’elle est noire; je la vois plutôt rouge avec des taches de fuchsia, comme celles d’un adorable veau. Qu’ils regardent et cherchent, ces gens curieux! Ils vont tout simplement voir une jeune femme confiante, bien dans sa peau et qui se fiche bien qu’on la juge ou pas!

Le sable sous mes pieds était chaud – voire brûlant — et j’y passai assez de temps à me chercher un endroit plus ou moins tranquille pour y étendre ma serviette de plage et m’allonger dessus. Pas que je n’aime pas les enfants! J’aime plutôt le calme et de pouvoir m’étendre en paix sans avoir peur de recevoir un ballon en pleine figure ou me faire piler dessus. J’avais amené mon cellulaire avec moi pour me créer un havre de paix avec de la musique aux oreilles et non des cris et blas blas. Tout pour faire mon bain de soleil un moment parfait!

Je restai couchée pendant un peu plus d’une heure à me faire griller, me retournant une fois de temps en temps pour essayer d’égaler le semblant de bronzage que j’allais peut-être avoir à la fin de la journée. Après ce temps de vitamine D en grande quantité, je me levai pour retourner à ma table et ranger mon cellulaire dans une bouteille d’huile à bronzage (qu’une amie m’avait donnée bien sûr, car je ne peux porter ce genre de produit sans avoir peur d’attraper le cancer instantanément) pour le camoufler et éviter de me le faire voler. Il était en mode silencieux, bien sûr, car ce ne serait pas un bon camouflage sinon. Je mangeai quelques raisins et une pomme; le soleil m’avait fatiguée, donc le sucre naturel dans mes fruits allait m’aider à me garder pleine d’énergie tout en ne risquant pas de me bourrer trop que je ne soie plus capable de manger mes bons œufs plus tard. Je veux mes œufs! (Je suis complètement nulle en cuisine pour ce qui concerne les œufs, mais je suis sacrément douée pour les manger par contre! Je pourrais en manger jusqu’à ce qu’on doive me rouler jusqu’à chez moi!)

Une fois ma collation santé terminée (et mon verre de frappé fait de plastique dans un bac à recyclage et non dans une poubelle), je me dirigeai à nouveau vers la plage avec ma serviette, la laissant en boule sur une grosse roche près de l’eau. J’y mis un orteil et passai proche de crier tellement c’était FROID! Ma peau brûlante n’aide pas avec le passage du chaud au tiède. Il y avait donc qu’une seule façon de procéder lors de ce genre de situation : BANZAI! Je me mis à courir dans l’eau là où il n’y avait pas beaucoup de monde, sur le bord des bouées. Je plongeai finalement tête première dans l’eau en prenant bien soin de bloquer mon nez pour me submerger au complet et ainsi aider mon corps à changer de température. Je revins à la surface en gloussant doucement et en frissonnant légèrement; ça allait partir rapidement, mon corps allait s’habituer à cette nouvelle température. Je me mis à patauger et à me laisser bercer par le semblant de vagues que ce lac artificiel pouvait offrir.

Quand, soudainement, un ballon de plage m’éclaboussa en atterrissant tout près de mon visage. Je me redressai, surprise, et les trois enfants à qui appartenait le ballon cessèrent de rire en voyant mon air ébahi. Je pris leur ballon en souriant et y donna un coup de poignet pour le renvoyer dans leur direction. Visiblement, j’avais besoin d'entraînement si jamais je voulais me mettre à jouer au volley-ball. Je continuais de me baigner et les enfants, maintenant beaucoup moins gênés et embêtés sachant qu’ils ne me dérangeaient pas, me faisaient de grands signes de bras lorsque le ballon tombait dans mon petit coin de lac tranquille pour que je leur renvoie.

