Je suis fâchée.
Non, je
suis outrée. Je ne sors pas habituellement ceci de mon moi-même, car ma colère n’apporte
rien de bon habituellement. Mais cette fois-ci, j’en ai marre. Je suis tannée
de voir le monde méchant et cruel profiter des âmes généreuses et bienveillantes.
J’ai appris, moi, avec beaucoup de réflexion sur moi-même et de l’aide
professionnelle pour ma santé mentale, que les gens toxiques, je peux m’en
détacher, peu importe mon lien avec eux. Même s’ils disent m’aimer et peut-être
le pensent-ils vraiment, ils ne me traitent pas de façon correcte. Du moins,
pas de celle dont je crois qui est correcte. Pour moi. J’essaie de me rappeler
tous les jours que je dois échanger. Je dois penser à donner, car ça ne me
vient plus normalement, pas depuis toutes ces années de dépressions et je tente
de me rappeler tous les jours de parler aux autres, à mes proches et de demander
comment ils vont, comment va leur vie, si je peux faire quelque chose pour les
aider, car toutes ces années de douleurs que je pourrais utiliser pour aider
mes pairs dans la détresse mentale, je les ai enfouies au plus profond de moi-même,
de peur qu’elles reviennent me hanter et me reprendre entre leurs griffes.
Tous les
jours, j’essaie.
Mais toi,
toi… Tu n’essaies pas. Tu attends qu’on vienne à toi, mais jamais tu ne vas
décrocher le téléphone pour demander comment on va. Nous savons bien sûr que tu
ne peux pas venir physiquement, mais un téléphone tu en as un. C’est même moi
qui paie pour. Juste envoyer un message texte qui, dans cette ère, est correct
aussi d’après-moi pour avoir des nouvelles, mais ce n’est que lorsque tu as
besoin de quelque chose, que tu veux demander plus. Toujours plus. De tous ceux
qui sont proche de toi, tellement que ceux-ci ne veulent plus te contacter, car
tu vas toujours en demander plus. Plus. Plus…
Je sens déjà
ton indignation. Même de loin. Même si tu ne liras probablement jamais ceci, du
moins je l’espère. Car je ne veux pas que tu prennes ta revanche contre ceux
qui n’ont pas encore trouvé comment dire non, ceux que tu continues de tourmenter
parce que tu en veux PLUS. Toujours PLUS! Je sens ton indignation de personne
qui croit qu’on lui doit tout simplement parce que la vie a été injuste.
Laisse-moi
te dire : je ne crois pas au karma, car je ne suis pas religieuse et je ne
suis pas nécessairement spirituelle non plus, mais je crois que la vie s’acharne
sur toi parce que tu es une mauvaise personne et que tu l’as toujours été. Tu
es pourrie, à l’intérieur. Personne ne le sent, à première vue, car tu ne
laisse personne venir assez proche. Tu te caches derrière un parfum de fausse
plaisanteries et un potpourri de bonnes actions éphémères, seulement quand on
regarde bien sûr. Parce que tu en prends toujours plus, surtout de ceux qui croient
ne pas avoir le choix de garder une personne toxique comme toi dans sa vie pour
un concept aussi vieux que « parce que tu es de mon sang ». Si tu es
de mon sang, ça ne veut pas dire que je vais m’auto-flageller pour que tu puisses
avoir le dessus, pour que tu puisses en avoir PLUS. Mais je sais que tu te dis
que tu es une bonne personne. Tu le crois réellement, toi. Tu ne vois pas que
la façon dont tu agis -comme tu l’as toujours fait- est en fait pratiquement
psychopathe, comme tu l’as appris à ceux qui dépendaient de toi. Que tu es
manipulatrice.
Je crois
que tu as toujours manipulé tous ceux qui t’entourent. Je crois aussi que, à
certains points, tu te faisais des désillusions pour que tes comportements te
semblent normaux, même s’ils sont ceux d’une personne narcissique, toxique, empoisonnante,
méprisante… Parce que, plusieurs choses dans ta vie que tu as fait, tu t’es méritées
ces qualités que tu refuses d’accepter. Car, pour toi, ces comportements
ne sont pas néfastes. Ils sont tout à fait normaux. Manipuler les autres, par
les sentiments, par la peur, par la colère, par la pitié, tu sais si bien le faire
que je crois que tu ne le remarques même pas. Tu ne remarques même pas la
douleur que tu causes et, lorsqu’on te le fait savoir, tu montres des dents,
sur la défensive et tu blâmes le tout sur les autres. C’est leur faute. Ou,
encore mieux, ma réponse de toi préférée, c’est parce que tu es malade.