Bon, c’était temps de terminé cette agréable baignade pour commencer les choses sérieuses; les mathématiques! (Et mon excellente nourriture.) Alors que je sortis de l’eau, je pris le temps de m’assurer que mon maillot de bain était bien ajusté et n’allait pas donner lieu à une scène indécente. Une fois le tout bien en place, je me relevai, prit ma serviette pour ensuite l’enrouler autour de mon corps frissonnant sous la douce brise. Je pris mes longs cheveux entre mes mains pour les tordre, mettant mes gougounes en même temps et me dirigeant par la suite vers ma table.

En m’approchant, je vis une bande de jeunes non loin d’un petit casse-croûte sur roues me regarder. Ils avaient entre 18 et 24 ans (mais je suis tout à fait nulle pour jauger les âges des gens) et avaient presque tous un sourire narquois ou un air hautain fièrement affiché sur leur visage qui me semblait soudainement hideux. Quelques-unes des filles étaient jolies et peut-être un ou deux des gars aussi, bien sûr, mais c’était leur intérieur, leur âme, qui puait.
Bon, peut-être que je juge trop vite. Je vais leur laisser une chance même si c’est clair que ces regards moqueurs et ces rires malveillants m’étaient destinés. Je serrai des dents en tentant de les ignorer jusqu’à ce qu’on m’interpelle.

— La baleine s’est échouée et est sortie de l’eau?

C’était un des jeunes hommes avec les cheveux courts, la frange châtain presque devant les yeux, un sourire narquois me dardant tel mille et une dagues, ses jeans vraiment trop serrés et son chandail sans manches où on voyait ses poils d’aisselle dont tout cet assemblage me rendait malade. Non seulement ça, mais aussi parce qu’on venait de me traiter de grosse sans vraiment essayer de le cacher. Toute sa bande de harpies se mit à rire alors que mes jambes cessaient d’être capables de fonctionner, que mettre un pied devant l’autre semblait venir tout droit d’un dictionnaire latin. Je ne comprenais plus comment fonctionner.

— Oh, on t’a blessé?

Une rage fulgurante s’empara de moi. Les gens autour ne semblaient pas vouloir s’en mêler, me laissant être intimidée, faisant comme si je n’existais pas et comme si ces jeunes étaient des anges, tout simplement. Je sentais mon corps s’embraser autant que mon humeur et mon visage devenir rouge; avec ma peau si pâle, aussitôt que je ressentais une émotion (rage, anxiété, peine, joie, gêne…) je devenais vite écarlate. Je me plantai carrée devant eux, prête à couleur leur bateau.

— Retourne à l’école, niais. Le verbe s’échouer veut dire caler au fond, donc ne sort pas de l’eau.

Ils se mirent à rire et quelques un lui donnèrent un coup de coude… soit parce qu’ils trouvaient drôle que je le corrige sur la mauvaise utilisation du verbe échouer ou bien parce qu’ils trouvaient ça hilarant que je sois offusquée. Je sentais le rouge me remplir, prêt à déborder.

— Va te cacher la grosse, c’est indécent ce que tu portes.

— Dis la fille qui porte un haut tube et un chandail avec plus de trous que de tissus. Je suis en maillot, je viens de me baigner, toi tu sais juste pas t’habiller.

Elle était en jupe très courte en jean bleu, un haut tube cachant seulement sa toute petite poitrine et ce qui me semblait être un bout de tissus plié en deux avec un trou pour la tête. Tête qu’elle n’avait pas sur ses épaules. La fille – une des cutes — sembla offusquée à son tour et alors que je m’en allais, fière d’avoir pu glisser le dernier mot, ils me lancèrent des « ta gueule, grosse vache » et autres louanges du genre. J’avais les larmes aux yeux alors que je me laissais tomber comme une roche sur mon banc, prenant avec rage mon sac pour sortir mon livre de mathématiques alors que le soleil se cachait derrière un lit de nuages gris. Il commençait à se faire frisquet. Je mis ma serviette humide autour de moi comme une couverture, prenant un crayon et une gomme à effacer pour commencer à travailler. Mais ma tête allait à cent mille à l’heure, je n’arriverais jamais à me concentrer. Je n’en revenais pas qu’on m’ait traitée de baleine, de vache et d’indécente!
Bon, d’accord, tout ce que je porte est indécent, car j’ai une poitrine beaucoup plus volumineuse que le reste de mon corps, mais ce n’était pas une raison de m’interpeler de la sorte! Crème glacée. La crème glacée me ferait du bien.

— Tu t’es bien défendue là-bas.

Je sursautais presque. Je levai les yeux pour voir qu’un des jeunes hommes de la table des tyrans. Il avait un sourire étrange au visage et je n’arrivais pas à le déchiffrer. Il ressemblait à l’acteur dans Pitch Perfect, Skylar Astin, donc il était plutôt mignon, mais je n’arrivais pas à me concentrer sur sa beauté parce que j’étais trop frustrée. Il voyait bien que j’étais visiblement contrariée, donc haussa les mains. Comme si ça allait changer mon envie de lui cracher au visage.

— Je me suis bien défendue, mais tu viens pour le coup de grâce, c’est ça?

— Non, non, je me demandais tout simplement comment s’en sortait la jolie dame après s’être fait blesser par des idiots.

— J’espère que tu t’inclus dans la catégorie « idiots »?

J’avais eu du mal à prononcer mes paroles. Venait-il de dire que j’étais une « jolie dame »? C'était effectivement sorti tout croche et j’étais maintenant rouge, mais d’embarras. Je ne le dardais plus du regard, je me concentrais sur mon sac à main. J’allais m’acheter une sucrerie pour essayer de me remonter le moral. Un Mr. Freeze au pire parce que je suis intolérante au lactose.
Mais je n’arrivais pas à trouver mon porte-feuille. Je commençais à paniquer, blêmissant soudainement et lâchai un gros juron en mettant mon sac sur la table avec fureur sans arrêter de chercher, même si je savais que mon portefeuille de la même couleur que ma voiture ne s’y trouvait pas. Il se mit à rire. Revoilà mon regard plein de venin.

— C’est eux qui l’ont pris, c’est ça?! Je vais aller leur casser la gueule!

Il rit à nouveau et m’imita, comme pour m’inciter à me calmer. Il mettait de l’huile sur le feu. Alors que j’enjambais le banc pour me diriger vers la bande de truands et leur montrer ma façon de penser, il se pencha et prit quelque chose de sous la table; mon portefeuille. J’étais irritée.

— C’est toi qui l’avais?! Redonne-moi mon portefeuille, maudit voleur!

— Je voulais juste voir comment tu allais réagir. C’est assez impressionnant que tu sois prête à te mettre une bande de gars musclés à dos pour sauver ton honneur.

J’étais sans mot. J’ouvris la bouche pour sortir une remarque, mais rien ne me venait. C’était rare que je ne susse pas quoi répliquer. Je me rassieds tout simplement, boudeuse, irritée, confuse… Je n’avais malheureusement pas mes médicaments pour mes crises de panique et j’en sentais une monter. Cette confusion m’empêchant de parler et de bouger convenablement était les premiers signes d’une crise d’anxiété imminente.

— Allez, souris. Tu es beaucoup plus jolie quand tu souris.

— Tu passes de l’intimidation à essayer d’être charmeur pour te ramasser une fille? Ça fonctionne bien pour toi?


Il se mit à rire et me tendit mon portefeuille que je tentai de prendre rapidement, mais ma main se posa sur la sienne et je relevai un regard surpris parce que sa main était chaude et douce et la mienne était froide et ratatinée par l’eau. Je devais être super belle à regarder; ratatinée, rouge avec des plaques un peu partout à cause de mon anxiété, les cheveux pêle-mêle parce que je ne les avais pas brossés depuis que j’étais sortie de l’eau, toute mouillée… Je levai mon regard pour croiser le sien et j’étais figée, là, le regard dans le sien. Il cessa de sourire et devint soudainement très sérieux. Mais sa main restait là, en dessous de la mienne. Je ne sais pas combien de temps ce moment intense dura, mais je repris le dessus de mon corps et retirai ma main rapidement, laissant mon portefeuille sur la table. Il prit son cellulaire et se concentra dessus, comme si je n’existais plus. J’en profitai pour reprendre mon portefeuille et mon livre et mon crayon et ma gomme à effacer pour tout remettre dans mon sac et disparaître.