« Pourquoi
est-ce que tu n’essaies pas de te trouver un travail à temps partiel, de la
maison? »
« Oh,
parce que je n’en ai pas envie… »
Moment de
silence où tu remarques que ce que tu viens de dire n’est pas acceptable et que
ton visage se peint d’une fausse tristesse que tu ne ressens pas dans ton coeur
de pierre et tu te corriges :
« Oh
non, c’est que je n’ai pas la tête à ça tu sais… »
Un qui te
respecte plus que nous t’a piégé sans même le vouloir nécessairement. Nous
savons tous que tu pourrais le faire si tu essayais. Pas avoir un travail à
temps plein bien sûr, mais quelques petits contrats, ou un travail à temps
partiel de la maison. Tu as déjà Internet fournit et tu as plus de diplômes que
nous tous combinés, nous qui avons un travail à temps plein avec nos troubles,
nos maux, nos maladies. Mais nous savons aussi que c’est beaucoup plus facile
de profiter des autres, de leur bonté et du système mis en place pour des gens qui
n’ont pas la capacité de vivre comme les autres. À un certain point dans ta
vie, nous savons que tu dépendais de nous. Et nous te supportions comme nous le
pouvions, nous, que des enfants qui n’avons pas demandé d’être né dans ce monde
terrible et noir, nous qui voulions grandir pour devenir plus, pour devenir
forts, pour aider et aimer. Pour t’aider toi à guérir, chose que tu as
rapidement oublié. Comme la vie peut être injuste… mais nous, nous tentons de
nous sortir du trou noir que tu nous as piégé dedans, de se trouver et de se bâtir
malgré tous les comportements néfastes que tu nous as appris, que tu as
normalisé. Nous tentons d’être notre propre personne hors de tes distorsions cognitives,
de tes désillusions et de tes mensonges. Nous voulons être nous, mais mieux.
Nous savons
qu’à un certain point, tu devais dépendre d’autrui et que c’était difficile, tellement
difficile. Ne pas être autonome est un sentiment qui est insupportable. Je ne
souhaite absolument pas ce qui t’es arrivé à personne, jamais. C’était
terrible. Ça détruit une personne, être aussi malade… Je ne te le souhait même
pas à toi, qui l’a subi, mais en profiter par la suite et jamais chercher à s’améliorer
est un comportement qui me rend malade, qui me rend si furieuse que j’en ai le
goût de vomir et de crier, même si je sais qu’extérioriser de cette colère de cette
façon ne fait qu’alimenter le feu que j’ai à l’intérieur de moi qui est puissant,
trop puissant, mais doit être tamisé sinon je me brûle. Je m’enflamme de l’intérieur.
Comme toi. C’est un débalancement chimique qui ne se créé pas par hasard quand
ça devient impossible d’éviter le diagnostic. Parce qu’un bon médecin sait
quand il faut creuser et trouver tous les problèmes pour qu’un patient puisse se
sentir mieux, à court et long terme. Mais toi, toi… tu le mérites. Je sais
que tu le mérites. J’y crois avec véhémence.
Mais toi,
tu n’es pas stupide. Malheureusement, ça aurait été beaucoup plus facile pour
tous si tu avais simplement été moins intelligente. Tu ne saurais pas piéger
même les professionnels de la santé. Ce n’est pas pour rien que tu as changé
autant de fois de professionnels de la santé et, pour une fois, ce n’est pas la
faute de notre système de santé surchargé qui ne fournit pas pour donner à chacun
sa juste valeur. C’est parce que tu ne pouvais pas avoir ce que tu voulais de
ceux qui voyaient véritablement ce que tu es : une femme bipolaire type
deux (ou maniaco-dépressive comme tu aimes le dire, qui est simplement le vieux
terme désuet), diagnostiquée par une experte dans la matière comme étant une
personne avec le trouble de personnalité limite (que tu as nié et même détesté
la femme pour avoir sorti en toi le trouble que tu refuses d’accepter, faisant
de toi une femme irresponsable, frappant ceux qui tentent de t’aider simplement
parce que tu refuse d’accepter que tu peux être en faute pour tes propres
comportements inacceptables), trouble obsessif compulsif sur le ménage, car
tout doit être propre pour que tu te sentes moins sale à l’intérieur pour tout
le sang que tu fais couler de tes griffes : de tes mots, tes gestes, n’est-ce
pas? Hypocondriaque, car tu n’as jamais eu besoin d’autant de médicaments,
espèce d’addictée. Même tes professionnels de la santé, bienveillants et voulant
ton bonheur, voulant que tu cesses de faire des tentatives qui ont été, en
passant, désignées comme étant vraies à la surface, car il y a toujours un fond
de vérité quand on essaie de cesser de vivre, mais qui était plutôt là pour
simplement avoir ce que tu veux. Si je ne peux pas l’avoir, personne ne peut l’avoir,
n’est-ce pas comment ça fonctionne ?