jeudi 2 avril 2015

La Mystérieuse Mme Je : Semaine malchanceuse, jour de chance

Ces derniers jours ont été pas mal “rock and roll”. Retour au boulot après deux semaines de congé? NON, on est malade pendant deux semaines et, après finalement avoir cessé d’être contagieuse, on y retourne tranquillement. Paie complète avant le retour aux études? NON, on ne paie pas les maladies prises, car elles sont recalculées au prorata pour un horaire étudiante. Commencer le mariage travail et études de façon saine et simple? NON, on est trop malade –et stressée- pour appeler, donc on se fait désinscrire. On doit commencer 3 semaines plus tard.

Épuisée après une longue journée de travail après toutes ces mauvaises nouvelles, je retourne chez moi. Il neigeait ce matin et, alors que je traîne mes pieds dans cette « chaleur » de mois d’Avril, je mets le pied dans une flaque d’eau. Mes chaussettes sont maintenant toutes mouillées. Ce matin il neigeait, ce soir, il pleut! Cela fait des semaines que la température nous joue des tours ; un jour il fait beau et chaud et ensuite il neige et fait froid. On dirait que Dame Nature et moi sommes en symbiose. Elle devrait peut-être voir ma psychiatre ; elle se sentirait un peu mieux…
Ah oui, ma psychiatre a annulé mon rendez-vous. Alors qu’elle était quinze minutes en retard. Et que j’aille fait 30 kilomètres pour venir la voir. Et qu’elle avait dû annuler le rendez-vous avant. Oui, la dernière fois que j’ai vu ma psy, je recommençais le boulot. Ça fait un bail.
Mais au moins, j’ai ma travailleuse sociale! Celle qui m’a dit que j’allais entrer dans ma thérapie et que, finalement, après que je l’aille appelée 4 fois, elle ne m’a plus jamais recontactée. Jusqu’à tout récemment. Et je me suis empressée de prendre un rendez-vous avez elle la semaine d’ensuite. Qu’elle a dû annuler aussi.

Donc me voilà malade à tousser tellement fort que je me fais des contusions internes au thorax et que je me fasse mal aux muscles dorsaux, insomniaque, sous médication, travaille à temps plein (super occupé soit dit en passant), me fait pas payer et mon école qui se fait annuler (en plus de mes rendez-vous médicaux). Sans oublier qu’ils avaient oublié de m’envoyer mes papiers d’impôts, donc je serai en retard. Et je ne retirerai rien cette année. Le pire dans tout ça? Je continue de foncer. Oui, je suis fatiguée, mais j’ai de formidables amies et une famille chaleureuse qui me supporte et me fait sourire. Je ne pourrais demander mieux! Ça commence à être trop? Je viens de m’acheter un livre « d’art thérapie ». En gros, on retourne en enfance et on colorie de beaux dessins complexes. Mon livre a 16 lapins!

Tout cela me passe dans la tête alors que je suis encore dehors, le pied dans la flaque d’eau et que je lâche un juron en continuant d’un pas vers l’escalier. On peut en penser long avant d’arriver à l’escalier. Je lève finalement les yeux pour voir deux globes jaune-verts au loin, dans le noir quasi-total (la lune éclaire beaucoup quand même en campagne), me fixer. J’arrête de bouger. Les globes ne bougent pas. Ce sont évidemment des yeux d’une toute petite créature (les yeux ne sont pas bien hauts-dessus du sol et puis sont très proche l’un de l’autre). La créature ne fait pas de bruit et ne bouge pas. On reste comme ça jusqu’à ce qu’une goutte me coule le long du front puis sur le bout du nez. Je monte sur la première marche sans lâcher les yeux du regard.