Tu en as
probablement plus. Je ne veux pas les compter. Je ne veux pas imposer à un
autre pauvre personnel de la santé ton caractère narcissique et perverse, ta
manipulation par le sourire et le bon comportement en public. C’est assez
différent, ton comportement, quand on te pose les questions qui font mal
derrières des portes fermées n’est-ce pas? Comme quand on t’avait demandé
pourquoi est-ce que tu penses que j’étais aussi malade, pourquoi ma tête était
aussi remplie de désillusion et de douleur et que oui, ça remonte à mon enfance
et directement de ton comportement de merde. Tu t’es mise à crier et soudainement
tu as réussi à te lever de ta chaise roulante, disant que je n’étais qu’une
excuse qui ne savait rien apprécier et que si j’étais comme ça, c’était parce
que je le méritais et c’était de ma propre faute, moi, une enfant essayant de
vivre avec toi, c’était ma faute de me sentir mal d’être manipulatrice et
destructive… Je ne sais pas si tu te souviens de cette rencontre, même moi j’essaie
de l’effacer de mon esprit, mais c’est ce qui m’a permis de me déconnecter de tes
serres encrées dans mon cœur avec ton et mon sang que nous partageons
entremêlés pour faire une potion de corruption et tristesse. C’est le moment où
je me suis dit « Non, je ne serai pas comme toi. Je vais chercher de l’aide
même si je dois marcher sur du verre brisé. Je ne serai pas noire et pourrie, ingrate
et perverse. » Donc merci pour ce traumatisme. Il y a au moins ça de bien
que tu aies fait dans la vie. Je suis reconnaissante d’être en vie, la plupart
du temps. Mais à certains moments, j’aurais souhaité que ton existence, et donc
la mienne par le même fait, n’aie jamais été aussi loin, pour éviter tant de
cruauté au monde.
Je ne veux pas
que tu lises ceci, car je ne veux pas que tu te retournes contre celui que j’aime
tant, qui mérite tellement mieux et qui commence simplement à comprendre ceci.
Votre génération ne l’a pas eu facile, j’en conviens… sur certains points que
ma génération est beaucoup plus accueillante. La santé mentale existe, dans ma
génération, et nous sommes assez jeunes pour être aidés à temps, même si quelques
maux ont déjà été faits. Nous pouvons en grandir ; j’en suis la preuve vivante.
Bien sûr, je suis loin d’être parfaite et encore plus loin d’être l’épitome de
la santé mentale saine, le comportement positif recherché après tant d’années
de thérapie. Mais au moins je tente de trouver mes manipulations qui sont si
encrées en moi que je ne les remarque pas toujours. Je suis chanceuse. Je suis
caucasienne, j’ai de beaux yeux verts, je suis petite, je n’ai physiquement pas
trop de problèmes. Je suis une des personnes avec le plus de privilège qui existe,
car je suis aussi née dans la classe moyenne dans un pays où les droits de la
personne sont pris au sérieux beaucoup plus qu’ailleurs au monde. Et j’apprécie
énormément mon privilège… donc je me bats pour que ceux qui en ont moins peuvent
survivre.
Mais pas
les gens comme toi.
Les gens
comme toi, qui profitent, ne méritent pas l’argent que tu vas voler, simplement
parce que tu as droit au patrimoine. Les gens comme toi qui ont vécu trop
longtemps sans travailler parce qu’on profitait du statut de quelqu’un d’autre,
donc tu ne t’efforces même pas pour essayer. Pour être un membre de la société
constructif. Tu ne t’efforces même pas pour être une bonne personne ; tu prends
et tu prends… c’est quand la dernière fois que tu as donné? Un peu d’argent ici
et là pour des occasions que seuls toi tu prends à cœur parce que tu t’attends
à recevoir en retour? Ça se voyait dans ta face que tu étais triste qu’on n’aille
rien pour toi. On t’a donné l’équivalent de ta présence dans notre vie. Ça fait
chier, n’est-ce pas? Quand on donne et on ne reçoit rien en retour? Nous avons
appris, nous, à donner sans rien espérer en retour. La plupart du temps. Pour
la plupart d’entre nous. Nous sommes humains quand même. Et si, tu diras que
moi je fais du bénévolat pour avoir de l’attention ; certes ça fait chaud au cœur
se faire dire que ce qu’on fait est bien, mais tu sais pourquoi j’en parle
toujours? Parce que ça inspire les gens à m’aider à faire une différence. J’en
ai vu les bienfaits. Ça a même aidé à faire découvrir le monde du bénévolat. Ça
leur donne le choix. Je fais ceci parce que je peux. Parce que je suis
privilégiée et je peux choisir mes batailles pour aider ceux dans le besoin. Je
ne peux pas aider tout le monde, donc je choisis ce qui est proche de mon cœur
et je me bas avec férocité pour améliorer ne serait-ce qu’un minimum la qualité
de vie de ceux que je peux rejoindre.
Et si tu me
dis encore une autre fois que je te fais mal parce que je me suis rasé les cheveux
pour une levée de fonds, après tous ces regards, ces jugements alors que j’ai
tant de misère à vivre avec mon image corporelle, et que tu me dis que je suis
laide et que je te rappelle-toi dans ton pire moment, eh bien la prochaine fois
ma chère tu te mériteras une claque dans face. Une méchante claque dans face.
Mais je ne crois pas que tu vas te rendre là. Je crois que tu vas disparaître
de ma vie bien avant ça, parce que j’ai abandonné espoir que tu vas finalement
remarquer tes comportements narcissiques, manipulateurs, méchants et travailler
à devenir une meilleure personne, quelqu’un qui agit dans le bien de la société,
une personne aimante et productive. En ce moment, comme je ne cesse de le
répéter, c’est juste dans ta tête que tu es bonne. Dans TA tête. Pas dans celle
de personne d’autre.