*BOOM!*

Je sursaute et lâche un petit cri ; mais que ce que c’était?! Je me suis aussi retournée de bord assez rapidement merci pour voir ce qui s’était passé. C’était simplement le gros bâton de glace qui était tombé derrière moi. Juste derrière moi. Si je n’avais pas fait un pas, il aurait pu m’empaler! Bon, j’exagère peut-être… mais quand même!
Mettant une main sur ma poitrine, je me rappelle que j’étais en plein concours de qui regarde l’autre le plus longtemps sans bouger et/ou cligner des yeux. Je me retourne et, évidemment, les yeux ne sont plus. Bon.

Je monte le reste des escaliers et j’entends déjà Monsieur Coco s’exclamer de bonheur en m’entendant. Il reste couché sur le lit, toutefois, et me regarde entrer avec joie et bonheur dans son cœur. Nous ne nous sommes pas vus de la journée et c’est très long pour lui! Monsieur Dad l’a laissé entrer chez moi juste avant que j’arrive (une dizaine de minutes, peut-être?) et c’est avec plaisir que je me lance sur le lit en laissant mon sac et mon manteau un peu partout au sol derrière moi. Monsieur Coco aime plus ou moins le fait que je suis trempe de la pluie, mais adore le câlin que je lui fais. Et les petits bisous un peu partout.

Je sors mon portable et ouvre mon application de réseaux sociaux préféré pour voir comment était la journée de tous, pour rire et pour lire. Mme Foxwie a mentionné le livre « d’art thérapie » constitué uniquement de chats que je lui avais montré. Je partage toutes sortes de vidéos et un en particulier pique mon intérêt. J’ai toujours adoré The Addams Family lorsque j’étais jeune. Même que j’adore tout autant cette série et ses films! Une jolie jeune femme a fait de son devoir de remplir YouTube de Wednesday Addams. Elle a fait deux saisons de Adult Wednesday Addams qui sont vraiment très drôles! Un sourire à mes lèvres. Je vais dire bonne nuit à Mme Mom et Monsieur Dad alors que je me dirige vers chez moi tranquillement. La voilà, elle a un sourire coupable! Je lui demande ce qu’elle a fait et Mme Mom m’indique qu’elle a acheté des crayons pour que je puisse continuer mes dessins « d’art thérapie » parce qu’elle trouve cela merveilleux. Elle adore tout ce qui touche aux arts. Elle est peintre elle-même, quand même. Elle dit que je devrais afficher les « œuvres » une fois terminées dans mon appartement avec les photos que j’ai commencé à imprimer pour peupler mes murs blancs de couleur et d’amour. J’en ai besoin. Pas de murs blancs, mais de couleur et d’amour. Ce n’est pas toujours joie et bonheur dans mon cœur. C’est très souvent malade et stresse et anxiété et triste et blargh. Oui, blargh.

Et voilà qu’après avoir visionné les deux saisons de Adult Wednesday Addams, j’envoie un message à Mme SerialK, bien sûr. Elle est du genre à aimer ce type d’émission. Et c’est court quand même! Pauvre nous, deux saisons d’environs 7 épisodes de trois minutes… et voilà que je reçois un message texte de Mme SerialK en panique. Je me demande ce qui se passe, car dans la prévisualisation sur mon écran d’accueil de téléphone cellulaire, je ne vois pas (en fait je ne remarque pas) qu’une image est attachée (c’est indiqué). J’ouvre et je vois qu’elle est présentement sur la page de Adult Wednesday Addams et qu’elle jure sur la tête de son fils qu’elle n’était PAS sur les réseaux sociaux et qu’elle n’a PAS vu que j’avais partagé ces merveilleux vidéos YouTube. Ça y est, je m’achète un billet de loto demain. Mme SerialK devrait faire pareille!! 



Et c’est vrai que la neige me dérange plus que les yeux de démon qui me fixent dans le noir ou ma connexion en symbiose avec Dame Nature et/ou Mme SerialK. Il est vraiment temps que j’aille un rendez-vous avec mes thérapeutes. Celles qui ont un diplôme et non des crayons de couleur.